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24/09/2019

Le Président et les services de renseignement

Les espions de l'Elysée

Floran Vadillo et Alexandre Papaemmanuel

éditions Tallandier

 

Ce livre parle du poste de "coordonnateur national du renseignement". Contrairement à ce que pourrait faire croire le titre, et le sous-titre, il ne s'agit pas d'espions de l'Elysée. Ce poste, administratif, est tenu par de hauts fonctionnaires, ambassadeurs ou préfets. L'étude n'est pas centrée, non plus, sur "le Président et les services de renseignement", sauf pour dire, incidemment, que les Présidents successifs ne se sont jamais réellement investis sur cette question, mais ont toujours été contre la transmission de cette responsabilité vers le Premier Ministre.

Le coordonnateur du renseignement "appartient" à la Présidence, mais ne figure pas dans son organigramme, encore moins dans son cabinet.

La force du coordonnateur est qu"'il est le seul destinataire des notes de tous les services". "Cette communauté du renseignement compte six services." "La coordination n'est pas et ne doit pas être un service opérationnel"

Aux USA, il y a seize agences de renseignement. Contrairement à son homologue français, le coordonnateur américain a une autorité budgétaire, ce qui change beaucoup ses relations avec les agences.

"Nous ne manquons pas de données ni de métadonnées mais nous manquons de systèmes pour les analyser." "L'anticipation n'est plus envisageable sans un moteur algorithmique au centre des flux de données."

 

Les deux auteurs enseignent à Sciences-Po. La lecture de leur livre est malaisée en raison des nombreuses notes qui renvoient à la fin du livre, sans parler du foisonnement des sigles et acronymes, trop nombreux pour être mémorisés, et qu'il faut aller chercher également en fin d'ouvrage.

 

 

"L'accès au décideur ultime définit les poids de l'acteur"

"Ces milliers de jeunes Français qui récusent leur appartenance à la République, qui se sentent moins Français que leurs grands-parents qui eux ne l'étaient pas."

"un milieu où chacun pense qu'il est le seul à travailler et que les autres n'y connaissent rien."

 

21/09/2019

enquête sur de jeunes recrues

Mauvaise troupe

Justine Brabant et Leïla Minano

éditions Les Arènes

 

Ce livre parle du malaise des jeunes militaires du rang. L'armée française les recrute. Ces volontaires sont en situation d'échec scolaire, souvent au chômage. Alors que 80% des jeunes de notre pays ont le Bac, eux n'ont pas atteint ce cap. De flamboyantes campagnes de pub les font rêver. Ce qui est le but de toutes les campagnes de pub. Les recruteurs, qui ont des quotas à remplir,  alimentent le rêve. Comment ne pas rêver de devenir pilote d'hélicoptère ? D'être en mission en Afrique ?

Au lieu de cela, ils marchent dans nos rues et se demandent à quoi servent les patrouille "Vigi pirates" ou "Sentinelles". A faire plaisir aux Français qui se sentent ainsi rassurés ! "83% des Français approuvent l'opération Sentinelle".

Ils partent en Afrique peu préparés aux atrocités des affrontements ethniques qui ne ressemblent en rien aux jeux vidéos dont ils sont accros. "Un sentiment d'impuissance ressenti face aux tueries."

Chaque année, 15 000 jeunes deviennent militaires...et 12 000 rendent leur uniforme. Beaucoup d'entre eux estiment qu'ils étaient trop jeunes pour comprendre ce à quoi ils s'engageaient."

 

 

 

 

09/09/2009

PESD : les priorités de la Présidence suédoise

PESD : Les priorités de la Présidence suédoise

 

La Présidence constate que des progrès extraordinaires ont été faits en 10 ans et qu'il y a une demande croissante de missions PESD.

 

1) les "groupements tactiques" (battle groups") : jamais utilisés ! Pourquoi ? Faut-il changer les conditions de leur utilisation ?

 

2) surveillance maritime : besoin d'augmenter les capacités, mais surtout la coordination et l'interopérabilité.

 

3) industries de la défense : la réalisation du marché intérieur européen nécessite des marchés publics et des appels d'offre à l'échelle de l'Union européenne.

 

4) améliorer les relations UE / OTAN, pour assurer la sécurité des militaires en opération et une meilleure utilisation des ressources.

 

5) missions civiles : il y a une demande croissante ; la Suède s'en félicite, mais il est beaucoup plus difficile de trouver des policiers et des magistrats volontaires,  que des militaires.

 

6) améliorer la vitesse de déploiement, avec des accords cadre pour les équipements afin d'éviter la répétition de la procédure des appels d'offres.

 

7) améliorer la synergie civil/militaire grâce à des éléments logistiques communs.

 

8) mettre sur pied des formations communes, préparant les missions communes.

 

 

07/09/2009

la PESD a 10 ans

Echange de vues avec le général Bentégeat, Président du Comité militaire de l'UE 

 

Général Bentégeat :

 

La PESD a 10 ans, mais elle est réellement née en 2003 avec l'adoption de la "Stratégie Européenne de Sécurité" et la mise en place des premières missions.

