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22/08/2014

Après guerre

Vert-de-gris

 

Philip Kerr

 

Livre de poche policier n°33284

 

L'Ecossais Philip Kerr continue à se glisser dans la peau du policier allemand Bernie Gunther pour nous raconter la période trouble et tragique de la seconde guerre mondiale, y compris l'avant et l'après guerre.

Ce livre peut être dégusté sans avoir lu au préalable "La trilogie berlinoise" tant il s'appuie sur l'histoire. Contrairement aux épisodes précédents, il n'y a pas vraiment d'enquête policière, sauf pour découvrir le meurtrier d'un gardien d'un camp soviétique. L'intrigue est basée sur le double jeu des uns et des autres, tous espions, avec de nombreux rebondissements.

1954 : Bernie est arrêté par les Américains alors qu'il tente de quitter clandestinement Cuba. Il se retrouve en Allemagne, interrogé par la CIA. Les interrogatoires "musclés" auxquels Bernie, plus social-démocrate que jamais,  est soumis font immanquablement penser à Guantanamo. "La croyance aveugle de tous les Américains qu'ils avaient le droit pour eux."  "Le vision d'un futur où la démocratie américaine gouvernerait le monde avec un révolver dans une main et une tablette de chewing-gum dans l'autre." "Il n'y a qu'en Amérique qu'on pouvait avoir mis un uniforme à des avocats." "Vous êtes pires que la Gestapo. Elle au moins ne faisait pas semblant de défendre le monde libre. C'est votre hypocrisie qui est offensante." "Les Britanniques possédaient les mêmes défauts que les Américains - l'arrogance et l'ignorance - sans aucune des qualités - l'argent notamment - qui auraient rendus ces défauts plus supportables."

 Comme toujours,  le récit est plein de "flash-back" qui amènent le lecteur à différents moments que j'ai remis dans l'ordre.

Allemagne 1931 : "On en était encore à essayer de payer la guerre, par la faute des Français avec leur paix carthaginoise." "Quatre millions de chômeurs, une crise bancaire, ce que les nazis attendaient pour tirer les marrons du feu." "Les nazis tuaient des communistes à raison de pratiquement deux pour un." "Le Komintern a donné l'ordre au parti communiste allemand de traiter le SPD, alors à la tête du pays, comme le véritable ennemi au lieu des nazis." "En juillet 1931, le KPD et les nazis manifestèrent et votèrent ensemble."

URSS 1935 : "Staline a décidé qu'une partie des nombreux communistes allemands et italiens qui avaient fui à Moscou après l'arrivée au pouvoir d'Hitler et Mussolini n'étaient plus dignes de confiance." Nombreux furent remis à la Gestapo en 1939, après le pacte Staline/Hitler."

Paris 1940 : "Maxim's se trouvait sous administration allemande ; dans le métro, les voitures de première classe étaient réservées aux Allemands."

France 1940, camps d'internement des réfugiés républicains espagnols et membres des brigades internationales.  "La seule différence entre Gurs et Dachau résidait dans le fait que la clôture de fil barbelé à Gurs était plus petite et manifestement non électrifiée ; et qu'il n'y avait pas d'exécutions" "Les gardiens étaient tous des gendarmes français, équipés chacun d'une épaisse cravache en cuir." Au Vernet, "les hommes étaient dans un état honteux, pire qu'à Dachau."

Allemagne 1941 : "Hitler est le maître depuis l'effondrement de la France. Plus personne n'ose s'opposer à lui." "Brusquement, nous nous sentions fiers d'être allemands. Nous pensions que la guerre était finie."  "Tout ce qui intéressait les nazis, c'est de pouvoir dire que les chiffres de la délinquance avait baissé. En fait, la criminalité, la vraie, connut une recrudescence sous les nazis : vols, meurtres, délinquance juvénile, tout cela allait de mal en pis."

Minsk, 1941 : les troupes allemandes ont un "permis de tuer octroyé par les quartiers généraux." "Opérations de police et lutte contre les partisans étaient simplement des euphémismes pour massacrer des Juifs." "Même une partie du clergé ukrainien local s'est empressée à bénir ces "pacifications". "Un tas de luthériens avaient vu en Hitler le véritable héritier de Luther." J'ai déjà parlé dans mon blog de l'action meurtrière des "Einsatzgruppen" SS et de leurs alliés locaux.

URSS 1941 : "Le camarade Staline, en tant que commissaire du peuple à la défense, avait émis une ordonnance tristement célèbre - l'ordonnance n°270-qui déclarait qu'il n'y avait pas de prisonniers de guerre soviétiques, seulement des traîtres, soit près de deux millions d'hommes et de femmes, dont un grand nombre de membres loyaux du parti."

Berlin 1945 : les Français de la division SS Charlemagne sont les derniers défenseurs du bunker d'Hitler.

 

"Tel est le sens de la vie : savoir quand on est bien loti et ne haïr ni envier personne."

"Nous ne sommes que le fruit de nos actes, passés et présents, et non ce que nous aurions aimé être."

 

11:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

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