19/03/2023
La retraite à 75 ans
Une vie à gauche
Jean Le Garrec
éditions de l'aube
Il y a quelques jours je rendais hommage à Jean Le Garrec à l'occasion de son décès. J'ai repris son auto biographie.
A 75 ans Jean a annoncé qu'il ne demanderai pas le renouvellement de son mandat de député et qu'il démissionnait de la présidence du groupe socialiste du Conseil régional Nord Pas-de-Calais. Il n'aurait jamais demandé que les travailleurs manuels travaillent jusqu'à 64 ans. Tout dépend du travail que l'on effectue. Choisi ou subi. Je n'ai eu aucun problème de continuer à travailler au groupe socialiste du Parlement européen jusqu'à 65 ans. La question se serait posée autrement si j'étais resté à travailler en 3x8 à la SNCF. Les études sur les espérances de vie sont éclairantes.
"l'honnêteté, notamment intellectuelle, ne suffit pas pour gagner les élections. Il faut aussi faire rêver à des lendemains qui chantent pour susciter un élan."
"Depuis plusieurs années, les socialistes sont accusés d'une faiblesse coupable à l'égard des technocrates européens."
"le bon manager est celui qui choisit des collaborateurs meilleurs que lui"
10:08 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraite, politique
03/03/2023
Fille de, épouse de...
Après tant de silences
Constance Guichard-Poniatowski
éditions Bouquins / mémoires
Constance, fille d'Olivier Guichard, "baron" du gaullisme, plusieurs fois ministre, collaborateur du Général, ami de Georges Pompidou, épouse de Ladislas Poniatowski, fils de Michel, le bras droit de VGE.
Son père et son beau-père s'entendent assez bien à condition de ne pas aborder la question du gaullisme. Au moins un point commun : l'anti-communisme viscéral.
Il y a quelques années j'avais lu le livre d'une des filles de Michel Noir "Mieux vaut perdre sa fille que les élections." Pas de règlement de compte dans le livre de la fille d'Olivier Guichard, même si elle regrette les silences de son père, sa distance, ses absences.
Bac en 69, mariée en 71, Constance est incontestablement de ma génération. Mais pas de mon milieu social car chez les Guichard il n'est pas question que les femmes travaillent. Constance sera la première de la lignée à refuser cette règle. Elle finira directrice de "Fémina", hebdomadaire qui était donné avec le Midi Libre du dimanche.
En raison de cette identité de génération elle parle d'évènements que j'ai également vécus. Pas avec les mêmes réactions. Mais je lui pardonne puisqu'elle avoue que le candidat qu'elle soutenait aux différentes élections présidentielles n'a jamais passé le premier tour.
"Dans la famille Guichard on la ferme sur tout ce qui est vraiment important et on fait sien le silence de plomb qui règne".
"Lorsqu'il s'agit d'écrire sur des être humains, il n'y a plus d'objectivité qui tienne"
"C'est important pour des filles de voir peu leur père ; elles l'admirent d'autant plus et cela leur fait plus d'effet que s'il est là tout le temps" (la mère de Constance)
"La vraie patrie des enfants est celle des vacances heureuses" (Olivier Guichard)
"Il faut avoir le diable au corps et l'âme bien basse pour faire le métier de candidat à la députation" (Prosper Mérimée)
"Comme le soulignait Talleyrand, le talent d'un homme se reconnaît au nombre de ses ennemis"
08:23 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique
25/02/2023
Hommage à Jean Le Garrec
Jean Le Garrec vient de décéder à l'âge de 93 ans.
Je l'ai connu dans l'Essonne dans les années 70. Il était cadre supérieur chez IBM et signait d'un pseudonyme ses articles politiques.
Au fameux Congrès de Metz où s'affrontèrent les partisans de François Mitterrand et ceux de Michel Rocard, Jean a fait le choix de Pierre Mauroy qui préconisait la synthèse et le rassemblement. Je l'ai suivi dans ce choix et ne l'ai jamais regretté.
