09/02/2017
Lui, Président
"Un président ne devrait pas dire ça..."
Les secrets d'un quinquennat
Gérard Davet, Fabrice Lhomme
éditions Stock
"Lui, président, n'a pas pu contrôler les soubresauts d'une économie mondialisée."
Mais qui l'aurait pu ?
"De ce long voyage au faîte du pouvoir, nous retiendrons principalement l'impuissance."
Ce livre a été (trop ?) médiatisé, mais je ne me suis décidé à l'acheter et le lire qu'une fois que le Président ait annoncé qu'il renonçait à se représenter. Ce que les auteurs n'avaient manifestement pas vu venir. Ils ne sont pas vraiment parvenus à déchiffrer "ce Rubik's Cube humain".
"La loi travail offre, d'une certaine manière, un saisissant raccourci du quinquennat : une réforme présentant des avancées sociales, mais vécues par une grande partie de la gauche comme une trahison."
La fierté du président sortant : la COP21 et "avoir sauvé la Grèce."
"Quand Hollande se regarde, il se désole, quand il se compare, il se console."
A noter que François Hollande, réputé bon observateur de la vie politique ne croyait absolument aux victoires de Fillon et Hamon lors des primaires.
Citations de François Hollande lors des entretiens avec les auteurs :
"La période est aux outrances. Par définition l'homme raisonnable n'est pas charismatique. L'époque est dure pour la politique raisonnable. On aime la transgression."
"L'impopularité, elle est indexée au niveau du chômage. C'est mécanique."
"Il a pensé que l'intelligence allait être reconnue, elle est plutôt une forme d'insulte à la bêtise" (à propos de Michel Platini)
"On imagine pas ce qu'est la cruauté, dans un parcours politique."
"Sur le plan parlementaire, une agrégation de gens intelligents peut faire une foule idiote.."
17:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, hollande
02/12/2016
Hollande contre la Gauche ?
Le livre des trahisons
sous la direction de Laurent de Sutter
éditions PUF
L'heure du bilan est en train de sonner. Ce livre regroupe une quarantaine de contributions, dont une majorité venant de philosophes, sous la direction de Laurent de Sutter, auteur par ailleurs de "Métaphysique de la Putain", dont j'ai parlé dans ce blog.
Contributions à charge, parfois tellement exagérées qu'elles en deviennent ridicules.
Beaucoup de preuves de trahison par rapport à la déclaration de Hollande "mon ennemi, c'est la finance". La plus lucide est sans doute Barbara Formis, philosophe : "On ne peut pas être d'une part pour la croissance et d'autre part contre la finance". En allégeant les charges des entreprises françaises pour les rendre plus compétitives Hollande n'a créé quasiment aucun emploi...et s'est aliéné son électorat.
Mais se moquer de Fleur Pellerin qui a avoué ne pas avoir lu Modiano et "ne lire que deux livres par semaines"...
Mais reprocher comme "néocoloniale" l'intervention salvatrice au Mali qui a permis d'arrêter les djihadistes qui fonçaient sur la capitale...On sait pourtant à quel point il est difficile de reprendre une ville abandonnée à la terreur islamiste.
Autre reproche, à mon avis exagéré, celui qui concerne de ne pas avoir été assez loin en ne permettant pas la fécondation pour autrui qui aurait ainsi ainsi aux couples homosexuels hommes d'avoir des enfants. Le mariage pour tous, la possibilité d'adopter, la possibilité pour les homosexuelles femmes d'avoir des enfants, tout cela est donc considéré comme minime...
"L'histoire de la gauche peut être lue comme l'histoire d'une longue suite de trahisons, dont celles signées François Mitterrand ou Lionel Jospin". Laurent de Sutter ne devrait pas s'arrêter là. Il oublie de citer Léon Blum. La question est de savoir si tout homme au pouvoir ne trahit pas ses idéaux, et encore plus ceux de ses électeurs ?
Possible quand on lit dans la conclusion que l'exemple à suivre est "Podemos" qui se garde bien d'aller au pouvoir et se contente de bloquer toute alternative au pouvoir en place. Syriza, cité en exemple par tous les "purs" de gauche s'est heurté aux réalités du pouvoir.
Dernière proposition de la post-face : "inventer une contre-société" dans le cadre du mouvement "Nuit debout" renaissant de ses cendres...Dois-je préciser que je n'y crois pas ?
17:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, politique
16/07/2015
un parlement de la zone Euro ?
Le Président de la République a évoqué, lors de son entretien du 14 juillet, lacération éventuelle d'"un Parlement de la zone euro", reprenant une idée qui circule depuis quelque temps.
