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07/04/2016

De quel droit ?

Karabakh ou Artsakh ?

 

Que cherchait Staline, en 1921, en plaçant le Karabakh, Artsakh pour les Arméniens qui peuplaient ce territoire à 95 %  sous la tutelle azérie ? Diviser pour régner , bien entendu. Briser les nationalismes de ces montagnards toujours un peu rebelles à l'autorité russe !

Et c'est au nom de cette décision stalinienne, et de "l'intangibilité des frontières" que les habitants de cette région devraient être considérés comme Azéris ?

Le droit des peuples à disposer d'eux mêmes est rarement mis en avant.

Mais qui propose de vider l'Artsakh de tous ses habitants ? La Turquie soutient inconditionnellement l'Azerbaïdjan. Sans honte pour le passé ! Tout le monde se souvient de la façon dont la Turquie a essayé de régler la question arménienne en 1915 : par un génocide...

Si les habitants de l'Artsakh sont "indépendantistes" et n'ont pas intégré l'Arménie, c'est que la communauté internationale ne leur permet pas. Etat non reconnu, comment ses habitants peuvent-ils voyager ? Sinon avec des passeports arméniens ?

L'Azerbaïdjan affirme vouloir "reconquérir" ce territoire légué par Staline. Le plus triste est qu'il pourrait en avoir les moyens militaires. Son budget militaire est égal au total du budget de la pauvre Arménie. Le pétrole et le gaz donnent bien des moyens.

Face à cette menace l'Arménie a besoin du parapluie militaire russe. Les Arméniens se sentent européens. Leur gouvernement négociaient un accord d'association avec l'Union européenne. Poutine y a mis fin en exerçant un chantage même pas déguisé.

Les deux pays sont des démocraties très relatives. Surtout l'Azerbaïdjan. Le nationalisme et les appels guerriers ont toujours et partout servis de masque aux régimes politiques non démocratiques.

Le conflit , n'est pas sans rappeler l'éclatement de la Yougoslavie. Des dirigeants nationalistes se crispant sur les frontières d'un découpage arbitraire décidé par un dirigeant voulant affaiblir un groupe "national". Des "nettoyages ethniques" meurtriers. L'indépendance du Kosovo dont l'existence et le fonctionnement demeurent un problème, malgré l'investissement de la communauté internationale, en particulier l'Union européenne.

Je crains que les affrontements de cette semaine soient les prémisses de bien d'autres.

 

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