04/05/2014
Bernie Gunther à Prague avec Heydrich
Prague fatale
Philip Kerr
Editions du Masque
Juin 1942 : le héros de Philip Kerr, Bernie Gunther, est à Berlin, de retour du front de l’Est, où il a été témoin des horreurs que les « Einsatzgruppen » font subir aux populations, en particulier juives (un million de morts entre 40 et 43). « Le stoïcisme avec lequel les Juifs subissaient leur sort ne manquait pas d’impressionner jusqu’aux nazis les plus fanatiques ».
Bien que Stalingrad soit encore à venir, Berlin vit au rythme du black-out (« bénédiction pour les violeurs »), du rationnement, de la peur de la Gestapo.
Bernie est capitaine à la police criminelle, service qui a été regroupé avec la Gestapo et le SD (Sicherheit Dienst, service de sécurité) sous la responsabilité de Reinhard Heydrich qui vient d’être nommé « Protecteur » de Bohème-Moravie (l’actuelle république tchèque ; Heydrich sera surnommé « le bourreau de Prague »), rattachée à la « Grande Allemagne ».
Heydrich le fait venir à Prague pour en faire son « policier personnel ». Il le charge d’enquêter sur la mort d’un de ses assistants, en lui donnant carte blanche. Kerr se fait plaisir en imaginant Bernie, effronté, bousculant de hauts dignitaires nazis en toute impunité. Ce qui me semble peu vraisemblable.
Bernie est à Prague avec une ravissante jeune femme rencontrée dans des circonstances trop troubles pour ne pas être suspectes. « Elle avait une silhouette comme une flûte de charmeur de serpent ».
La dernière fois que j’ai parlé d’Heydrich dans ce blog, c’était à propos du livre de Laurent Binet HHhH (Himmlers Hirn heisst Heydrich : le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich). Kerr nous présente au contraire deux hommes en concurrence auprès d’Hitler. L’Histoire raconte qu’Heydrich se remettait assez bien de l’attentat dont il avait été victime, quand une infection soudaine l’emporta. Kerr laisse entendre qu’Himmler l’aurait fait empoisonner (« Heydrich soupçonnait Himmler de chercher à l’assassiner »). Pour cette raison, l’épouse d’Heydrich, pourtant nazie fervente, refusa d’assister aux obsèques nationales de son mari.
« Ce sont les rouages qui grincent le plus qui reçoivent le plus d’huile »
« Il n’y a pas pire imbécile qu’un imbécile amoureux »
12:32 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature
Commentaires
Bonjour, Nous venons de publier ce titre "François Mitterrand : Le Dernier des Capétiens" format poche : http://www.pascalgalodeediteurs.com/grand-west_307_poches_francois-mitterrand-dernier-capetiens__9791091468572.html
Est-il possible d'en parler sur votre section LIVRE ? Merci !
Écrit par : pge | 06/05/2014
j'ai parlé, dans mon blog, de ce livre au moment de sa parution
Écrit par : jfv | 18/05/2014
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