19/05/2012
l'Algérie : les années de plomb
Morituri
Yasmina Khadra
Folio policier n°510
Grandes interrogations sur la crédibilité des élections en Algérie.
Bonne occasion pour lire ce petit roman policier, qui sous prétexte d'une enquête du commissaire LLob, nous fait revivre ces "années de plomb", de terrorisme aveugle face à un pouvoir qui ne l'était pas moins. Le temps où "tout paraît suspect. Chaque pas est un péril." "Des corps disloqués saignent sur le pavé". "Lorsqu'un collègue et tué par balle, on estime que c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux - au vu des cadavres horriblement dépecés qui jalonnent la malheureuse terre d'Algérie". "L'enfer ne brûle que par les flammes des illuminés". "Alger et un mouroir. Dieu y fait fonction de sédatif".
"La brise musardant dans les échancrures de la nuit ne bercera plus mes rêveries."
Mais c'était également "le temps où j'avais l'orgasme à fleur de peau ; le temps où je pouvais dissocier la fierté de la virilité".
Avec ce style, inimitable, mais qui rappelle San Antonio :
"La légende raconte que notre éminent tributaire des sciences anales s'envoie tout ce qui bouge, sauf les aiguilles d'une montre, tout se qui se tient debout sauf les balises et tout ce qui se touche sauf les procès-verbaux."
"Il arrive que l'on pardonne la faute, jamais la différence"
"Il n'a pas plus de talent qu'une pantoufle n'a de talon"
"Il croyait en un seul dieu, le seul dieu qui n'a pas besoin de prophètes pour lui faire de la pub : le pognon !" "Ici, les valeurs fondamentales sont inhérentes aux relevés bancaires"
"Dans une société où l'on dit rarement merci et jamais pardon, l'ingratitude est nature"
"Les seules tâches qui échoient au peuple sont le vote et la guerre".
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
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