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04/12/2011

Des USA au Libéria, et retour

American Darling

Russel Banks

Editions « Actes Sud », collection « Babel » (poche) n°780

 

Récit,  à la première personne, de la vie d’une Américaine de soixante ans, entre les Etats-Unis et l’Afrique.

Fiction qui rejoint l’histoire, puisqu’il y est beaucoup question des mouvements de luttes américains, pour les droits civiques, contre la guerre du Vietnam,  et de la guerre civile au Libéria, ce pays créé en 1825,  pour y renvoyer les esclaves,  saisis sur des navires bravant l’interdiction du trafic, avec un petit capital, une hache et une bible. Peut-être un peu aussi pour permettre aux USA d’avoir un « point fixe » en Afrique de l’Ouest. Moins d’un siècle plus tard, 1% de la population détenait 99% du pays, et avait reproduit le système d’exploitation sudiste. « Rien n’exige que la main qui tient le fouet soit blanche ». Plus tard l’aide américaine sera « écrémée » par les  privilégiés, sans atteindre le peuple.

De la difficulté de rester fidèle, au moins un peu, à ses convictions, quand on est l’épouse d’un ministre africain. Dans ce cas l’impasse gauchiste mène à l’élevage bio. Fille d’un médecin progressiste, à vingt ans elle était persuadée que « nous allions parvenir à purifier le monde raciste et tyrannique de nos parents par notre idéalisme et par la simple force de notre travail. »

L’héroïne est séduite par Charles Taylor, « élu par des gens qui avaient voté pour lui afin qu’il cesse de les massacrer ». Il bénéficie aujourd’hui de l’hospitalité de la Cour Pénale Internationale. Avant lui, l’adjudant analphabète Samuel Doe avait renversé, et assassiné, éventré, fouetté le Président Tolbert et ses ministres, avant de les abandonner, nus, aux vautours. Avec, à peine dans l’ombre, la CIA qui laissera tomber Doe en misant sur Taylor, avant de se retourner contre Taylor... « Les présidents fantoches deviennent peu à peu des despotes qui ont tendance à s’illusionner et à ne plus voir qui est réellement aux commandes du pays. » Tout cela serait anecdotique si ce n’était accompagné de tueries, de viols, de guerres tribales aux victimes  innocentes.

 

« Ce que la corruption totale a de plus réconfortant et de plus utile, c’est justement qu’elle est systémique, du haut en bas de l’échelle, et donc prévisible et rationnelle. » « Une fois les dessous-de-table distribués, les sociétés avaient toute liberté de piller ce qu’elles voulaient dans le pays ».

« La vieillesse est une lente surprise »

« La conscience que l’on a de sa culpabilité est le baromètre de la vertu »

« La célébrité, c’est comme une drogue »

« Même l’homme le mieux intentionné, celui qui tente réellement de comprendre ce qu’éprouve une femme, demeure néanmoins incapable de savoir comment une femme ressent les relations entre hommes et femmes. Surtout, il ne peut pas savoir comment la femme le perçoit, lui. »

« Les vœux de silence sont des promesses de paix »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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