28/10/2008
Kosovo : partition ?
De la partition "de facto" à la partition assumée ?
Des "peuples" différents peuvent-ils vivre ensemble dans un même Etat ?
Oui, répondent les Kosovars : "notre société est multiethnique". Les Serbes et les albanophones ajoutant, chacun de leur côté : "nous sommes les seuls à être multi ethniques !". Et chacun de promettre la "libre circulation" pour tous.
Mais la confiance ne semble pas être établie. Même les noms des rues posent problèmes, car, comme partout, ils sont le reflet de l'Histoire qui, au Kosovo est contestée et non partagée. Les monuments aux morts de la première guerre mondiale ne concernent que les Serbes.
Il n'y a pas de partis politiques multiethniques. Des femmes, toujours à la pointe des efforts de réconciliation, ont organisé un réseau d'ONG, au sein desquelles les Serbes restent rares.
Si la criminalité prospère, la situation sécuritaire est stabilisée, probablement en raison de la présence de la KFOR, et il n'y a pas eu d'affrontements entre communautés à déplorer ces derniers mois.
Les monastères orthodoxes que nous avons visités, au sud, semblent vivre dans la quiétude. Les soldats de la KFOR qui veillent à leur sécurité ont déjà planifié leur départ.
Le calme est-il réel ou superficiel ?
Le désengagement progressif, mais réversible, de la KFOR est programmé.
Chaque communauté vit côte à côte sans se fréquenter : à chacun ses écoles, à chacun ses fréquentations.
Les albanophones refusent de parler serbe. Les Serbes, minoritaires au sud, sont obligés de parler albanais pour survivre. Quand les jeunes des deux communautés se parlent, ce qui reste rare, ils utilisent l'anglais.
Au mois de mai les élections locales "kosovares" ont été boycottées par les Serbes, et chaque communauté considère comme "illégaux" les conseils communaux élus par les autres.
La mission EULEX va-t-elle pouvoir se déployer au nord du Kosovo ?
Les Serbes ne veulent pas en entendre parler, car EULEX est un instrument de la future indépendance à l'égard de la Serbie.
Certains diplomates européens, sur place, préconisent un déploiement par la force, sous la protection de la KFOR.
Beaucoup y voit un test.
La partition du nord du Kosovo a été envisagée, par le Président serbe juste avant notre visite : "en cas d'échec de toutes les nombreuses possibilités".
Les Serbes sont effectivement largement majoritaires dans la partie nord. Mais ils ne représentent que 40% ? 60%, 70% des Serbes du Kosovo. De plus, les monastères orthodoxes, justification de la présence serbe, se trouvent au sud.
Bien que ne reconnaissant pas l'indépendance du Kosovo, les autorités de Belgrade se sont décidées à installer des postes de contrôles et de douanes, aux "frontières" avec "leur province", pour faire cesser les trafics. Le nord du Kosovo devrait cesser d'être une vaste zone "taxe free".
(à suivre)
08:02 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
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