21/02/2007
République dominicaine (suite 3)
Visiteur de prisons
La dictature de Trijillo a laissé son empreinte dans le système carcéral. Comme dans tous les pays en développement, et même bien des pays développés, les prisons ne sont pas prioritaires. Il a fallu vingt ans pour que la loi sur le respect de la dignité humaine dans les prisons soit mise en application. Comme partout, les prisons sont le reflet de l'évolution de la société.
Les nouvelles prisons "modèles" cofinancées par l'Union européenne, qui abritent 12% de la population carcérale, voudraient être des "centres de réhabilitation" et un nouveau corps pénitentiaire, indépendant de la police et de l'armée a été constitué.
D'où vient alors, comme se l'est demandé devant nous l'ambassadeur des Pays-Bas, et comme me l'a confirmé une détenue française, que personne ne demande à être transféré dans ce centre de "réhabilitation", dirigé par une jeune femme médecin à la coiffure "rasta" ? L'anarchie des prisons surpeuplées est elle préférable à l'univers carcéral "modèle" ? Parce que les prisons "traditionnelles" sont les "antres de la corruption" et que l'on peut y acheter nourriture et passe-droits ?
Le tiercé de la délinquance est : vols, drogue, homicides.
La quasi totalité des étranger(e)s détenu(e)s le sont pour trafic de drogue.
La police dominicaine a amélioré les résultats en faisant appel à des "profileurs" qui définissent le profil des "mules" chargées de passer la drogue. L'installation de caméras de surveillance dans l'aéroport fait le reste.
Pris(es) à l'aéroport, plaidant coupable ou non coupable, circonstances atténuantes ou non, avocat grassement payé ou non, la sanction est toujours la même : 10 ans d'emprisonnement, avec la possibilité d'une libération conditionnelle à la moitié de la peine. Pour les Allemand(e)s, la possibilité de purger une partie de sa peine au pays. Des conventions identiques sont en préparation avec la France et les Pays-Bas.
11:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
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