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11/04/2011

côte d'ivoire : un gâchis, des échecs

Côte d'ivoire : ce n'est pas Hollywood !

 

 

Les films made in Hollywood sont généralement faciles à comprendre : il y a les gentils et les méchants, généralement très méchants et faciles à reconnaître.

Ce manichéisme se répercute sur le traitement de l'information, en particulier télévisée, et pas seulement aux USA !

 

Le gâchis ivoirien actuel me semble être le résultat d'une succession d'échecs.

 

L'échec de la voie électorale : l'organisation des élections en Côte d'Ivoire a coûté 400 millions d'euros, ce qui n'a pas empêché la contestation des résultats. Gbagbo a commis une erreur fondamentale en croyant les sondages qui le donnaient largement vainqueur. Il est sincère, et il a malheureusement raison,  quand il montre du doigt les pays africains où personne ne cherche noise à des potentats,  au pouvoir depuis des lustres,  avec des scores dignes de Ben Ali et Moubarak.

Quand je vois le Président mauritanien venir en médiateur, je ne peux pas oublier qu'il a pris le pouvoir par les armes, en déposant le Président élu.

 

L'échec de la voie légale : Ouattara, installé au pouvoir par la force des urnes, mais aussi par la force des armes françaises, ne verra pas son élection ratifiée par le Conseil constitutionnel ivoirien.

Il est certain que le Conseil constitutionnel ivoirien, qui a proclamé élu Gbagbo, est composé d'amis du Président sortant. Mais n'est-ce pas le cas dans beaucoup d'autres pays, à commencer par la France ?

Il est clair que la Constitution ivoirienne ne donne pas le pouvoir de proclamer les résultats au Conseil constitutionnel, mais il ne donne pas,  non plus, ce pouvoir à la commission électorale ou à l'ONU.

La légalité est ici victime des contradictions de la Constitution ivoirienne.

 

L'échec de la voie diplomatique : quand Ouattara a lancé ses troupes à l'assaut, il a fait fi des efforts diplomatiques en cours. Peut-être avaient-ils trop duré ?  Le fait est là : lui et ses troupes  ne croyaient pas,  ou plus, à la diplomatie pour lui permettre d'occuper le poste pour lequel il a été élu.      

 

L'échec de l'Union africaine : incapable de trouver une solution africaine à un problème africain, ni par la diplomatie, ni par la force. Les casques bleus viennent très majoritairement du Pakistan et du Bengladesh, pas d'Afrique. C'est l'ancienne colonie qui retrouve ses réflexes de gendarme, sous mandat de l'ONU, il est vrai. Ce n'est pas par hasard que ce n'est pas à l'Union africaine que l'ONU a donné mandat d'appliquer ses décisions. L'organisation africaine en est bien incapable, et pas seulement pour des raisons financières.

 

L'échec de l'ONU : l'ONU a été incapable de protéger les civils (combien de centaines de morts ?). Et pour appliquer sa propre résolution,  décidant de détruire les armes lourdes menaçant les civils, c'est à la France, plus qu'à "ses" troupes que le Secrétaire général de l'ONU a demandé de passer à l'action.

 

La principale question maintenant est : sera-t-il possible de tirer les leçons de ces échecs afin d'éviter d'autres tragédies, d'autres centaines de morts ?

 

10:31 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : côte d'ivoire

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