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15/01/2008

L'élection présidentielle libanaise

Au Liban L'élection présidentielle a constitué le point essentiel de nos rencontres. Il y a un candidat de consensus : le Chef de l'Etat major de l'Armée, qui avait succédé à ce poste au précédent Président de la République, Emile Lahoud (pourquoi ce système politique n'est-il capable d'élire que des militaires ?). Il est Chrétien, comme le veut la Constitution, mais apprécié des Chiites. Les Chrétiens ne veulent pas que le vide institutionnel dure trop longtemps. Ce que souhaite également l'Union européenne. Pour la majorité, ce choix a représenté un virage à 180°. Le Général Michel Sleimane était considéré jusque-là plutôt comme une "marionnette" des Syriens. Saad Hariri, chef des Musulmans sunnites et de la majorité parlementaire, insiste : "ce choix est un geste en direction de la minorité, il n'y en aura pas d'autres. La recherche du consensus ne doit pas faire oublier qu'il y a une majorité et une minorité". La minorité accepte ce choix de consensus mais pose des conditions, à la fois à la majorité et au futur Président,  sur la future répartition des postes, à la fois au sein du Gouvernement et dans la haute administration (en particulier Chef d'Etat-major et chef des services de renseignements de l'armée). Le Hezbollah nous parle de "démocratie non majoritaire et donc consensuelle et conditionnelle". L'élection du Général nécessite une modification de la Constitution. Michel Aoun, qui se voyait déjà Président puisqu'il est le leader dominant dans la communauté chrétienne, pose une condition supplémentaire : un mandat limité à deux ans pour le faire coïncider avec les législatives qu'il espère gagner. Mais il ne pourra tenir qu'avec l'appui de ses alliés chiites, ce qui place le Hezbollah au centre du "jeu" politique. Le Hezbollah le soutient dans sa volonté d'avoir un "paquet de compromis" avant l'élection du Président et propose comme alternative des élections législatives anticipées qu'il pense gagner. Toutes ces conditions posées pour élire un Président sur le nom duquel tout le monde est pourtant d'accord explique le nouveau report de l'élection. Après l'échec de Bernard Kouchner, c'est le Secrétaire général de la Ligue arabe qui tente de jouer les bons offices entre les différents protagonistes.  Selon le Premier ministre Fouad Siniora, qui insiste également sur l'aspect "mosaïque" du pays, le Hezbollah n'est que l'instrument de la Syrie ("allié fidèle, pas instrument", rectifie pour nous le Représentant du Hezbollah). Selon le Premier ministre Siniora, le but essentiel du Hezbollah n'est plus de détruire Israël, ni l'OLP, mais les affaires internes libanaises, pour servir l'Iran qui arme "jusqu'aux dents" le Hezbollah et le Hamas  afin d'accomplir le rêve de Darius d'une grande Perse. L'argent et les armes en provenance d'Iran et à destination de ses alliés transitent par la Syrie, ce qui sert d'excuse à Israël pour continuer à survoler le Liban.

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