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25/11/2017

Noir , mais pas policier

Le douzième corps

Janine Teisson

éditions "chèvre-feuille étoilée", collection "d'un noir, l'autre"

 

Orléans, 1941. Marguerite est couturière. Hans est soldat allemand d'occupation. Il n'aime pas la guerre, encore moins les nazis. Il est "correct", et même gentil,  joue du piano, se tait quand Marguerite cache un résistant. Marguerite sera bientôt enceinte. Une enfant de l'amour.

Après la fin de la guerre , Marguerite espère le retour d'Hans. Elle l'attendra tout le reste de sa vie.

Hans a disparu sans laisser de trace. Sa soeur part également à sa recherche...et disparait à son tour.

Soixante ans plus tard, la petite fille de Marguerite mène l'enquête pour tenter de retrouver ce grand-père qu'elle n' a pas connu, avant que Marguerite ne quitte cette vie remplie du souvenir de son amour.

Elle dérangera bien des secrets qui ne sont pas à la gloire de la résistance locale.

Un livre noir, sans policier.

 

08:53 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : polar, littérature, histoire

23/11/2017

Histoire globale contre roman national

Les querelles de l'histoire

Le Monde Hors-Série

 

"Si vous pensez avoir compris l'histoire, c'est qu'on vous l'a mal expliqué". (Patrick Boucheron)

L'utilisation politique de l'histoire est aussi vieille que celle-ci. La polémique autour de l'Histoire mondiale de la France a ravivé les clivages. L'école enseigne-t-elle "à être citoyens du monde plutôt que des citoyens aimant la France" ? Les mythes doivent-ils l'emporter sur les vérités historiques ?

Symbole des plus utilisés : Jeanne d'Arc. Les Ligueurs ultra catholiques se sont emparés de son image pour en faire une égérie contre les Protestants. Puis elle est présentée comme une émanation du peuple au service de la foi et du roi. Ou est-elle la figure de la "résistance universelle", animant "la grande fraternité des vaincus" ? "La grande patriote trahie par son roi et brûlée par l'Eglise." ?

Autre symbole : Clovis ! "La France est un pays d'empreinte et de tradition chrétiennes, un pays qui est né du baptême de Clovis" (Nicolas Sarkozy) Sauf que "le baptême de Clovis n'est pas celui de la France : la christianisation des villes gallo-romaines a commencé au IIe siècle." "La langue, le territoire et le système de pouvoir du royaume franc ont très peu de choses à voir avec le royaume de France." "à l'époque, les Francs ne représentaient que 2% de la population de la Gaule."

J'ai également beaucoup aimé l'article "quand le polar dissèque le passé". Il y est question du Frère Cadfael d'Ellis Peters, recommandé par Frédéric Dubuisson, de Philip Kerr et Jean-François qui sont parmi mes auteurs préférés. D'après cet article,  je me dois maintenant de découvrir les romans d'Anne Perry et de Frédéric Lenormand.

 

15:53 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

18/11/2017

De la tolérance religieuse

Une colonne de feu

Ken Follet

éditions Robert Laffont

 

J'ai bien aimé "Les piliers de la terre", un peu moins "Un monde sans fin".  Je regrettais dans ces deux romans leur manichéisme. Les méchants sont vraiment méchants et les gentils sont des héros. Autre reproche : les "rebondissements" tout à fait prévisibles. Etonnant de la part d'un auteur de "thrillers". Ces deux regrets sont également valables pour ce troisième volet de la cité imaginaire de Kingsbridge.

Cinq cent ans de la Réforme, mais aussi actualité de l'extrémisme religieux.

"Quand un homme est convaincu de connaître la volonté de Dieu, et qu'il est résolu à l'accomplir à tout prix, il devient l'être le plus dangereux du monde."

Il y a donc deux catégories : les extrémistes religieux, très méchants, et les tolérants qui sont les héros. Inconvénient : tous les méchants sont catholiques ! Avec en tête de liste la famille de Guise, ce qui est mérité. Mais tous les catholiques ne sont pas méchants. Catherine de Médicis et Charles IX sont classés dans la catégorie des tolérants et sont totalement exonérés par l'auteur des massacres de la Saint Barthélémy !

En Angleterre Marie, fille de Catherine d'Aragon, surnommée "Marie la sanglante", catholique, est dans le camp du mal,et Elizabeth I, protestante,  dans le camp des gentils, ne tuant les catholiques, dont Marie Stuart, Reine d'Ecosse, que pour sauver son trône.

