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20/02/2010

Parquet flottant

Parquet flottant

 

Samuel Corto

 

Editions Denoël

 

 

Samuel Corto, un nom qui ressemble à un pseudonyme.

Avocat devenu magistrat, il a aujourd'hui quitté l'institution judiciaire,  et dit tout le mal qu'il en pense à travers ce petit roman dans lequel il  évoque quelques fantasmes, pour nous prouver que les magistrat(e)s (profession de plus en plus féminisée) sont des femmes et des hommes comme les autres (que porte sous sa "robe" la belle avocate ? ;  comme le fantasme de l'infirmière nue sous sa blouse...)

 

Dès le début, le ton est donné : ce livre est un roman, tout n'est donc que fiction, "la justice elle même, peut-être" ?

 

L'auteur explique, parfois de façon très critique,  aux béotiens que nous sommes,  le fonctionnement de la justice : la magistrature assise qui prononce les décisions de justice, et le "parquet" "qui accepte de jouer le rôle des méchants", avec, chaque année en septembre le "mercato" des transferts massifs d'une équipe à l'autre".

 

Comme dans toutes les administrations, la grille indiciaire et l'affectation est une préoccupation majeure : "la relation au supérieur hiérarchique oscille entre dévotion craintive et haine farouche.""En quelques années de soumission hiérarchique, les magistrats du parquet ont cessé d'être des magistrats".

"Les avocats ne plaident plus : ils deviennent des conseils en stratégie de risque pénal"

"Les juges ont renoncé à ce qui constituait le fondement même de leur métier : l'individualisation de la peine"

 

"La majorité des procédures concernent des affaires de mœurs".

"Il est tellement vrai qu'une pénétration sexuelle trouble beaucoup plus l'ordre public qu'un délit d'initié ou qu'une pollution industrielle"

"Le juge est un voyeur légal de l'intimité et portent souvent des coups de loupe éhonté ment intrusifs sur les pratiques humaines. Un "peep-show" juridique".

"La fellation est plus difficile à rédiger qu'à subir : elle nécessite des contorsions stylistiques peu en rapport avec les dossiers".

 

"Le Code pénal est un grand marché à ciel ouvert où il suffit de piocher : tous les comportements humains y sont répertoriés."

 

Dans les "Cours d'appel" : "les magistrats en voie de fossilisation méritante".

Tout en haut : "la Cour de cassation" : "ceux qui y sont allés n'en sont jamais revenus, comme d'une maison de retraite"

 

La conclusion est radicale : il faut supprimer le "parquet" !

 

"Semez la dérision, il en restera toujours quelque chose"

08:11 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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