30/09/2011
Piccoli et Moretti au Vatican
Habemus Papam
De et avec Nanni Moretti
Avec Michel Piccoli
Une centaine de cardinaux (ça manque de femmes, et de jeunes !) élisent un nouveau Pape. Celui-ci, incarné par Michel Piccoli, qui ne semblait pas être candidat (mais peut-on être Pape sans avoir travaillé à son élection ?), se dérobe, et parvient même à s'enfuir pour se promener incognito dans Rome.
Tout cela est traité à la manière de Nanni Moretti : avec un humour un peu burlesque, joyeux mais une tendance un peu trop marqué à se mettre en avant (il joue le rôle du psychanalyste). Ce nombrilisme de Moretti ressort d'autant plus que le jeu de Piccoli est tout en finesse et en retenue, mettant en avant sa fragilité d'octogénaire.
Plus que la question cléricale, est posée la problématique plus générale de la liberté individuelle face au choix personnel devant l'exercice du pouvoir.
08:09 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
29/09/2011
face à la crise
Le monde d'après
Une crise sans précédent
Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein
Editions "Plon"
Gilles Finchelstein est le directeur de la Fondation Jean Jaurès, présidé par Pierre Mauroy. C'est un ami de vingt ans. Sa plume est aussi claire que son esprit est agile.
Son livre est pertinent, et facile à lire, sur un sujet un peu difficile. Il est d'actualité. L'amitié peut favoriser les bonnes lectures.
La crise financière est devenue économique et globale. Depuis la faillite de l'Islande, nous ne nous demandons plus si un Etat peut se trouver en cessation de paiement, mais combien de temps la Grèce va pouvoir y échapper. La faillite de l'Islande n'empêche pas certains de continuer à prétendre que la situation de la Grèce est de la faute de l'Euro et du FMI...
L'explication de la crise : "la déformation du partage de la valeur ajoutée", qui fait que le travail est moins payé, et plus imposé, que le capital. Les travailleurs ont répondu par l'endettement à la stagnation, ou même la baisse, de leurs revenus. "Le salaire réel moyen a reculé aux Etats-Unis comme dans la zone Euro". "Les ménages ont, par conséquent, substitué l'endettement aux revenus pour soutenir leurs dépenses".
"L'erreur est de tenter un sauve-qui-peut solitaire quand la situation exige une coopération et une coordination sans faille". "A un problème global, on apporte des réponses locales". "La navigation solitaire n'a aucun sens dans une économie mondialisée et dans une crise globale" ; "A crise globale, réponse globale et non repli national"
"Les premières victimes de cette crise sont donc les ménages, et d'abord les ménages les plus pauvres."
"Rien ne justifie de ne sauver que les banques. Il faut, très vite, alléger la dette des ménages" ; "Aucune raison ne justifie que les plans de sauvetage ne concernent que les banques et ne bénéficient pas aux particuliers"
Tout le monde sent bien que c'est notre organisation sociale qui est en cause. Ecroulement du communisme, faillite du libéralisme économique et de la dérégulation : il n'y a plus de modèles : il faut inventer un monde nouveau, "le monde d'après".
Les auteurs pensent que la social-démocratie, avec un autre partage de la valeur ajoutée, "un modèle d'économie de marché plus solidaire, plus durable, et plus européen", est le creuset le plus approprié pour aider à cette maïeutique. Dois-je préciser que je partage cette analyse ?
"La crise a au moins ceci de positif qu'elle relégitime l'action publique"
"Réguler les déséquilibre économiques internationaux, car telle est la cause la plus profonde de la crise actuelle, et tel est le risque le plus important pour le monde futur"
"On a laissé aux marchés le soin de s'auto-organiser. Les pouvoirs publics ont failli dans leurs missions de contrôle" ; "Ils n'ont pas su contrôler efficacement les opérateurs financiers"
"Il faut que la mondialisation de la politique réponde à la mondialisation de l'économie".
