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06/07/2013

Limonov

Limonov

Emmanuel Carrère

Prix Renaudot 2011

Folio n°5560

 

Succès de l’année dernière, enfin en format poche. Le succès est mérité.

Emmanuel Carrère est le fils d’Hélène Carrère D’Encausse, professeur à Sciences –Po Paris, spécialiste reconnue de la Russie, surtout depuis sa prédiction, avant l’heure,  de l’éclatement de l’Empire URSS.

Emmanuel Carrère nous entraîne dans l’histoire de la Russie,  de la Grande Guerre patriotique (20 millions de morts russes) à nos jours, à travers la vie de romanesque de Limonov, qui n’est pas un personnage de fiction, même si ce n’est pas son vrai nom.

Fils d’un sous-officier du KGB. Petit voyou rêvant de devenir chef de gang dans son Ukraine natale.

Personnage de « l’underground » dans l’URSS vieillissante de Brejnev.

Clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à New-York, où il commence à écrire, sans parvenir à se faire publier, malgré ses relations avec l’intelligentsia, qui le rejette quand il a le mauvais goût de critiquer les dissidents politiques de son pays.

Connaissant, enfin, la reconnaissance littéraire à Paris. Ses provocations le rapprochent de Jean-Edern Hallier.

Puis la guerre d’éclatement de la Yougoslavie, que Limonov vit intensément du côté serbe, contre les « Oustachis », qui reprennent le drapeau à carreaux rouges et blancs de l’Etat indépendant de Croatie, fondé en 1941 par les Allemands.

Il faudra du temps pour qu’il soit connu et reconnu comme écrivain à Moscou, plus que comme leader du minuscule parti « national-bolchévique », au sein du « marigot de communistes nostalgiques et de nationalistes furibonds », dérive de son goût de la provocation qui le conduit à la case prison, dans « un pays où l’on se soucie peu des libertés formelles pourvu que chacun ait le droit de s’enrichir ».

Vie qui sort de l’ordinaire, assurément, dont il a tiré l’essentiel de ses livres,  Limonov a été sauvé, par son besoin de lire et d’écrire, avant de s’installer avec sa femme dans une belle maison, à la campagne.

« C’est exactement la vieillesse que je nous souhaite. Il y aurait de grandes bibliothèques, des divans profonds, les cris des petits-enfants dehors, des confitures de baies, de longues conversations dans des chaises longues. Les ombres s’allongent, la mort approche doucement. La vie est bonne parce qu’on s’est aimés. Ce n’est pas peut-être pas comme ça que ça finira, mais c’est comme ça, s’il ne tenait qu’à moi, que j’aimerais que ça finisse. » Emmanuel Carrère nous parle beaucoup de lui en nous parlant de Limonov.

« Le cynisme est devenu la religion de la Russie » : « Cynisme, désenchantement, frivolité glacée ».

« Les Roumains, seul peuple dans l’histoire à avoir librement élu des communistes »

« La démocratie, c’est bien, mais sans les élections, c’est plus sûr ! »

14:02 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

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