17/06/2015
migrations : pas si simple...
Face aux flux de migrants qui traversent l'Europe, et en particulier notre pays, plusieurs attitudes sont possibles.
Il y a la position de la Legua, avec qui le Front National vient de s'allier pour créer un groupe au Parlement européen : il faut bombarder les bateaux d'immigrés. Sous entendu, y compris avec les immigrés dedans. Malheureusement, un assez bon score aux dernières élections locales du nord de l'Italie...Mais pas vraiment une solution !
Il y a la position de Cameron : d'accord pour aller secourir les immigrés en mer, mais pas question qu'ils viennent chez nous. Un soupçon d'humanité supplémentaire, mais pas une solution.
Il y a la position de notre ministre de l'intérieur qui rappelle que, selon le droit européen, c'est à l'Italie de se débrouiller avec les immigrants illégaux arrivés chez elle. C'est légalement juste, basé sur l'accord de Dublin de 1990, mais insupportable : nous ne sommes plus dans les années 90, le problème a pris une autre ampleur, et ce n'est pas un problème italien, mais bel et bien européen, et même plus largement Sud / Nord. Pas étonnant que le gouvernement italien menace de délivrer des laisser passer pour ne pas avoir à garder sur son sol la totalité des migrants qui y arrivent...et qui ne veulent pas y rester.
Il est vrai qu'il ne sert à rien de laisser entrer en France des migrants qui se trouveront quelques jours plus tard à dormir dans les rues à Paris, puis à Calais.
Heureusement, le gouvernement français fait quelques propositions indispensables pour améliorer l'accueil humanitaire, et faciliter les demandes d'asile politique des migrants venant de pays comme l'Erythrée ou la Syrie. Comparée à d'autres pays la France a du retard. Cela fait bien longtemps qu'elle n'est plus une "terre d'asile".
Le problème de fond se trouve dans l'inégal développement de notre planète. Quand le dictateur soudanais, qui a massacré le peuple du Darfour, se rend au Sommet de l'Union africaine, il y trouve appui, soutien, réconfort face à la Cour Pénale Internationale. Au nom de quoi la majorité de ces prédateurs autocrates qui dirigent les pays d'Afrique pourraient lui faire des critiques ?
Tant que les élites africaines mettront leurs pays en coupe réglée et que la démocratie y sera inexistante ou des plus fragiles, leurs populations rêveront d'ailleurs.
20:36 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : migrations
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