Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/09/2008

Gomorra (le livre)

Gomorra

 

Dans l'empire de la camorra

 

Roberto Saviano

 

Editions Gallimard

 

 

"Ceux qui l'emportent, quelle que soit la manière, jamais n'éprouvent de honte" (Machiavel)

"L'éthique est le frein des perdants"

"Comprendre ce qu'est l'atroce, ne pas nier son existence, affronter la réalité, sans préjugés" (Hannah Arendt)

"Il y a ceux qui commandent aux mots et ceux qui commandent aux faits : tu dois comprendre qui commandent aux faits et faire mine de croire ceux qui commandent aux mots".

 

Le système de la camorra est la logique du profit à tout prix poussée à son paroxysme :

"La logique de l'entreprenariat criminel est empreinte d'un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l'obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence. Vaincre dans l'arène du marché : lancer un produit, conquérir des parts de marchés, investir dans des secteurs de pointe : tout à un prix".

"Il ne connait que la syntaxe des entreprises et la grammaire du pouvoir."

"L'organisation criminelle repose directement sur l'économie et la dialectique commerciale est l'ossature du clan."

"Le chômage est endémique et on ne perçoit aucune volonté de progrès social". "N'importe qui peut recruter une main d'œuvre de base qui coûte moins chère que les dealers nigérians ou albanais."

"70% du volume des exportations de textile chinois transitent par le seul port de Naples, ce qui ne représente pourtant que 20% de leur valeur"

"50.000 cas de contrefaçons ont été répertoriés". "La contrebande s'intéresse à présent aux produits de consommation courante davantage qu'au vice des fumeurs".

"Peu importe comment cette richesse est produite, ce qu'il faut c'est que cette chair à canon reste engluée dans les banlieues, écrasée entre le béton et les ordures, dans les ateliers clandestins et les entrepôts de coke".

"Un ouvrier du textile travaille dix heures par jour pour un salaire qui va de 500 à 900 euros par mois, sans aucun filet de protection sociale,  majoritairement des femmes."

"Un contrôle strict et militaire du territoire n'est plus nécessaire et les plus grosses affaires des groupes camorristes se développent hors de Naples, recyclant l'argent dans les activités économiques légales." "Même le bitume essaie de se barrer d'ici".

"La partie illégale du commerce permet de casser les prix de la partie légale".

"La force des entrepreneurs criminels italiens est de ne jamais renoncer aux sources illégales de profit et d'avancer sur deux voies parallèles. La voie criminelle prend le relais lorsque la branche légale est en crise."

"Le délit de falsification de bilan a été dépénalisé par Berlusconi".

"La force économique du Système camorra est précisément ce renouvellement permanent des chefs et des stratégies."

"Aucun empire économique fondé dans le sud de l'Italie ne s'est construit sans passer par le bâtiment et les marchés publics".

"Les camorristes ont toujours eu recours non pas au marché noir des armes, mais aux dépôts militaires de pays de l'Est."

"Les Siciliens ont appris au monde à la fermer, les Napolitains ont montré que commander, c'est mieux que baiser".

"Si l'on veut être jugé pour ce qu'on est, il faut toujours bénéficier d'une protection qui puisse au moins permettre qu'on soit pris en considération."

 

"Je n'ai retiré qu'une seule certitude : la mort est dégueulasse".

 

08:03 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, société

19/09/2008

Gomorra (le film)

Gomorra

 

De Matteo Garrone

 

D'après le livre de Roberto Saviano

 

Grand Prix, Cannes 2008

 

 

"Ce n'est pas le cinéma qui observe le monde du crime,  pour s'inspirer des comportements les plus marquants, mais précisément le contraire. Ils tirent comme dans les films.", écrit Saviano.

 

Ce film sur la "Camorra" n'est donc pas un nouveau "Parrain" ("Personne au sein des organisations criminelles n'avaient jamais utilisé auparavant le terme "Padrino"), ni "Scarface", mais plutôt du genre documentaire : une succession de "scènes de la vie quotidienne" dans lesquels des acteurs inconnus jouent les camorristes qui imitent les acteurs des films américains : guerres entre clans, ou à l'intérieur de ceux-ci, ateliers textiles plus ou moins clandestins, avec la concurrence grandissante des Chinois, gestion des déchets toxiques, faisant du Midi "la décharge sauvage de l'Italie" ("Un marché qui a progressé de 29,8%, une croissance avec laquelle seul le marché de la cocaïne peut rivaliser. Les familles de la camorra sont devenues les leaders du traitement des déchets en Europe").

 

Dans l'univers sordide décrit par le film, une grande absence : une totale disparition de ce qui pourrait ressembler à de l'amour.

 

"Je suis né en terre de camorra, l'endroit d'Europe qui compte le plus grand nombre de morts par assassinat, là où la violence est la plus étroitement lié aux affaires, et où rien n'a de valeur s'il ne génère pas de pouvoir.", écrit Roberto Saviano dans son livre, dont je parlerai demain.

 

08:07 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

18/09/2008

le président de la république et le pape

Ceux qui croient, ceux qui ne croient pas...