Faut-il rappeler qu'il existe un Parlement européen ? Quand les ministres, ou les Chefs d'Etats et de gouvernements de la zone euro se réunissent, ce sont les mêmes que ceux du Conseil européen. Et ils se réunissent dans les locaux du Conseil, sous la présidence du Président du Conseil de l'Union européenne. Sans leurs collègues des pays qui n'ont pas l'euro pour monnaie. Pourquoi ne pas faire la même chose pour les parlementaires ? Il serait facile de réunir les parlementaires européens des pays de la zone euro, au Parlement européen, sans leurs collègues des autres pays, chaque fois qu'il est question de l'Euro.
Il ne me semble pas opportun de créer une nouvelle assemblée composée de représentants des parlements des Etats membres, comme l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe...et comme le Parlement européen avant 1979. Cela plairait probablement aux parlementaires nationaux, mais aurait l'énorme inconvénient de donner l'impression que les pays de la zone euro constitue une autre entité que l'Union européenne, alors qu'ils sont l'Union européenne. Ceux qui sont dans l'Union européenne sans être dans l'Euro ne font que bénéficier de dérogations. Et le Parlement de l'Union européenne, c'est le Parlement européen, élu au suffrage universel direct ! Tout autre "parlement de la zone euro" ne ferait que créer de la confusion.
16:09 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, euro, hollande
11/09/2014
Ségolène Royal et François Hollande
Quelle histoire
Françoise Degois
éditions Plon
Après avoir été journaliste, Françoise Degois a été une proche collaboratrice de Ségolène Royal.
Son livre a pour but de nous montrer que Ségolène et François ont une complicité ancienne et que la faute majeure de Valérie T est d'avoir tenté d'effacer leur passé commun.
Par la même occasion, elle nous montre les coulisses du monde politique. Pas pour nous dire qui couche avec qui, mais le travail des collaboratrices et collaborateurs, travail d'organisation, de contact, d'écriture, dopés comme leur patronne ou patron par "l'adrénaline de la fonction". "Petit monde attendrissant et féroce." Mais, "observer la politique n'est pas vivre la politique". "Inutile de soulever un problème si l'on a pas la solution."
Au passage, également des portraits de Fabius, Bartolone, Sarkozy, Montebourg, Valls, et quelques autres.
"Remonter la pente. Encore une fois. La énième fois. Mais il faut imaginer Sisyphe heureux. Car, à nouveau, ils roulent leur rocher ensemble."
"La politique et le sexe se doivent de faire route ensemble. Pulsion, Passion. Jouissance. Victoire, défaite. Une polka permanente."
Les responsables politiques ont "un ego surdimensionné, qui leur permet toutes les transgressions. Et provoque aussi tant et tant de fautes. De comportement. D'attitude, de langage."
"Par refus viscéral de l'autoritarisme, il croit à la raison, au consensus et à l'entente cordiale. A sa différence à elle qui ne croit qu'au rapport de force."
"Aucun culte de l'argent chez ces deux là. Un rapport sain, une méfiance même pour tout ce qui brille trop."
"Les gens, il les aime sincèrement".
"La défiance est devenue notre valeur la plus communément partagée. Une société de défiance et d'angoisse, où la peur du déclassement, la peur de l'autre, la peur du plus pauvre que soi, envahit notre espace mental."
10:35 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, hollande
12/08/2014
Happy Birthday, Mr President...
Jusqu'ici tout va mal
Cécile Amar
éditions Grasset
Cécile Amar est journaliste politique au "Journal du dimanche", qui roule ostensiblement à droite.
Elle a suivi les campagnes de François Hollande, pour la primaire puis la présidentielle.
Elle se livre à un véritable réquisitoire politique contre celui qu'elle appelle "le président des lobbies".
"Il a fait de la lutte contre le chômage sa priorité, mais face à une chômeuse, il tourne les talons."
"François Hollande ne lit jamais de romans, il ne sait pas que les hommes sont toujours plus complexes qu'ils n'en ont l'air". (à propose de Cahuzac)
"Il prend des risques en politique internationale. Il ne se sent ni prisonnier de ses alliances, ni surveillé par les électeurs".
"L'honneur des civilisations islamiques est d'être plus anciennes, plus vivantes, et plus tolérantes que certains de ceux qui prétendent abusivement aujourd'hui parler en leur nom. Il est l'exact contraire de l'obscurantisme qui anéantit les principes et détruit les valeurs de l'islam en portant la violence et la haine"
Le portrait qu'elle dresse de l'homme n'est pas tendre non plus.
"La principale qualité d'un homme d'Etat, je voudrais dire que c'est la sincérité, mais c'est l'indifférence" (François Mitterrand). "A cette aune là, François l'indifférent est bien président de la République".
"La politique, c'est sa vie. La question du bonheur, il ne se la pose pas aujourd'hui."
"Le rapport de forces, voilà ce que Hollande comprend".
"Le solitaire qu'il était en arrivant au palais de l'Elysée s'est recroquevillé sur lui-même."
"Il y a une profonde déception, palpable, si la courbe du chômage s'inverse, ça se retournera" (Manuel Valls)
19:12 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hollande, politique