06/10/2015
Dialogue social
Les images de la fin de la réunion du comité d'entreprise d'Air France font le tour des médias du monde entier.
Elles sont l'illustration de l'extrême difficulté du dialogue social dans notre pays.
Notre patronat répugne à négocier. D'autant plus que les syndicats sont faibles et divisés.
Il y a quelques années, j'avais fait une étude sur le taux de syndicalisation dans les pays de l'Union européenne (avant élargissement) . Le résultat était très clair : plus il y a de syndicats, moins il y a de syndiqués. Et la France bat des records, en nombre de syndicats, et en faible nombre de syndiqués.
Comme la négociation, devant débouché sur un compromis, entre partenaires sociaux, est difficile sinon impossible, les protagonistes se tourne vers l'Etat. spécificité française.
Tout le monde se souvient des reproches fait à Lionel Jospin, alors Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle, osant déclarer : "l'Etat ne peut pas tout !".
Je me souviens d'une conversation avec le Premier ministre suédois, social-démocrate, cherchant à comprendre la loi sur les 35 heures, et m'expliquant que dans son pays, où le temps de travail moyen est inférieur au notre, les partenaires sociaux, avec un syndicat unique très puissant, n'auraient jamais accepté que l'Etat légifère. Je lui ai expliqué que chez nous le patronat au niveau national renvoie à des négociations par branches, et au niveau des branches renvoie au niveau national, bien décidé à ne rien accepté.
L'angoisse et la colère des salariés d'Air France est compréhensible. Leur violence est répréhensible, autant mais pas plus que celle des agriculteurs, ou des "bonnets rouges". Comme l'expliquait sur Arte le sociologue Jean-François Amadieu, la vérité, regrettable, en France, est que seules les actions violentes sont entendues.
20:47 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : air france
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