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02/06/2011

50 ans d'indépendances

Chroniques afro-sarcastiques

 

50 ans d'indépendance, tu parles !

 

Venance Konan

 

Préface de Stephen Smith

 

Editions Favre

 

 

Probablement un des livres des plus stimulants sur l'Afrique !

Probablement que seul un Africain, au talent confirmé, pouvait se permettre d'énoncer, et dénoncer,  les vérités qui font mal, en maniant l'humour et même la dérision.

 

Venance Konan est connu comme écrivain (j'ai parlé dans ce blog de "Catapilas") et comme polémiste,  n'hésitant pas à intervenir dans la crise de son pays, la Côte d'Ivoire.

Dans son "état des lieux", j'ai particulièrement aimé ses chapitres sur "les coups d'Etat", "les accords de défense", les "ONG".

La deuxième partie est une galerie de portraits de "nos chers dirigeants", y compris les "chers disparus",  et leurs "héritiers".

Si vous avez aimé "Négronologie" de Stephen Smith (voir ce blog), vous adorerez ces "Chroniques" et leur conclusion "L'espoir ne coûte rien et ne demande aucun effort...".

 

 

"Ils se sont partagés nos pays, ont tracé des frontières sans nous demander nos avis, ont mis tout le monde ensemble, les tribus qui s'aimaient et celles qui se détestaient cordialement, et nous ont dit que nous formions un nouveau pays. Les frontières, ils les ont tracées en fonction de leurs progressions respectives. Chacun a planté son drapeau là où il a pu arriver".

 

"Etre développé, c'est vivre comme les Blancs. Nos chefs se sont développé plus vite que les autres. Comme nous ne savions pas faire tout cela, nous avons trouvé plus simple de le faire faire par nos amis français. Les Français ont donc créé la coopération. Cela consistait pour eux à nous donner un peu d'argent et à nous en prêter beaucoup. Cet argent servait à acheter chez eux tout ce dont nous avions besoin, et aussi ce dont nous n'avions pas besoin. C'étaient les coopérants qui nous disaient ce qu'il fallait faire pour être développés"

 

"Les ONG fondirent sur nous comme des criquets pèlerins. Il y en avait dans tous les domaines, dans tous les secteurs, dans tous les pays, surtout les plus pauvres. Elles étaient animées par des jeunes gens, bien blancs, tout propres sur eux, qui circulaient en voitures 4X4, qui étaient super bien payés. Pour la plupart d'entre eux, ils mettaient les pieds pour la première fois sur le continent, ne connaissaient strictement rien à nos réalités, mais ils avaient des solutions à tous nos problèmes".

 

"Nos chefs sont aussi des hommes d'affaires : ils possèdent les meilleures affaires du pays !"

 

"Privatiser chez nous, cela veut dire vider la moitié au moins du personnel, et faire venir des Blancs pour diriger la boîte."

 

"Ils voulaient de la démocratie, comme si cela se mangeait ou donnait du travail"

 

"Lorsque le FMI et la Banque mondiale ont trouvé que nous étions trop endettés et qu'il fallait alléger cette dette, nos amis chinois nous ont prêté de l'argent pour nous endetter à nouveau"

 

08:01 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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