Depuis les esprits ont évolué, du fait de la réalisation des missions qui, pour la plupart, ont été des réussites.

 

Son rôle est différent de celui de l'OTAN : elle n'a pas les mêmes moyens, et pas les mêmes objectifs.

La PESD doit faire face aux missions de Petersberg, mais n'est pas en mesure d'affronter un conflit majeur comme l'Afghanistan, inenvisageable sans les moyens militaires américains.

La structure militaire permanente de l'OTAN = 15.000 militaires, l'UE = 200.

L'OTAN a la responsabilité de la défense collective, de ses pays membres.

L'UE a l'avantage d'avoir une approche globale et intégrée.

L'UE est bien meilleure dans le rapport coût/efficacité.

L'intégration civilo-militaire de l'UE est un succès, et a été largement renforcée depuis trois ans. L'UE a l'avantage d'avoir les moyens civils de la Commission.

Dans le cas de la Géorgie, la mission "civile" (en réalité majoritairement composée de gendarmes, qui sont des militaires) n'a pu être déployée si rapidement qu'en raison des moyens logistiques militaires.

Pour certaines opérations, l'UE seule pouvait être acceptée.

S'il y a parfois compétition, elle est politique et non militaire.

Le recyclage des hélicoptères de fabrication russe, et des équipages, est un projet commun UE/OTAN.

 

La PESD dispose d'une bonne cellule de "veille" et d'une capacité de planification "de précaution", et de réalisation des opérations décidées par le Conseil.

Il y a, au sein du Conseil, une petite majorité en faveur d'un QG permanent, qui ne se fera pas sans le "feu vert" américain.

 

Capacité de "mobilisation" : en 2000 le Conseil a fixé l'objectif à 60.000 militaires, en simultané. Il s'agit d'une ambition. La réalité est un peu plus difficile. Pour le Tchad, il a fallu 6 mois pour trouver tous les contributeurs.

La non utilisation, à ce jour, des "battle groups", mobilisables en moins de 15 jours, n'est pas un problème militaire, mais de volonté politique.

 

La lutte contre l'immigration illégale  n'est pas un problème militaire, même si des moyens militaires sont utilisés (marine et aviation). L'OTAN participe également car les filières sont les mêmes que pour le terrorisme.

 

Malheureusement, les moyens militaires de l'UE ne peuvent être utilisés qu'en dehors de l'UE, même en cas de catastrophes naturelles. Il faut alors des accords bilatéraux...ou avoir recours à l'OTAN.

 

Sur le Traité de Lisbonne, les consignes sont claires : silence !

 

En raison de la crise économique mondiale, il faut s'attendre à de nouveaux foyers de tension dans les pays les plus pauvres.

 

Missions en cours :

 

Bosnie-Herzégovine : la mission pourra-t-elle être transformée en mission d'assistance et de formation ? Des blocages politiques locaux persistent. La lassitude des contributeurs (depuis 1995) est sensible, ce qui représente des risques.

 

 Atalanta : 11 navires participent à l'opération + des avions ; manque un navire de ravitaillement.

Sur place se trouvent également des navires de l'OTAN, des USA, de la Russie, de la Chine, etc. L'ONU est responsable de la coordination.

La mission de l'UE escorte les navires du PAM et de l'AMISOM.

Cette année 108 attaques ont eu lieu. 80 ont été contrées. 68 pirates ont été arrêtés.

Le coût commun (8 millions d'euros) est faible comparé au montant des rançons.

L'opération se poursuivra en 2010, mais les causes profondes se trouvent dans la situation somalienne.

La lutte contre le blanchiment de l'argent des rançons est également indispensable...et très difficile !

Il a été décidé d'apporter un soutien renforcé à l'AMISOM, au gouvernement somalien, à la coopération militaire navale des Etats de la région.

24/02/2009

Défense : dépenser plus ou mieux ?

Défense : investir plus ou commencer par  mieux coordonner les dépenses ?

 

 

"Que les Etats membres investissent davantage dans leur défense, dans l'intérêt de la sécurité européenne" ont voté 274 parlementaires européens, presque exclusivement de droite.

 

Il est vrai que si l'Europe ne veut pas être complètement dépendante des Etats-Unis, il faudrait qu'elle s'en donne les moyens.

Quelques pays européens, dont la France, font un véritable effort financier dans ce domaine, alors que d'autres trouvent plus commode de ne rien payer et de s'en remettre à ceux qui acceptent de prendre en charge l'effort de défense.

 

Avant d'investir davantage, il faudrait que les Etats membres "assurent une coordination plus poussée et plus efficace des investissements, et ainsi une plus grande synergie", le principe même de l'Union européenne.

Avec 302 voix, cette option, proposée par le groupe socialiste européen,  l'a emporté, avec l'aide des Verts, du MODEM et de quelques démocrates chrétiens.

 

Les communistes et le Front National se sont abstenus.