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14/09/2011

Blutch voudrait en finir avec le cinéma

Pour en finir avec le cinéma

 

Blutch

 

Editions Dargaud

 

Publié en feuilleton dans Libération cet été, ces réflexions sur le cinéma, et les acteurs, au moins autant que les actrices,  se lisent avec plaisir, même si le dessin est un peu sombre.

 

Pour cinéphiles (je suis décidé à l'offrir à mon neveu pour Noël), pour les gens qui, comme moi, ont fréquenté les ciné-clubs dans les années 60, mais également les autres, avec un parfum mélancolique, car n'avons nous pas tous été marqués, plus ou moins, par le cinéma ?

Pour tous ceux qui ne veulent pas en finir avec le cinéma...

 

 

"Le cinéma, c'est un accélérateur de particules"

 

"Le cinéma est un filet à papillons pour attraper les petites filles"

 

"Le cinéma, c'est la supercherie suprême, la bourgeoisie industrielle qui avance masquée"

 

"Le cinéma est la poésie frustre du XXe siècle"

 

"Je tiens la cinéphilie pour une pratique masturbatoire"

11:20 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

12/09/2011

dirigeants français et africains

Sarkozy reçoit un dictateur criminel

 

 

En la personne de Kagamé, Sarkozy reçoit, au nom de la France, le Président rwandais.

Ce n'est pas la première fois que Sarkozy reçoit un dictateur criminel. Peut-être un jour, comme pour Kadhafi, enverra-t-il les hélicoptères de l'armée française "protéger les populations civiles".

 

Kagamé est un dictateur : ne peuvent être candidat(e)s aux élections que les partis appartenant  à la mouvance présidentielle. Toute critique est interdite. Les opposants sont réduits au silence, en prison, en exil, éventuellement victimes de tentatives d'assassinat.

J'ai lu aujourd'hui dans Libération un de ses ministres expliquant que "la démocratie n'est pas un médicament que l'on peut prescrire aux enfants".

Au moins le pouvoir que Kagamé a renversé par les armes avait été élu.

 

Car Kagamé est arrivé au pouvoir par les armes, venant d'un pays voisin (l'Ouganda, qui n'est pas une démocratie non plus), armé par des pays riches qui ont une lourde responsabilité dans la tragique guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts.

Kagamé a une responsabilité directe dans le génocide qui est le fruit de la guerre civile qu'il a déclenché.

Il a une responsabilité plus directe encore dans le contre-génocide, poursuivi jusqu'à Kinshasa.

 

Si la France doit demander pardon au peuple rwandais, c'est de ne pas avoir été capable de le protéger de Kagamé.

Si la France doit demander pardon aux peuples africains, c'est de s'en tenir à une politique d'influence, cynique,  de défenses des intérêts de ses entrepreneurs.

Demander pardon pour ces mallettes de billets, pour lesquelles il n'y a pas de preuves, mais dont tant de gens connaissaient l'existence, symboles des relations malsaines entre certains dirigeants français et africains.

 

17:10 Publié dans Afrique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, afrique

11/09/2011

corruption policière au siècle des Lumières

Les ripoux des Lumières

 

Corruption policière et Révolution

 

Robert Muchembled

 

Editions du Seuil

 

 

La thèse de Robert Muchembled, professeur à l’université de Paris-Nord,  est simple et lumineuse : à la fin de l’ancien Régime, les officiers publics achetaient leurs emplois, y compris les policiers, et leurs salaires étaient trop modestes pour leur permettre de rembourser ce qu’ils devaient emprunter pour acheter leur « office ». Ils payent si cher leur charge qu’ils mettent d’abord leur zèle au service d’eux-mêmes ».

 

Il fallait donc qu’ils trouvent des revenus complémentaires : argent soutiré aux juifs, aux libraires qui impriment ou vendent des pamphlets interdits, aux tenanciers des tripots de jeux ou de bordels, et surtout chantages au détriment des personnalités, en particulier ecclésiastiques, qui n’auraient pas du se trouver dans ces lieux de perdition, ou tiennent à ce que leurs amours secrètes le demeurent. « Le fleuron de ses observations concerne les filles entretenues par les grands aristocrates et les plus riches contemporains ». « En connaissant les secrets les mieux gardé, ils peuvent se remplir les poches ». « Le sexe est alors la principale passion collective. Le roi donne l’exemple, et tous l’imitent. » « Le mixage des classes dans le lit des catins prend à l’époque une stupéfiante ampleur ». « La Révolution est aussi née de la rupture des codes traditionnels » ; « un divorce croissant entre la haute société et le reste du pays ».

 

Tout le monde est fiché, avec l’aide de « mouches », criminels à qui l’impunité est promise…tant qu’ils servent d’indicateurs à la police. « La surveillance systématique se focalise sur des secteurs susceptibles d’enrichir ». « Un véritable racket organisé ». »Une véritable entreprise d’exploitation de toutes les faiblesses humaines met en coupe réglée la ville, et la Cour, de 1748 à 1757.

