25/02/2014
Ukraine désunie dans la diversité
Ukraine : immédiatement d'autres difficultés !
1) Fin de la crise ?
Nous sommes tous heureux que les violences aient cessé.
Nous nous réjouissons tous que le Président, même élu, soit parti, tant sa corruption est évidente, même si nous craignons qu'il ne soit pas le seul dans ce cas.
Nous avons une pensée émue pour les morts et les blessés de la place Maidan.
Nous nous sentons solidaires des forces démocratiques, en sachant que parmi les protestataires, il n'y avait pas que des démocrates.
Nous nous réjouissons de la transition démocratique et non-violente qui commence, et nous espérons qu'elle sera démocratique jusqu'au bout du processus.
Personne en Europe n'aime Poutine, mais il me semble utopique de croire que toute cette transition peut se faire en douceur contre la Russie. Il faudra donc avoir des contacts permanents avec les Russes sur la question ukrainienne. Mais il faudrait que la Russie reconnaisse les nouvelles autorités ukrainiennes.
Les ministres des affaires étrangères polonais, allemand et français ont fait un excellent travail sur place. Ils seront peut-être appelés de nouveau comme médiateurs. Mais ils n'ont aucun moyen d'éviter les chasses aux sorcières et l'esprit de revanche.
Une des premières décisions des nouvelles autorités a été d'abolir la loi sur les langues minoritaires. Les russophones sont visés, mais les minorités roumaines, hongroises, bulgares, moldaves seront également victimes de cette abolition. Est-ce ainsi que pourra se construire la nouvelle Ukraine, pour tous, "unie dans la diversité" ?
2) La question européenne
A peine sortie de prison, Yulia Timoshenko, dans son grand discours place Maidan, a promis d'amener l'Ukraine au sein de l'Union européenne. Promesse populiste, puisque l'Ukraine, et l'Union européenne, n'en sont pas encore à signer un accord d'association. Probablement un des plus gros mensonges depuis le début de la contestation.
Ne faut-il pas éviter de faire naître des espoirs qui seront déçus ?
3) La menace de banqueroute
Les problèmes de fond ne sont pas réglés. L'Ukraine est au bord de la faillite. A la fin de la semaine, donc fin du mois, l'Etat ukrainien est dans l'incapacité de payer les salaires et les retraites des fonctionnaires, y compris la police et l'armée, et des retraités.
Comment éviter la banqueroute ?
Les nouveaux gouvernants demandent 35 milliards d'aide financière.
Seule une conférence des donateurs pourrait faire face à la catastrophe.
Poutine ne veut plus mettre la main au porte-monnaie. Le FMI et l'Union européenne ne veulent rien prêter tant que des mesures sérieuses ne seront pas prises pour contrôler l'utilisation de l'argent. Le budget de l'Union européenne, réduit, ne peut faire face qu'à la marge.
15:19 Publié dans Affaires étrangères | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine
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