 

 

Extraits de l'allocution prononcée par François Mitterrand, Président de la République, à l'occasion de la visite du Pape, à Lourdes en 1983 :

 

"Votre voix (il s'adresse au Pape) est entendu et par ceux qui croient et par ceux qui ne croient pas,  chaque fois qu'elle condamne l'injustice sociale, l'insolence des privilèges, la ruine des droits de l'Homme dans un monde où l'on voit trop d'individus, de familles, de groupes sociaux, de races, de peuples et de nations livrés à la violence de l'oppression et de la haine."

 

"La paix, jamais acquise, menacée de tous côtés, par la volonté de domination, par l'âpreté des intérêts et par l'intolérance, menacée par l'iniquité qui sépare de plus en plus les peuples riches des peuples pauvres, menacée par le gouvernement des puissants, a besoin d'être secourue, soutenue, au delà du nécessaire et difficile équilibre des forces, par la vigilance des peuples en péril."

 

"Notre loi, notre devoir et notre volonté s'accordent à préserver comme un bien très précieux la liberté pour chacun de croire et de vivre sa foi ou de servir son idéal, dans le double respect de la communauté qu'ensemble nous formons, et de l'Etat qui la rassemble".

 

 

1)  C'est ça la laïcité, et c'est positif.

2) Il ne suffit pas de débaucher quelques carriéristes pour effacer la différence entre la Gauche et la Droite.

 

17/09/2008

Travail au noir

UN PACTE POUR AGIR CONTRE LE TRAVAIL AU NOIR EN EUROPE

 

 

 

Il s'agirait de permettre aux employeurs de régulariser pendant une période transitoire leurs employés non déclarés. A l'issue de cette échéance, il faudrait prévoir un système de sanctions plus sévères pour les plus récalcitrants.

 

Le travail au noir atteint dans l'Union européenne des proportions préoccupantes notamment dans l'hôtellerie, la restauration, l'agriculture, les travaux domestiques et le bâtiment.

 

On estime qu'il contribue pour 20% à la richesse produite par l'Union européenne. Derrière ce chiffre se cachent des personnes souvent dans une très grande précarité, dépourvues de toute couverture sociale ou de santé, sous rémunérées et qui  perdent tous leurs droits à la retraite.

 

L'Union européenne pourrait intervenir en finançant des projets régionaux et locaux de lutte contre le travail clandestin, des campagnes d'information et de sensibilisation et en soutenant l'échange de bonnes pratiques.

 

 

 

08:08 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, social

16/09/2008

Il a donné son nom à une place du XVe arrondissement de Paris

Charles Vallin, mon père

 

Enquête sur une certaine idée de la France

 

Thérèse Charles-Vallin

 

Editions Atlantica

 

 

Charles Vallin n'est pas mon père.

Charles Vallin est décédé un an avant ma naissance.

Lointain cousin ? L'arbre généalogique très complet réalisé par le cousin Vatinel pourrait le dire. Je ne remets pas la main dessus. Je devrais demander à Dany si elle voit un Charles Vallin (1903-1948).

 

Fils de Daniel Vallin, officier,  son enfance a surtout été  marquée par l'Auvergne de sa naissance et de sa famille maternelle, celle du Père Teilhard de Chardin,  dont il était le neveu, alors que dans sa famille paternelle, les Vallin, "on trouve des marins, des peintres, et toutes sortes d'anticonformistes" (je n'invente rien, c'est écrit !).

 

J'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur cet homme qui porte le même nom que moi et dont une place de Paris porte, grâce à lui,  le nom de Vallin, dans le XVe arrondissement.

 

Son parcours politique n'est pas le mien, pour le moins : Action française, qu'il quitte après l'excommunication de Maurras par le Pape, il devient le bras droit du colonel de La Rocque aux "Croix de feu", puis au "Parti Social Français", dont il est le Secrétaire général.

Il a la  "conviction que la civilisation chrétienne est la clé de voute de tout projet de société".

 Elu député,  à l'occasion d'une élection partielle, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, comme l'immense majorité de l'Assemblée élue par le "Front populaire".

 

Tout cela lui vaudra d'être déclaré inéligible à la Libération, malgré ses états de service : chargé de mission, en Afrique,  du Général de Gaulle,  qui le qualifie d'"ardent patriote" dans ses "mémoires de guerre",  puis, il quitte l'Etat-major du Général de Gaulle pour  combattre en première ligne, en tant que commandant du 3e bataillon de zouaves,  à partir du débarquement en Provence (à Sainte- Maxime) jusqu'au cœur de l'Allemagne, car, rapidement, il a connu "un écœurement de plus en plus grand en face de la politique de Vichy. Son aspect antisémite le heurte terriblement. Il s'est, d'ailleurs,  très intimement lié avec une jeune femme d'origine juive."  En partance pour Londres, il se lie d'amitié avec le responsable socialiste Pierre Brossolette, rédacteur en chef du "Populaire", le journal de la SFIO.

 

 

Charles Vallin est décédé en Algérie,  d'une maladie foudroyante, en 1948, à l'âge de 45 ans.

 

Thérèse Vallin, fille de Charles,  est historienne et elle le prouve : c'est avec une méthodologie d'historienne qu'elle a su prendre la distance avec son sujet d'étude.

 

 

Citations

 

"La guerre révèle l'homme à lui même dans ce qu'il a de plus humain, et le libère, comme le fait l'amour"

 

"Les femmes ont été, presque partout, plus héroïques que les hommes. Les simples mieux que les fameuses "élites".

 

08:41 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biographie, histoire