En 81, Jean a été chargé au gouvernement des nationalisations. Aujourd'hui il n'y a plus de débat sur la question car même les communistes ont compris que les nationalisations ne changeaient pas la condition des travailleurs, mais à l'époque la question se posait des nationalisations à 100% ou en se contentant d'une participation majoritaire. Jean, discipliné, a suivi la ligne gouvernementale.
Jean était d'abord un militant. En 82, il a suscité une réaction épidermique des communistes en venant me soutenir pour une élection cantonnale où j'affrontais au premier tour un sortant communiste.
Jean ne me connaissait pas si bien puisqu'il m'a proposé de devenir son Chef de cabinet. Proposition flatteuse mais que j'ai refusé. Je préférais rester au Groupe socialiste du Parlement européen. Ce qui était également le choix de mon épouse.
Jean était président de la commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale quand Martine Aubry était ministre avec cette responsabilité. Il se sont très bien entendus pour travailler ensemble.
Une vie de militant socialiste fidèle.
07:55 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique
13/02/2023
Qui donc a tué le PS ?
Autopsie du cadavre
Olivier Pérou
éditions Fayard
Le livre a été écrit avant les contestations sur la réélection du 1er Secrétaire du PS. Malheureusement, dans l'état actuel des choses la réponse semble évidente : il s'agit d'un suicide !
L'auteur, Olivier Pérou est en charge de la Gauche au sein de la rédaction de l'Express.
Il définit sept suspects : Anne Hidalgo, candidate soutenue par le PS, mais pas vraiment candidate socialiste, François Hollande et son quinquennat tellement raté qu'il n'a pas pu être candidat, Bernard Cazeneuve, préssenti mais qui n'a pas voulu porter le drapeau/fardeau, Arnaud Montebourg tenté par un nouveau cabotinage, Christiane Taubira et son esprit de revanche contre le PS, Jean-Luc Mélanchon dont les scores lui permettent de mépriser le PS, et Olivier Faure en personne qui semble vouloir brader la maison.
"Olivier Faure a décidé de se ranger derrière Jean-Luc Mélanchon pour s'affaler dans le confort de l'opposition."
"Ceux qui s'aventurent dans la course à l'Elysée ont tous un point commun : la folie"
"J'en ai vu des roublard. J'ai été seigneur féodal socialiste et je connais la maison." (Jean-Luc Mélanchon)
"Le moment sera idéal pour récupérer ce qu'on lui a volé, le drapeau socialiste, mais certainement pas le parti"
"Il voulait être le dernier des socialistes dont les livres d'histoire se souviendraient, le dernier des présidents socialistes. Il fallait donc tuer la machine à gagner des élections et à produire des présidents."
07:43 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, ps
01/08/2022
Choses vues, choses entendues pendant la présidentielle
Le bon air de la campagne
Hubert Van Rie
éditions "Presses de la Cité" / "La cité graphique"
Hubert Van Rie est illustrateur, directeur artistique dans l'édition jeunesse. Il précise : "je ne suis ni journaliste ni analyste, ni polémiste ni militant". Pas journaliste, mais c'est quand même avec la presse qu'il a pu s'approcher des candidat(e)s, et des "entourages", parfois même dans le "carré VIP". "Pendant quelques mois, je me suis promené dans les coulisses de la campagne présidentielle, un carnet à la main." Voici donc ses "reportages dessinés".
C'est bien vu, bien croqué. Sa route croise celle de Mathieu Sapin qui coordonne la couverture de la campagne avec plusieurs autres dessinateurs, ce qui permet d'être à plusieurs endroits à la fois et de comparer, alors que Van Rie doit faire des choix, en particulier les soirs de résultats. Obligation également de faire des choix entre les moments forts de la campagne de chaque candidat, en meeting ou dans les médias.
L'analyse critique des affiches électorales des candidat(e)s est particulièrement intéressante.
08:15 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, dessins de presse