14/06/2007
Fonds spéculatifs : Agir pur reglementer
- Le Parti socialiste européen (PSE) et le Parti démocrate américain unissent leurs forces pour lancer une campagne transatlantique en faveur d'une réglementation accrue des fonds spéculatifs (« hedge funds ») et de capital-investissement. Dans l'optique du Sommet du G8, ils ont écrit une lettre commune à la chancelière allemande Angela Merkel - qui préside cette année le G8 - ainsi qu'au Président George Bush leur demandant d'agir dans trois domaines: 1) assurer la « transparence complète » des activités des fonds concernés, les obliger à publier leurs documents financiers et les rendre responsables de leurs actions ; 2) « protéger les droits des travailleurs en matière de négociations collectives et de formation professionnelle » ; 3) établir « un groupe de travail international » en charge de présenter « des recommandations sur l'action règlementaire appropriée » et auquel participerait le « Bureau international du travail » .
Nous ne voulons pas diaboliser ces fonds financiers mais nous assurer que leurs comportements soient en cohérence avec la durabilité des marchés financiers à moyen et long termes . Le top 20 des fonds de capital-investissement contrôle des entreprises employant quatre millions d'employés et équivaut à lui seul au plus important employeur au monde . Or, ces fonds ne se considèrent pas comme des employeurs mais juste comme des gestionnaires d'« actifs ». Il y a une contradiction entre la pensée de court terme liée au rendement actionnarial qui caractérise cette industrie financière et les besoins des entreprises contrôlées en investissements de long terme dans la recherche et la formation professionnelle. Il est nécessaire d'assurer la viabilité de nos entreprises américaines et européennes.
Le démocrate américain Frank Barney, Président de la commission des finances du Congrès, a appelé à agir contre les impacts négatifs des fonds spéculatifs et de capital-investissement sur les travailleurs , à travers notamment une coopération internationale aux niveaux syndical et parlementaire. Le paysage du monde financier est en train de se recomposer : les investisseurs traitant avec ces fonds sont désormais majoritairement « institutionnels » tels que des banques et fonds de pension . Une égalité en matière de transparence est indispensable entre les fonds concernés et les établissements financiers traditionnels. Pour bien faire comprendre le poids de cette industrie, John Monks, Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats, a fait savoir qu'« à Londres, les fonds de capital-investissement peuvent emprunter sur le marché à un taux plus faible que l'État membre lui-même ». Si elle n'est pas taxée ni soumise à des obligations de transparence, alors elle bénéficie d'« un avantage concurrentiel énorme ! », a-t-il lancé.
09:25 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0)
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