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04/02/2012

les bas-fonds de la mondialisation

La frontière

 

Patrick Bard

 

Point policier n°P1102

 

 

"La frontière", c'est celle qui sépare le Mexique et les Etats-Unis, "la frontière la plus traversée au monde, légalement, ou illégalement",  avec comme point de passage, Ciudad Juarez, la ville rendue célèbre par les "féminicides". "La ville où le diable a peur de vivre". "Les bas-fonds de la mondialisation". "Aussi loin que portait le regard, le bidonville avait grignoté l'espace".

 

Patrick Bard invente le personnage de Zambudio, journaliste espagnol qui enquête pour le compte d'un grand quotidien madrilène. Comme beaucoup de détectives privés de romans, Zambudio boit et fume trop, son couple bat de l'aile, mais il a un flair terrible pour enquêter.

 

Le roman nous fait découvrir les conditions de vie et de travail horribles de ces femmes, dont des dizaines ont été retrouvées mortes. "Toutes ces jeunes filles appartenaient à des familles pauvres, la plupart étaient des ouvrières des maquiladoras".

Meurtres rituels d'une secte ? Serial killers ?

 

Avertissement de l'auteur : "Ciudad Juarez est bien la ville violente décrite dans le roman. Les conditions de travail des ouvrières de la frontière, aussi incroyables puissent-elles paraître, correspondent strictement à la réalité. La série d'assassinats dont il est question ne relève, hélas, pas de la fiction".

"Les Mexicains ne vont pas vers la mort, ils y retournent, car ils en viennent" (Carlos Fuentes)

 

"On trime toute la semaine dans les maquiladoras, et avec nos salaires, on ne peut prétendre à rien d'autre que ces taudis en carton".

"Le monde ouvrier du XIXe siècle décrit par Dickens, avec ses grisettes jetées dans la prostitution par des maquereaux qui les ramassaient dans les bals populaires. Il y avait même Jack l'éventreur". "Des proies consentantes, fascinées par leurs prédateurs".

"Les femmes ici, c'est un réservoir de chair fraiche.""Embauchées en masse dans les multinationales, parce qu'elles sont plus malléables".

 

"Avec les accords de libre échange, c'est toute la zone frontalière qui sert de laboratoire d'expérimentation au commerce économique mondial"."En quinze kilomètres, des salaires divisés par dix." L'utilisation de substances toxiques prohibées aux Etats-Unis. "Le problème des nuages toxiques, c'est qu'ils ne connaissent pas les frontières". "Crime économique contre l'humanité serait le mot qui convient".

 

A Ciudad Juarez plus qu'ailleurs le capitalisme international est intraitable jusqu'à en être meurtrier, et les Américains n'ont pas le beau rôle.

La violence horrible à l'état pur, dont la transposition cinématographique serait insoutenable.

 

"Au Mexique tout peut arriver, sauf la justice".

 

 

 

 

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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