27/09/2008
Binet : les Bidochon internautes
Les Bidochon internautes
Christian Binet
Editions "Fluide glacial"
La dernière fois que j'ai croisé Christian Binet, c'était il y a bientôt quarante ans, dans la salle des mariages de la petite ville où nous vivions et où nous nous sommes mariés, non pas ensemble, cela ne se faisait pas à l'époque, mais l'un après l'autre. Autant que je m'en souvienne, sa femme ne ressemblait pas du tout à Raymonde Bidochon.
Je connaissais Christian par son frère, qui était mon voisin de classe au lycée, et avec qui je jouais au foot pendant les récréations. Il est décédé prématurément, dans un accident de voiture, en rentrant de vacances, du côté de Pussay, et je m'en souviens encore...
Christian Binet en est à son dix neuvième épisode des aventures des Bidochon, et dans ses premiers albums il était facile, pour les Etampois, de reconnaître "l'habitation à loyer modéré" où il vivait (les HLM n'étaient pas encore devenus des ghettos), tout comme il était possible de situer très précisément où Binet avait trouvé l'inspiration pour imaginer le rêve pavillonnaire de ses "héros".
Nous avons tous, en nous, quelque chose de Bidochon !
Comme Binet a de la tendresse pour ses personnages, nous nous amusons de leurs maladresses, qui sont parfois les nôtres, exagérées, caricaturées, bien sûr !
C'est pourquoi il est impossible de ne pas sourire, et même rire, aux mésaventures des Bidochon internautes.
Nos enfants sont nés avec l'informatique, qui fait partie de la vie quotidienne de nos petits enfants, mais notre génération a été obligée de s'y mettre, plus ou moins facilement.
Qui n'a pas été confronté avec une "ligne d'assistance téléphonique", avec l'envie de demander, s'il y avait eu quelqu'un en ligne : "pour : j'en ai marre d'être pris pour un con, je tape quelle touche ?". Si la "hot line" nous donne des vapeurs, ce n'est malheureusement pas parce que Line est "chaude" !
Quand "on" me demande, après moult tentatives, et quelque temps d'attente :"Pouvez vous tapez sur F5 ?", je pense à Francis Blanche interrogeant Pierre Dac, et je réponds : "Oui, je peux le faire !".
Comme Raymonde, j'en suis encore à préférer coller un "post-it" sur le frigidaire plutôt que dans le coin de mon écran d'ordinateur.
Contrairement à Robert, je ne regarde plus mes spams, découragé que je suis de me voir sans cesse proposer d'élargir mon pénis ou d'améliorer mes performances sexuelles, grâce à du viagra de contrebande (si je puis dire).
Mais comme Robert, il m'est arrivé de ne plus avoir le temps de faire autre chose parce que je passais trop de temps devant l'ordinateur.
Comme Robert, il m'est arrivé de tomber, par hasard, sur des sites pornographiques...dont je regrette d'avoir complètement oublié l'adresse...
Mais contrairement à Raymonde je n'ai jamais acheté de livre sur internet, non par peur de me faire escroquer, comme Robert, mais parce qu'avant d'acheter un livre j'aime bien le manipuler et regarder la "quatrième de couverture".
C'est ce que j'ai fait avec le dernier Binet.
Prochain album : le blog des Bidochon ?
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, littérature
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