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13/03/2018

Marx et Engels à Paris et Bruxelles

Le jeune Karl Marx

de Raoul Peck

avec August Diehl (Marx), Stephen Konerske (Engels),

Vicky Krieps (Jenny Marx), Olivier Goumet (Proudhon),

  Hannah Steele (Mary Burns, compagne d'Engels)

 

Raoul Peck est Haïtien, ingénieur diplômé à Berlin avant d'entrer à l'Académie de cinéma de cette ville. Il a enseigné à New-York avant de devenir le Président de la FEMIS à Paris, après avoir été, entre temps, ministre de la culture de son pays.

Il s'est fait connaître avec "Lumumba" et surtout "I am not your Negro".

Le film montre la jeunesse de Karl Marx, de 1844 à 1848 (date de parution du "Manifeste du Parti Communiste). Expulsé de Prusse, il rencontre Engels à Paris, avant d'en être expulsé et de se réfugier à Bruxelles.

Le film montre bien l'idéalisme des deux jeunes gens confrontés aux conditions de travail et de vie du prolétariat, Marx vivant essentiellement de l'argent des parents de sa femme, issue d'une vieille famille allemande, et Engels de l'argent de son père, manufacturier en Angleterre, exploitant les ouvrières irlandaises.

En regardant ce film , je ne pouvais m'empêcher de penser au Congrès du Parti Communiste Chinois se déroulant le même week-end. Vertigineux décalage entre les idéaux de Marx et Engels et ce que les communistes en ont fait au pouvoir...

 

16:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

09/03/2018

Douleur de la séparation, douleur de l'attente

La douleur

Emmanuel Finkiel

d'après l'oeuvre de Marguerite Duras

avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel, Benjamin Biolay

 

1944 : l'Allemagne est en train de perdre la guerre. La lutte contre la Résistance se fait féroce. Robert Antelme, résistant et mari de Marguerite Duras est arrêté.

Marguerite contacte un policier français qui travaille pour la Gestapo afin d'avoir des nouvelles de son mari, et lui faire passer quelques affaires. Ebauche de séduction de part et d'autre. Jusqu'au refus par Marguerite du deal proposé : le policier français promet de faire son possible pour que Robert ne soit pas déporté si Marguerite lui "donne" le chef du réseau de son mari, un dénommé Morland (François Mitterrand).

1945 : la guerre est gagnée, les camps sont libérés et les prisonniers commencent à rentrer en France. Trop lentement pour les familles qui attendent sans toujours savoir si l'être cher est toujours vivant. Douleur de l'attente pour Marguerite. Mitterrand envoie une équipe pour récupérer Robert qui git parmi les mourants, interdits de sortie en raison de l'épidémie de typhus dont tout le monde craint la propagation.

Marguerite ne veut pas voir Robert tant elle est effrayée par l'état physique dans lequel il se trouve.

Quelques mois plus tard elle demandera le divorce.

Mélanie Thierry est remarquable et nous fait sentir tous les sentiments par lesquels passe Marguerite.

Benoît Magimel, très "Français moyen" nous montre ainsi que les salauds pouvaient être des gens ordinaires, aimant la littérature.

Benjamin Biolay, plus connu comme chanteur,  est également très bon.

 

 

08:27 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

03/03/2018

Jeanne Balibar incarne Barbara

Barbara

de Mathieu Amalric

avec Jeanne Balibar, César de la meilleure actrice

Prix Louis Delluc

Prix Jean Vigo

Prix "poésie du cinéma", "un certain regard", Cannes 2017

en VOD

 

Mathieu Amalric joue un cinéaste qui fait un film sur Barbara, vingt ans après la mort de celle-ci.

Jeanne Balibar est l'actrice vedette de ce film. Elle est prodigieuse, ne cherche jamais à imiter.

Elle nous montre la femme, avec toute sa sensualité, et son travail : composer, répéter, voyager...

 

10:39 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

22/02/2018

Confident Royal

Confident Royal

de Stephen Frears

avec Judi Dench, Ali Fazal

en VOD

 

En fin de vie, la reine Victoria, qui n'en peut plus de son veuvage et des charges de l'étiquette, se lie d'amitié avec un serviteur indien, qui plus est musulman.

Stephen Frears, 62 films en 51 ans de carrière, récompensés d'Oscars et de Césars, entre autres pour "Les liaisons dangereuses" et "The Queen" avec Helen Miren dans le rôle d'Elizabeth II, souligne, derrière l'histoire "fleur bleue",  l'arrogance britannique. Arrogance sociale de la Cour qui ne peut accepter cette complicité entre la Reine et un serviteur. Racisme double envers un Indien musulman. Le futur Edouard VII n'est pas montré à son avantage.

Comme toujours le racisme et l'arrogance sont basés sur une méconnaissance profonde.

Judi Dench est remarquable.

 

 

11:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

28/01/2018

La réponse de Spielberg à Trump

Pentagone Papers

de Steven Spielberg

avec Meryl Streep, Tom Hanks

 

A Davos, qui n'est pourtant pas un repère de gauchiste, Trump s'est fait huer en s'en prenant, une nouvelle fois, à la presse.

Steven Spielberg raconte, sous forme de thriller politique un épisode important des relations entre la presse et le pouvoir politique.

Le Pentagone est le siège du ministère américain de la défense. En 1971, un ancien militaire devenu consultant fait "fuiter", en direction du New-York Times son rapport de plus de 7000 pages dans lequel il souligne que depuis 1945 le pouvoir politique américain sait qu'il ne peut gagner au Viet-Nam. Au nom de la lutte contre le communisme,  des milliers de jeunes Américains y sont tout de même envoyés pour "sauver la face", au péril de leurs vies. Bien entendu, ce rapport est classé "top secret / confidentiel défense" et le Président Nixon demande la condamnation du journal.

Le Washington Post parvient, lui aussi, à se procurer le rapport, et se trouve confronter à un dilemme. D'un côté les financiers prônent la prudence, ayant peur de perdre des annonceurs, de l'autre la rédaction veut faire son métier journalistique. La propriétaire du journal est partagée, et Meryl Streep rend parfaitement ses hésitations. Elle risque la prison, ses avocats essaient de la dissuader,  et surtout la faillite de son journal si les actionnaires se retirent. La note féministe du film est claire.

Désavouant le tribunal local, la Cour suprême considère que la Constitution des USA donne la liberté d'informer, et donc de publier le rapport.

Nixon devra mettre fin à la guerre...et sera confronté aux révélations du Post sur le Watergate !

Aujourd'hui, le rapport est consultable librement aux archives nationales.

Difficile de maintenir le suspens quand on connait la fin de l'histoire, mais c'est possible grâce aux talents du réalisateur et des acteurs.

La réflexion sur les relations entre le pouvoir politique, les journalistes et les financiers propriétaires des journaux dépasse largement le cadre des USA.

Le film est pourtant tellement américain que dans la rétrospective historique depuis 1945, la présence de la France au Vietnam jusqu'en 1954 n'est même pas mentionné...

 

 

10:38 Publié dans Film, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma