17/02/2023
Comment la Bible et les Anciens ont inventé le vice
Débauches antiques
Christian-Georges Schwentzel
éditions Vendémiaire
L'auteur enseigne l'histoire ancienne à l'université de Lorraine. Il cherche à rétablir des vérités historiques, loin des fantasmes répandus.
En résumé : l'homme libre, celui qui pénètre, est le dominant, la femme et l'esclave, homme ou femme n'ont qu'à subir. "Le plaisir partagé entre deux amants consentants n'est guère mis à l'honneur."
Inconvénient : l'homme libre (20% de la population) ne doit pas déroger, s'abaisser en étant pénétré ou en ne pénétrant pas. "Lécheur de vulve" est une insulte au même niveau qu'"enculé", déjà utilisé dans l'antiquité.
"L'orgie n'était nullement une tradition romaine". "L'orgie est toujours condamnée par les auteurs romains au nom de la modération et de la tempérance, qualités de l'homme libre". "C'est la simplicité alimentaire, voire la frugalité, qui caractérisait l'Empire romain." L'orgie serait l'équivalent des partouzes contemporaines. Je n'ai jamais participé mais je ne suis pas certain que les partouzes soient autant associées à la nourriture et la boisson que l'orgie.
Dans la bible, "la séduction et la sexualité ne posent aucun problème, pourvu qu'elles restent cantonnées au sein du groupe des Hébreux."
"Les prêtres ne peuvent s'instituer que moyennant la création de règles prétendument sacrées dont ils se proclament les gardiens, au nom de Dieu."
"Insensibilité et maîtrise de soi caractérisent l'attitude de l'homme à l'égard de son épouse au sein du couple idéal. Le mari romain se doit de dominer sa femme sexuellement, mais aussi d'un point de vue affectif."
"La sexualité est encadrée par des lois variables selon le statut des individus concernés." "L'usage d'esclaves, filles ou garçons, à des fins sexuelles était un privilège exclusivement masculin."
"En Grèce antique, comme dans la Bible, la sexualité en elle même n'est jamais condamnée, ni observée avec méfiance ; il faudra attendre le christianisme pour cela."
"Selon le Christ, les pensées elles-mêmes peuvent s'apparenter à la débauche, le rêve du vice devenant péché avant même sa réalisation"
"Le christianisme introduit une innovation radicale car il condamne tout érotisme. Ce qui n'a jamais été le cas ni des Grecs, ni des Romains, ni des auteurs de la Bible, prompts à exalter les plaisirs que l'époux peut légitimement tirer du corps de sa femme."
"L'apôtre Paul revenait à limiter les pratiques sexuelles admises à la seule reproduction humaine. Il prohiba des pans entiers de la sexualité humaine : toutes relations entre personnes du même sexe, mais aussi la sodomie, la fellation et le cunnilingus dans un cadre matrimonial. Il en résulta un dénigrement radical du plaisir physique et de la sensualité."
"Les sociétés patriarcales ont en commun d'accorder une grande importance à la virginité avant le mariage. Sur ce point, la Grèce et Rome étaient à l'unisson avec la Bible."
07:51 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, sexualité
19/08/2014
Politique et sexualité
Charles n°9
Une publication qui n'apprend rien sur les relations entre la politique et la sexualité. Le dossier "anthologie des femmes des présidents de la république" est le sommet en la matière. Ce n'est pas parce que Chirac est montré en train de faire le baise main à la reine d'Espagne qu'il n'a pas du se contenter de la main. Et que dire que VGE en photo avec la princesse Diana ? Le reste est une compilation de bruits de couloirs déjà lus ailleurs.
Reste le constat mille fois dressé : plus les hommes ont du pouvoir, même s'ils sont vieux et moches, plus ils ont des chances de séduire les femmes, même si elles sont jeunes et belles.
La même constatation peut être faite avec les hommes riches.
Charles n'en parle pas, mais j'ai pu constater qu'il en est de même en cas d'homosexualité. Une femme mûre ayant du pouvoir peut séduire une jeune femme ayant la moitié de son âge. Pareil pour les hommes homosexuels. C'est le pouvoir qui fait bander, celui qui le détient et celle, ou celui, qui l'approche.
Tristane Banon traite DSK de "babouin". "Bonobo" aurait été plus approprié.
Christine Boutin s'attaque au péché, mais pas aux pécheurs ("je suis une pécheresse").
"Tous à poil" ne parle pas de sexualité mais de pilosité des hommes politique depuis le début du siècle, pour conclure : "les politique ne font que s'adapter aux goûts en vigueur dans la société."
Quelques articles intéressants en dehors du dossier central : un entretien avec Raphaëlle Bacqué, du Monde : "il ne faut pas chercher à être plus raisonnable que votre interlocuteur, que ce soit en politique ou n'importe où ailleurs".
Monique Charlot raconte comment avec son mari Michel Pinçon, ils ont fait leurs travaux sociologiques sur les riches, eux qui sont crypto-communistes.
16:42 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, sexualité
29/07/2014
Le sexe, l'Homme & l'évolution
Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France
Philippe Brenot,psychiatre, directeur d'enseignement en sexologie à l'université.
Qu'est qui est, dans nos pratiques sexuelles, spécifiquement humain ? Avec, pour aider à trouver les réponses à cette question, un rappel des études sur les mœurs supposés de nos ancêtres communs avec les autres primates, dont nous ne descendons pas, et qui ont évolué différemment de nous.
"Toute la distinction de la sexualité humaine repose sur la femme", qui, contrairement aux autre primates, associe "camouflage de l'ovulation et réceptivité sexuelle quasi permanente".
"Le sexe fait donc la différence car c'est l'un des moteurs de l'évolution." "Il est également au fondement du lien social". "L'évolution étant la descendance avec modification".
"La reproduction sexuée a pour fonction et cause ultime de produire de la différence." "La sélection naturelle n'est pas la préservation du plus apte, mais le succès reproducteur différentiel des individus." "Ce n'est pas le nombre de nouveau-nés qui compte pour le succès reproductif individuel, mais le nombre d'enfants qui arrivent à l'âge adulte".
"Le succès du film "La marche de l'empereur" aux Etats-Unis vient du fait que dans cette société puritaine, le manchot empereur représente le modèle idéal de monogamie : un maximum de fidélité et d'investissement du couple pour un minimum de parades et de copulations." " Les questions relatives à la sexualité et aux origines de la vie ont été accaparées par les religions et les dogmatismes religieux."
Spécifique à la sexualité humaine : les tabous, les empêchements à l'amour, l'homosexualité, la prostitution, le viol, l'inceste, les fantasmes ("si le désir naît du corps, le fantasme surgit de l'esprit"), les seins et les fesses des femmes comme signaux érotiques, l'érection masculine.
Non spécifique à la sexualité humaine : interdit de l'inceste, la sexualité en face à face, les perversions, les pratiques érotiques, la durée du coït, la variété des positions, l'orgasme féminin.
"L'un des plus grands bouleversements de cette après Seconde guerre mondiale a certainement été pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, et même de la vie sur terre, la séparation entre fécondité et sexualité."
"Si l'histoire sexuelle d'un homme donne la clef de sa vie, c'est parce que dans la sexualité de l'homme se projette sa manière d'être à l'égard du monde" (Maurice Merleau-Ponty)
"La recherche du plaisir et surtout la capacité de donner du plaisir au partenaire supposent une représentation des états mentaux de l'autre, de ses attentes."
07:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, sexualité