"Attaqués par le bas sur les produits à faibles coûts, nous sommes désormais attaqués par le haut, sur les produits à forte valeur ajoutée, par les pays émergents, qui font des investissements importants, avec des gains de productivité impressionnants"
"L'innovation conduisant au développement de nouveaux produits reste faible" (En France)
"La moitié des exportations chinoises proviennent d'entreprises des pays développés qui se sont implantés en Chine"
"Un grand emprunt européen, équivalent à 1% du PIB européen, lancé par l'Union européenne, concentré sur les infrastructures et les nouvelles technologies"
"Donner à l'Union européenne de vrais moyens, c'est à dire un vrai budget"
"La crise met en lumière une dérive dans la place qu'occupe l'argent par rapport aux autres valeurs de nos sociétés"
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28/09/2011
Réformer la zone "Euro"
L'accord conclu par la conservateurs et les libéraux va déboucher sur plus d'austérité. Ce n'est pas le bon médicament pour guérir le malade.
Il existe une autre voie. Nous avons besoin d'un programme plus ambitieux pour sauver la zone euro.
Une nouvelle stratégie est indispensable pour la gouvernance économique qui s'appuie notamment sur les mesures suivantes:
- Un pacte européen pour la croissance et l'emploi afin de promouvoir l'investissement, la reprise, la croissance et l'emploi tout en revenant à des finances publiques saines. On ne reviendra pas à l'équilibre budgétaire sans retour de la croissance, comme le démontre la situation de la Grèce ou de l'Italie;
- des procédures de décision renforcées et plus démocratiques afin que l'Europe puisse réagir plus rapidement et plus efficacement dans un environnement économique très changeant;
- Un système d'obligations européennes - les eurobonds - pour stabiliser les marchés et les taux d'intérêt;
- Une taxe sur les transactions financières, pour dégager de nouvelles sources de revenus et freiner les comportements hautement spéculatifs;
- Un véritable budget européen, financé par des ressources propres, pour soutenir les politiques européennes.
Le "paquet" de mesures mis sur la table par les Droites eeuropéennes n'est pas viable économiquement. Les mesures d'austérité, qui ne protégeront pas l'investissement, vont étouffer la croissance, détruire des emplois et empêcher la reprise de l'activité économique. Ceci rendra impossible le retour à l'équilibre des finances publiques.
C'est un pacte d'austérité fondé sur des sanctions et dépourvu de toute marge de manoeuvre pour l'investissement.
Nous avons besoin de finances publiques saines. Il n'y a pas de doute là-dessus. Mais les objectifs de réduction budgétaire ne seront pas atteints s'il n'y a pas de croissance. Nous constatons déjà les effets dévastateurs de cette politique en Grèce et dans d'autres pays européens. Les prévisions de croissance de l'économie européenne ont d'ailleurs été revues à la baisse pour cette année et pour l'année prochaine.
Ce paquet est en outre socialement injuste. C'est une réponse à la pression des marchés financiers. Les travailleurs, les retraités et les chômeurs supporteront le coût de ces politiques alors que ceux qui ont provoqué la crise en sortiront indemnes une nouvelle fois.
La plupart des mesures proposées par la majorité européenne de Droite conduisent l'Europe sur le chemin de l'austérité et non sur la voie du rétablissement et des emplois.
08:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe
27/09/2011
trois fois "grand" électeur
Le plaisir d'être "grand" électeur
Signe incontestable du temps qui passe, dimanche, élu au second degré par les élus de Paris, j'ai voté pour la troisième fois aux élections sénatoriales. Pour la première fois je ne connaissais pas les gens pour qui je votais. Sauf Marie-Noëlle Lienemann, que j'ai connu il y a trente ans conseillère générale de Massy, puis députée-maire d'Athis-Mons, également dans l'Essonne, puis dans le Pas-de-Calais, face au Front National, sans parler de ses deux passages au Parlement européen.
La voici donc à présent sénatrice de Paris, au sein d'une majorité de gauche, dans cette auguste assemblée, dont le mode de scrutin a été conçu pour assurer à la droite une majorité inamovible.