 

Autre thèse : l’exemple venait de haut, puisque rien ne se faisait sans « pots de vin » au bénéfice du monarque et de sa favorite, la marquise de Pompadour.  « Les hommes chargés de faire respecter les lois imitent les maîtres du jeu social et abusent de leur autorité pour s’offrir une place éminente au soleil ». « Un lent pourrissement du régime a préparé sa disparition ». La police n’a pas vu venir la Révolution, tout occupée à tirer profit d’un monde en train de s’effondrer ». « Ils sont opposés au moindre changement, parce qu’ils tirent le plus grand profit de leurs connaissances des points faibles du système ».

« Le Lieutenant général Sartine, et plus encore son successeur et ami Lenoir sont complices de très nombreuses malversations ».

08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire

10/09/2011

en Afghanistan

L'homme de Kaboul

 

Cédric Bannel

 

Editions Robert Laffont

 

 

C'est un, bon,  roman policier, et d'actions, qui se passe à Kaboul, mais qui sort de la capitale pour nous parler de la vie en Afghanistan. Qui se passe également, un peu, en Suisse.

La carte de l'Afghanistan qui se trouve au début du livre nous aide à suivre quelques péripéties, et à comprendre où se situent les différents groupes ethniques.

 

La "coalition" de l'OTAN n'en sort pas grandie, et le régime, corrompu, du Président Karzaï moins encore : "La famille et les proches du Président Karzaï qui ont bâti des fortunes en centaines de millions de dollars".

 

L'auteur a manifestement été dans le pays et s'est documenté. On sent sa sympathie pour une sortie de crise grâce aux "talibans modérés", et même "éclairés",  après une négociation, facilitée par la "Coalition",  avec les Tadjiks et les Hazaras.

 

Je ne connaissais pas cet auteur. Si j'en trouve un, je tenterai la lecture d'un autre de ses livres.

 

 

"Une guerre qui ne tue pas d'innocents n'intéresse personne"

 

"C'est l'obscurantisme qui a détruit notre pays"

"Pourquoi accepter la kalachnikov et pas l'ordinateur, l'électricité et pas l'évolution des mœurs ?"

"Ils se saignaient aux quatre veines pour payer des dots absurdes, représentant plusieurs années de salaire"

"L'économie de la dot est la seule chose qui fonctionne bien dans ce pays, avec les attentats suicides et le bakchich"

"Les Américains, pour s'attirer les bonnes grâces des chefs de village, distribuaient depuis quelques mois des pilules de Viagra"

 

"Tous les Afghans s'étaient accoutumés à une liberté encadrée, conditionnée, limitée et à une violence de chaque instant"

 

"La plupart des endroits ouverts aux Occidentaux sont fermés aux Afghans, et vice-versa"

 

"Les milliards de l'argent de la drogue alimentent une spéculation foncière effrénée"

 

 

"Les anciens "contras" sont particulièrement appréciés des sociétés de mercenaires pour leurs techniques de contre-guérilla, leurs faibles revendications salariales et parce que, quand ils se faisaient tuer, tout le monde s'en moquait.

 

"Pakistan, Inde, Chine, Russie parient sur l'éclatement du pays pour en voler les ressources naturelles"

 

"Celui que tu ne peux pas acheter, écrase-le"

 

"La politique est un art d'exécution qui requiert une bonne dose de complexité"

 

08:45 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

09/09/2011

l'espoir

La guerre est déclarée

 

De et avec Valérie Donzelli

 

Grand prix du film romantique de Cabourg

Prix du jury et Prix du public du Festival de "Paris-cinéma"

 

 

Ce film montre l'histoire vécue par Valérie Donzelli et son compagnon : celle de parents à qui le médecin annonce que leur enfant à une tumeur au cerveau.

Dès le début du film nous savons que l'histoire se terminera bien. L'inverse aurait été insoutenable.

La "guerre" est donc déclarée contre la maladie. Mais le film se concentre sur la réaction des parents, et les relations entre eux,  face à l'épreuve. Avec le reste de la famille en arrière plan.

Avec la question,  forcément sans réponse : "pourquoi cela tombe sur notre enfant ?'"

 

Le film veut donner une raison d'espérer à toutes celles et ceux qui livrent bataille contre la maladie, ou à qui cela pourrait arriver. Impossible de ne pas penser à celles et ceux pour qui la "guerre" n'a pas été gagnée.

Un film qui fait tout pour éviter le mélodrame, mais, quand même,  heureusement que j'avais un mouchoir à portée de main...

 

La mise en scène est rythmée sans casser la poésie de l'ensemble.

Un succès mérité.

08:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma