Une femme d'aujourd'hui

Gloria Bell

de Sebastian Lelio

avec Julianne Moore, John Turturo

 

Gloria a cinquante ans et n'en souffre pas. Divorcée, elle ne s'interdit rien.

Le film reflète la vie d'aujourd'hui des familles recomposées. Il faut vivre en composant avec l'ex et la nouvelle femme de l'ex, faire accepter son nouvel homme par les grands enfants devenus adultes. Quand sont échangés des souvenirs communs à la première famille,  les nouvelles pièces rattachées ne peuvent que se sentir exclues.

Film plaisant avec quelques longueurs.

A voir pour Julianne Moore.

 

Une grand-mère face à la tentation du Djihad

L'adieu à la nuit

d'André Téchiné

avec Catherine Deneuve, Kacey Mottet Klein

 

Dans un milieu assez aisé, une grand-mère aimante découvre que son cher petit fils qui lui dit partir au Québec a organisé,  en réalité,  son départ pour la Syrie via la Turquie, avec sa petite amie,  après s'être converti à l'islam.

Rêve d'un "ailleurs" qui serait tellement mieux ! Aveuglement absolu, déni de réalité...

Vivant non loin de Lunel d'où partirent les premiers djihadistes français, je mesure bien la réalité du problème.

Mais que faire ? Comment convaincre que c'est une connerie à ne pas faire ?

Catherine Deneuve, dont c'est le huitième film avec Téchiné, n'en fait pas trop. Elle est juste bien.

 

 

les idéaux et la réalité

La lutte des classes

de Michel Leclerc

avec Leïla Bekhti et Edouard Baer

 

Tous les parents veulent le meilleur, surtout en matière d'éducation, pour leurs enfants. Au point de les inscrire dans une école privée ?

Le personnage de Leïla Bekhti est le symbole de la réussite. Elle a grandi dans une HLM, a été à l'école communale,  et est devenue une avocate reconnue. Son mari, joué par Edouard Baer, se laisse vivre doucement, à la charge de son épouse, intransigrant sur ses principes. Très bien tous les deux. Edouard Baer fait un vrai numéro d'acteur.

Michel Leclerc avait déjà réalisé un film plein d'humour sur l'engagement politique. Lionel Jospin y faisait une apparition amusante face à Sarah Forestier.

"La lutte des classes" pose le problème de la mixité sociale. La sectorisation scolaire calque la sectorisation de l'habitat, allant parfois jusqu'au ghetto. Sans être moralisateur, le film s'attaque aux préjugés. Parfois un peu caricatural. Mais la caricature n'est-elle pas un des ressorts comiques ? Malheureusement, j'ai connu une école maternelle abandonnée dans ses préfabriqués par la municipalité, car ce sont les municipalités qui ont la responsabilité matérielle des écoles maternelles et primaires.

 

 

Gilles Lellouche en maître nageur

Le grand bain

de Gilles Lellouche

avec Virginie Elfira, Leïla Bekhti, Marina Foïs,

Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoit Poolvoerde,

Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine

en VOD

 

Une bande de pieds nickelés dépressifs se retrouve chaque semaine à la piscine municipale pour pratiquer ensemble la natation synchronisée, spécialité réputée féminine. Ils sont encadrés par la douce Virginie Elfira et l'autoritaire Leïla Bekhti.

Ils vont retrouver l'estime de soi. Le type même du "feel good movie", le film qui permet de se sentir bien. Malheureusement, pas crédible.

Reste la comédie avec des actrices et des acteurs de haut niveau qui incarnent des personnages touchants.

 

 

Retour manqué

Tanguy, le retour

d'Etienne Chatillez

avec Sabine Azéma, André Dussolier,

Eric Berger, Emilie Yili Kang

 

Tanguy avait connu un grand succès. Beaucoup de gens pouvaient se reconnaître dans ces parents condamnés à garder chez eux leurs enfants devenus adultes. Et les autres rirent de voir ce à quoi ils avaient échappé.

Le retour à la maison d'enfants ayant passé la quarantaine revenant à la maison, suite à une perte d'emploi, ou une rupture amoureuse, ou les deux, est un phénomène de société tout aussi réel.

Au moins,  dans le couple joué par Sabine Azéma/ André Dussolier il n'y a pas de problème d'argent, et pas vraiment non plus de problème de place. Ils ne sont pas condamnés à vivre les uns sur les autres. Et leur petite fille travaille super bien au lycée.

La réaction première consistant à gâter son enfant qui revient et sa progéniture est une réaction normale, bien compréhensible. Et ce n'est pas toujours la maman qui prépare le jus d'orange ! Au bout d'un moment, normal que les parents se demandent jusqu'à quand durera la situation.

Mieux vaudrait en rire ! Et malheureusement ce n'est pas le cas tellement les gags sont poussifs,  et je suis donc déçu !