Le pâle criminel

La pâle figure

(le "pâle criminel" dans la version originale)

Deuxième tome de "la trilogie berlinoise"

d'après le roman de Philip Kerr

scénario de Pierre Boisserie

dessin de François Warzala

éditions "Les Arènes" BD

 

Berlin 1938 : Bernie Gunther, ancien flic spécialisé dans les personnes disparues, ce qui ne manque pas alors que l'antisémitisme se déchaîne en Allemagne, enquête sur la disparition, et le meurtre de jeunes femmes, toutes blondes.

Il est, plus que jamais, provocateur, à la limite de la crédibilité, surtout quand il fréquente les hautes sphères nazies.

Le suspect ? Un tueur en série surnommé "la pâle figure" !

Comme toujours avec Philip Kerr l'enquête policière est l'occasion de dresser le tableau noir du nazisme.

1938, est l'année des accords de Munich par lesquels les Anglais et les Français donnent le feu vert à Hitler pour commencer le démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Le traitement graphique rappelle "Black et Mortimer".

 

l'Islande dans la "guerre froide"

Les lendemains qui chantent

Arnaldur Indridason

éditions Métaillé /noir

 

Pendant la "guerre froide" une base américaine est installée en Islande. Indridason en parle dans plusieurs de ses romans.

"les chalutiers russes croisent dans les eaux islandaises. Ils ne pêchent pas tant que ça, mais ils espionnent d'autant plus. Ils cartographient les déplacements des navires, des sous-marins, relèvent la position des câbles qui relient l'Islande au continent et à l'Amérique de manière à pouvoir les saboter si les circonstances l'exigeaient"

"d'ailleurs, les Soviétiques n'étaient pas les seuls.  Les Tchèques ont eux aussi tenté de recruter des Islandais pour espionner la base américaine, tout comme d'ailleurs les Allemands de l'Est."

Ces chalutiers pouvaient, à l'occasion, exfiltrer, volontairement ou non, de jeunes militants islandais communistes, ou qui ne l'étaient plus car ils ne croyaient plus aux "lendemains qui chantent".

Konrad, policier à la retraite enquête sur ce que l'on appelle aujourd'hui des "cold cases". Mais toutes les disparitions ne sont pas du fait des Russes !

 

La Finlande du mauvais côté

Tous les silences

Arttu Tuominen

éditions de la Martinière

 

La Finlande a eu une histoire compliquée entre 1939 et 1944, coincée entre deux puissants voisins : l'URSS et l'Allemagne nazie.

"Tous les silences" porte sur la "guerre de continuation". Continuation de la guerre , perdue, contre la Russie, magistralement racontée par Olivier Norek dans "Les guerriers de l'hiver."

Il manque au roman d'Arttu Tuominen un minimum de rappel historique que je me permets d'apporter ici afin de mieux comprendre cette histoire:

de 39 à 40 : "guerre d'hiver" : la Russie attaque la Finlande. La guerre  se termine par l'annexion par l'URSS,  d'une partie, finlandaise, de la Carelie. Voir "les guerriers de l'hiver" d'Olivier Norek.

"Quatre cent mille personnes ont dû prendre la route de l'exode et plus de 10% du territoire national furent concédés à l'ennemi." Cette période est nommée "la grande trêve".

à partir de 41 et la fin du pacte germano-soviétique, c'est "la guerre de continuation" : la Finlande s'allie à l'Allemagne contre l'URSS pour tenter de prendre sa revanche.

C'est dans ce cadre que se situe ce roman : de jeunes Finlandais s'engagent dans les troupes allemandes pour combattre les Russes.

En 1944 la Finlande rejoint les Alliés contre l'Allemagne nazie. C'est "la guerre de Laponie". L'armée finlandaise est chargée de chasser l'armée allemande en Laponie.

Bien entendu les soldats finlandais qui ont combattu pendant la "guerre de continuation" du côté allemand ne sont plus considérés comme des héros...

Au delà de ces péripéties historiques la roman montre comment un jeune homme nationaliste mais pas raciste, fiancé à une jeune juive,  est pris dans un engrenage qui l'amène à être au moins complice des atrocités commises par les nazis.

"On a prouvé plus tard qu'on était parfaitement au courant en Finlande de la manière dont on traitait les Juifs en Allemagne. ça non plus, on en a pas fait grand bruit en Finlande."

 

 

le début de "la trilogie berlnoise"

L'été de cristal

d'après le roman de Philip Kerr

scénario : Pierre Boisserie

dessin : François Warzala

éditions "Les arènes"

 

Un enquêteur privé est payé par un riche industriel pour connaitre les dessous d'un cambriolage au cours duquel sa fille et son gendre ont trouvé la mort.

Bernie Gunther va retourner toutes les cartes pour trouver la vérité, au péril de sa vie.

Il a tout du détective privé des romans policiers noirs américains.

L'intérêt n'est pas tant le scénario que l'atmosphère de cette année 36 avec les nazis ayant pris tous les leviers du pouvoir et ayant commencé les persécutions raciales et politiques, malgré les Jeux Olympiques.

Bernie a quitté la police pour incompatibilité avec ses opinions social-démocrates. Il ne se prive pas de réflexions cyniques, ce qui laisse sceptique car il est peu probable que le pouvoir aurait toléré une telle liberté de parole.

Philip Kerr est décédé en 2018 et il me manque car je suis persuadé qu'il aurait continué à nous régaler de ses romans policiers historiques. Il n' a pas encore été remplacé !

 

"l'humour berlinois parait cruel à qui ne le comprend pas,  et encore plus cruel à qui le comprend."

 

Brandy Sour

Ledra palace

Constantia Sotiriou

éditions Héloïse d'Ormesson

 

Le Ledra palace est pile au milieu entre les parties grecque et turque de Chypre.

Au temps de sa gloire, avant la guerre, le barman avait imaginé le "Brandy Sour" pour le roi d'Egypte Farouk.

Défilent de nombreux personnages, anonymes ou célèbres,  chacun avec son histoire et sa recette. Chacun à sa façon nous fait découvrir un aspect de l'histoire de cette île divisée.

Une balade dans la mémoire de la Méditerranée.