28/07/2019
Nettoyage "ethnique"
Echanger les peuples
Le déplacement des minorités aux confins polono-soviétiques
1944/1947
Catherine Gousseff
éditions Fayard
Il y a peu, je parlais dans ce blog de "l'Europe barbare", de l'historien anglais Keith Lowe qui consacrait une vingtaine de pages aux échanges de populations entre l'Ukraine et la Pologne, en raison des changements de frontières intervenus à la fin de la deuxième guerre mondiale. Catherine Gousseff consacre tout son livre à cet "échange".
De 44 à 46, près de deux millions de personnes se croisèrent, chassées de leurs demeures, dans l'indifférence internationale.
Les Polonais étaient généralement les maîtres dans ce qui devenait la partie occidentale de l'Ukraine, mais ils y étaient démographiquement minoritaires. Ils furent menacés, s'ils ne partaient pas, d'être déportés vers le Donbass, ou même la Sibérie. Les hommes étaient enrôlés de force dans l'armée rouge. Ils partirent complètement dépouillés.
Les Ukrainiens étaient nombreux en Pologne. Dans un premier temps ils acceptèrent leur déplacement vers la "mère patrie", partant avec leur matériel agricole et leurs animaux. Placés dans des fermes collectives miséreuses, ils ne tardèrent pas à reprendre le chemin de l'Ouest. La Pologne leur donna alors la possibilité d'aller encore plus vers l'Ouest, repeupler les terres prises sur l'Allemagne vaincue.
Dans les deux cas, la haine déferlait, faisant des dizaines de milliers de victimes. L'intolérance confessionnelle aggravait la situation. Les églises étaient incendiées avec les villages.
Les plus nombreux à être expulsés furent les douze millions d'Allemands expulsés d'Europe centrale vers l'Allemagne, où ils n'étaient pas les bienvenus.
Les voyages se firent dans des conditions épouvantables. Pas de trains, pas d'abris, pas de nourriture, des attaques de bandes armées pour voler le peu qu'il restaient à ces populations déportées, viols des femmes...
Une page noire de l'histoire de l'Europe.
08:48 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
Les commentaires sont fermés.