La première fois que j'ai voté aux sénatoriales, c'était, dans les années 80, dans l'Essonne, en tant qu'élu de Brétigny-sur-Orge. La tête de liste socialiste était Jean-Luc Mélanchon, tout juste 35 ans, l'âge minimum, à cette époque, pour être sénateur. Preuve qu'il contrôlait la fédération, avec des méthodes qu'il avait du apprendre à l'OCI, organisation trotskyste d'où il venait. Il n'a quitté le Sénat que pour devenir député européen en 2009. Il aura bien profité du PS avant de le quitter, ce qui n'enlève rien à ses talents politiques, en particulier oratoires...
La seconde fois, c'était dans le Pas-de-Calais, en tant que conseiller municipal d'Aire-sur-la-Lys. La tête de liste était Daniel Percheron, Président de la Région, que j'avais connu comme député européen jusqu'en 1983. Après 28 ans de mandat sénatorial, il vient de se faire réélire pour 6 ans. Ses cheveux ont blanchi. Mon ami Roland Huguet, Président du Conseil général, sénateur sortant, avait été écarté de la liste socialiste. En faisant campagne comme s'il avait été lui même candidat il avait donné une grande leçon de militantisme et prouvé, une nouvelle fois, qu'il était un grand élu.
10:07 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sénatoriales
26/09/2011
améliorer la vie quotidienne des Européens
UNE NOUVELLE STRATÉGIE SOCIALE POUR L'EUROPE
Dix actions pour une nouvelle stratégie sociale ambitieuse afin d'améliorer la vie quotidienne des citoyens européens frappés de plein fouet par la crise.
On ne peut que constater, et déplorer, le développement "antisocial" de l'Union européenne. Cette évolution n'est pas une conséquence inévitable de la crise mais bien le résultat d'un choix politique délibéré des majorités de droite qui dominent actuellement les institutions européennes.
Cet agenda antisocial est moralement honteux, parce qu'il punit les salariés et les personnes les plus vulnérables pour les pêchés des banquiers. Ce détournement du projet européen portera un préjudice durable aux perspectives d'une plus grande intégration. Il augmentera le potentiel électoral des partis nationalistes, populistes et europhobes.
Dix actions clés sont proposées par les socialistes et progressistes européens :
1. La liberté économique dans le marché unique doit être compatible avec le respect des législations les plus avancées sur le travail, y compris l'égalité salariale et les droits syndicaux;
2. Tous les travailleurs doivent être protégés contre les horaires de travail excessifs;
3. Les ressortissants des pays tiers qui travaillent dans l'UE doivent avoir les mêmes droits que les citoyens européens;
4. Garantir et renforcer les règles sur la santé et la sécurité au travail là où c'est nécessaire;
5. Des mesures spécifiques européennes sont nécessaires pour éradiquer la pauvreté, lutter contre l'exclusion sociale et corriger le manque d'accès à l'éducation;
6. L'achèvement du marché unique exige le renforcement de sa dimension sociale. Le marché n'est pas l'objectif en soi mais le moyen d'améliorer la qualité de vie des citoyens européens;
7. Les restructurations industrielles, bien que souvent inévitables, doivent être encadrées par des règles et des politiques européennes afin de les rendre socialement décentes;
8. En dépit de progrès, beaucoup reste à faire pour garantir le respect des principes de l'égalité de traitement et de non discrimination;
9. L'UE doit développer une stratégie de durabilité et d'égalité sociale des retraites afin d'éviter l'obligation de travailler plus longtemps et des retraites moins élevées;
10. L'égalité des salaires entre hommes et femmes dont l'écart peut atteindre 25% dans certains pays de l'UE reste un problème central auquel il convient de remédier à travers un programme d'action pour l'égalité entre hommes et femmes.
Pour des millions de citoyens aujourd'hui, la crise rime avec chômage et austérité. La cure imposée par la majorité des gouvernements conservateurs en Europe pour réduire les déficits et le poids de la dette entraîne baisse des salaires, des retraites et du pouvoir d'achat et un sous investissement dans la santé, l'éducation et les services sociaux, entraînant un accroissement des inégalités.
Aujourd'hui, c'est le modèle social européen tout entier qui est menacé.
Ces propositions sont nécessaires si nous voulons que le modèle social européen reste une référence au niveau mondial, pour la promotion d'une plus grande justice sociale.
08:10 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe