Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/04/2017

Corée du Nord / Chine / Corée du Sud

Je voulais juste vivre

Yeonmi Park

En complément du livre de Philippe Pons, correspond du Monde dans la région, ce témoignage d'une jeune femme. Pas seulement en Corée du Nord, mais aussi sur la vie en Chine de ces Coréens ayant fuit la dictature, et enfin leurs problèmes d'intégration  en Corée du Sud.

Elle parle de la famine des années 90 : "les pays communistes qui avaient soutenu le régime nord-coréen l'ont complètement abandonné, et notre économie contrôlée par l'Etat s'est effondrée." alors que dans les années 60 et 70 "l'Etat prenait en charge les besoins alimentaires." Un Etat construit dans "un élan national de résistance à la domination japonaise."

"Considérer que la Corée du Nord était une victime perpétuelle de l'agression impérialiste faisait partie de mon identité."

"On possède si peu, un rien suffit au bonheur".

"On m'a enseigné à ne jamais exprimer mes opinions."

Le nord de la Corée du Nord possède "de longue date une tradition de commerce transfrontalier avec la Chine et un marché noir." Le long du fleuve Yalu ont toujours circulé les contrebandiers. C'est par là qu'arrivent, malgré les policiers du régime, les DVD interdits, et plus largement, toutes les nouvelles du monde extérieur à ce pays fermé sur lui même.

"Le grand déclin a débuté en 1990 lorsque l'Union soviétique s'est dissoute."  "Lorsque l'aide alimentaire étrangère a enfin commencé à arriver dans le pays pour secourir la population, le gouvernement en détournait la majeure partie pour l'armée, qui passait toujours en premier.""La famine et l'effondrement économique ont transformé le pays tout entier en une nation de commerçants qui ne cherchaient qu'à survivre". "La corruption, les pots-de-vin, le vol et même le capitalisme de marché étaient devenus un mode de vie suite à l'effondrement de l'économie centralisée.""Une fois qu'on commence à marchander tout seul, on commence à penser tout seul."

"Les Nord-Coréens sont élevés dans le culte de leurs pères et de leurs aînés ; cela fait partie de la culture héritée du confucianisme."

De l'autre coté du fleuve, la Chine, avec de nombreux habitants d'origine coréenne. C'est cette communauté qui organisent tous les trafics, y compris d'êtres humains. Celles qui fuient la Corée du Nord se trouvent généralement vendues, le plus souvent comme épouses dans les zones rurales où les femmes chinoises manquent. Elles sont dures à la tâche et habituées à se contenter de peu. Yeonmi découvre que la corruption des fonctionnaires sévit également en Chine.

Pour elle, comme pour beaucoup d'autres, une mission protestante lui permettra de quitter la Chine vers la Corée du Sud, où elle découvrira une autre forme de discrimination. Il est vrai qu'elle a tout à apprendre du monde moderne, et que son niveau scolaire est faible. Contrairement à la plupart des pays communistes, la Corée du Nord n'a pas investi dans l'éducation. "75% des réfugiés étaient des femmes pauvres des provinces du nord."

"Malgré ses trains à grande vitesse, son architecture moderne et sa culture pop, la Corée du Sud reste un pays très conservateur ."