Il est curieux de Ken Follet ne distingue pas les Protestants des Anglicans. Henri VIII, père de Marie et d'Elizabeth pourchassait les Luthériens autant que les catholiques.

 

09:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, histoire

17/11/2017

Napoléon et l'aristocratie russe

Guerre et paix (1)

Léon Tolstoï

Adaptation : Frédéric Brémaud

Dessins : Thomas Campi

Couleurs : Fabio d'Auria

Le Monde et éditions Glénat

 

Guerre et paix, initialement paru en feuilleton,  a été adapté trois fois au cinéma, sans compter la version parodique de Woody Allen "Guerre et Amour" , adapté à plusieurs reprises à la télévision par la BBC, en multiples épisodes, dont une version avec Anthony Hopkins, adapté en opéra, adapté au théâtre. Le voici adapté en BD.

L'adaptation BD porte peu sur la guerre et la paix mais insiste surtout sur la vie de l'aristocratie russe de l'époque. Malheureusement la question du servage, soulevée par Tolstoï, est escamotée. Les guerres napoléoniennes, et les positions changeantes du Tsar,  servent de toile de fond.

La première partie se termine avec l'avancée des troupes napoléoniennes vers Moscou.

 

 

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, histoire

16/11/2017

Les secrets du Palais-Bourbon

J'irai dormir à l'Assemblée

Hélène Bekmezian

éditions Grasset

 

Sous le régime de la Ve République, le Législatif a perdu beaucoup de pouvoirs face à l'exécutif. "Un exécutif pratiquement  tout puissant face à l'Assemblée". "L'exécutif aura toujours le dernier mot." En compensation, les députés se crispent sur des apparences protocolaires qui ne masquent pas l'étroitesse de leur marge de manoeuvre. 

Ayant travaillé plus de trente ans au Parlement européen, je suis choqué d'entendre que quelques députés, au petit matin, ou au milieu de la nuit, ont voté de nouvelles lois "au nom du peuple français".

Si les députés veulent être pris au sérieux par les électeurs, et par le gouvernement, ne doivent-ils pas changer radicalement leur manière de procéder ?

Je suis choqué de lire qu'au nom d'un soit disant liberté d'amendements, il est possible de bloquer la machine parlementaire en en déposant des milliers (le record est à 120 000 pour un député du Maine et Loire), puisque "tout député peut en déposer autant qu'il veut". Exerce facile avec les machines à traitement de texte. Nous avons connu ce "flibusting" au Parlement européen avec le radical italien Marco Pannella. Et, au Parlement européen, tous ces amendements doivent être traduits dans toutes les langues de travail. Les leçons en ont été tirées et la possibilité de déposer des amendements en plénière est strictement encadrée. C'est en commission que le travail doit être accompli !

Pus étonnant encore, le débat en séance plénière sur chaque amendement. "Chaque député a cinq minutes pour défendre chacun de ses amendements en séance".  Au Parlement européen quand on vote (mardi, mercredi, jeudi des séances plénières, à midi), ne votent que les présents qui sont nombreux, sous peine de sanctions financières, et il n'est alors plus question de discuter. Un temps pour le débat, un temps pour le vote.

Autre étonnement : ce n'est qu'à la demande du gouvernement qu'"est fixé à l'avance un temps de parole global et défini pour chaque groupe." C'est ainsi que Chritine Boutin a pu rester cinq heures trente à la tribune pour défendre une motion de procédure !

Au Parlement européen, toutes les sessions sont limitées dans le temps, et donc organisées en limitant le temps consacré à chaque débat. Temps de parole distribué entre les groupes politiques proportionnellement à leur importance numérique. La distribution du temps de parole au sein du groupe est de la responsabilité de celui-ci. Pas question donc de débat se poursuivant des nuits entières. A l'Assemblée "en séance, le président de commission peut parler autant qu'il veut si le texte examiné concerne sa commission."...

Curieusement, le livre n'indique pas qu'il y a deux catégories de députés : les anciens ministres, et les autres. Ce n'est par le cas au Parlement européen où foisonnent les anciens ministres, les anciens premiers ministres, et même quelques anciens présidents de républiques. Rachida Dati a fait rire l'audience en s'insurgeant de ne pas obtenir un rapport qu'elle souhaitait en déclarant "mais je suis une ancienne ministre !"

Hélène Bekmezian a suivi les travaux de l'Assemblée Nationale pour Le Monde. Elle avoue que parmi les journalistes il y a également une aristocratie, et qu'il est plus facile de représenter "le journal de référence".

 

 

09:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique