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15/01/2012

Caude Rich : variation sur le pacte faustien

L’intrus

D’Antoine Rault

Avec Claude Rich

Comédie des Champs-Elysées

 

Malgré le nom du théâtre, cette pièce n’a rien d’une comédie. Mais ce n’est pas triste non plus.

Un éminent spécialiste du cerveau s’entend proposer, alors que l’échéance finale approche, un ultime moment de bonheur, en échange de sa vie. Une variante du pacte faustien.

Hésitation entre la peur de la déchéance et la peur de l’ »après », quand on est persuadé qu’après, il n’y a rien.

Regrets de tout ce qui a été manqué : ne pas avoir aimé suffisamment sa femme et sa fille (jouée par Delphine Rich, fille de son père), d’avoir été trop centré sur son travail, trop égoïste.

Claude Rich, 82 ans, tient la pièce sur ses épaules, et les spectateurs sous son charme.

 

08:00 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre

14/01/2012

Sexe et pouvoir financier

La maison

Claire Germouty

Editions Albin Michel

 

La « maison » est plus que close : ultra fermée, ultra protégée, y compris contre internet et les téléphones portables. S’y retrouvent « des hommes très riches et des femmes très disponibles ». Et donc le patron d’une agence de notation, un conseiller de l’Elysée, un ministre, un dirigeant de banque, etc.

Est-ce la « Maison dorée » de la Cabarrus, épouse Tallien ? Au moins une réminiscence.

« Dans ce livre, tout est romancé, sauf les chiffres cités » : le déficit de la France est-il de 80% de son PIB ou 160 % ? Sa dette de 2.000 milliards ? Grande conséquence, grande différence dans le taux auquel est emprunté l’argent indispensable pour rembourser les dettes (premier poste de dépense de l’Etat), et dans les exigences de ceux qui ont de l’argent à placer : Chinois (qui ont 2.800 milliards de réserves et achètent chaque année 100 milliards de dette française) et pétrodollars. Il ne suffit pas de satisfaire tous les caprices de la maison Saoud.

Que se passerait-il si ceux qui possèdent la dette française voulaient s’en débarrasser ?

Leur proposer en gage notre or, la Côte d’Azur, la location de nos armées,  nos banlieues ? Troublant quand,  au même moment,  je lis dans Le Monde que le Qatar investit 50 millions dans celles-ci. Sans parler de l’action de l’armée française en Libye.

L’inflation permettrait de réduire la dette, en ruinant les épargnants, mais la Banque Centrale Européenne, et l’Allemagne, ne le permettront jamais.

L’Elysée n’a qu’une demande : laisser passer l’élection présidentielle, sans rien dire car « l’arbre du silence porte les fruits de la paix ».

 

« Pourquoi les hommes-en particulier les plus puissants-ne peuvent-ils se passer de ces marivaudages ? » ; « Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême » (Henry Kissinger) ; « Post coïtum, animal réjouit »

 « Les dictateurs considèrent la liberté sexuelle comme une attaque personnelle »

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

13/01/2012

parole et guérison

A dangerous method

 

De David Cronenberg

 

Avec Keira Knightley, Michael Fassbender, Viggo Mortensen, Vincent Cassel

 

D'après la pièce "Parole et guérison"

 

 

Naissance de la psychanalyse, ou psycho-analyse. Les admirations, puis les désaccords entre Freud et celui qui a été, un moment, son dauphin désigné, Jung. Sur le thème de la guérison grâce à la parole.

 

Au départ, il y avait une pièce de théâtre. Il y a donc plus de dialogues que d'actions.

Des dialogues parfois un peu difficiles pour les profanes. Parfois même très cérébraux à force d'être intellectuels.

 

Mais le spectateur comprend bien, parce que nous l'avons déjà lu ou entendu par ailleurs,  qu'il y a un lien entre sexualité et névrose, que nos rêves peuvent être interprétés, que notre enfance pèse sur notre présent, que la religion peut jouer un rôle sur notre psychisme,  etc.

 

J'aime beaucoup l'actrice Keira Knightley, mais je fais partie de ceux qui trouvent qu'elle en fait un peu trop dans les grimaces pour extérioriser l'hystérie de son personnage, premier exemple de "transfert" lors d'une cure psychanalytique.

 

A la fin,  elle devient elle même psy, ce qui prouve que c'est probablement la meilleure thérapie.

 

 

08:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

12/01/2012

Des clés pour mieux comprendre

Le choc des révolutions arabes

 

Mathieu Guidère

 

Editions "Autrement"

 

 

"C'est la première fois, en dehors des mouvements de libération nationale, que le monde arabe connaît un mouvement révolutionnaire interne, c'est à dire non dirigé contre "l'étranger" et conduit par la "base" populaire."

 

L'intérêt essentiel de ce livre est de proposer une fiche pour chacun des 22 Etats qui,  du Maroc à la Somalie, de l'Algérie au Yémen,  sont directement concernés par "les révolutions arabes", en proposant, pour chacun d'eux, sinon une clé, du moins une "grille de compréhension" qui nous sera utile aujourd'hui, et dans les mois à venir, pour "esquisser les futurs possibles",  puisque la situation ne cesse d'évoluer au rythme d'un feuilleton, ce qui nous ramène à "l'impérieuse nécessité d'être humble face au sens et aux bouleversements de l'Histoire".

 

Sa conclusion est un peu inquiétante : "Aujourd'hui, la clé du pouvoir se trouve entre les mains de l'une ou de l'autre de ces forces : les tribus, les militaires, ou les islamistes".

"Ils devront parvenir à un compromis satisfaisant pour chacun".

 

"Pour une grande partie des peuples arabes, le mot "démocratie" est un signifiant sans signifié, un pur calque occidental". "Toutes les tentatives de démocratisation forcée et/ou soutenues par le Nord ont échoué, conduisant au renforcement du communautarisme et/ou de l'islamisme".

"L'islamisme politique est la principale force idéologique dans bon nombre de pays. Le programme des islamistes est bien connu : moraliser fortement la vie sociale et politique pour retrouver la puissance des musulmans d'antan.

 

 "Le prétendu "modèle turc" ne peut-être qu'une étape pour les pays arabes, qu'une phase transitoire, vers un exercice démocratique, plein et conscient de ses limites". Mais, "il est à craindre que la transition démocratique ne se fasse jamais et qu'un "national-islamisme" ne prenne durablement le pouvoir dans les pays arabes".

 

Le côté positif est que "les révolutions arabes ont mis en échec la stratégie terroriste d'al-Quaïda. Elles ont démontré qu'il était possible de changer les régimes autoritaires sans passer par une guerre civile et sans s'attaquer aux Occidentaux".

 

Et nous, que pouvons nous faire ? "Au lieu de "gagner" les cœurs et les esprits, veillons plutôt à les "libérer"."En s'engageant dans la construction de l'avenir aux côtés des peuples arabes de l'autre rive, on assure indirectement notre prospérité et notre sécurité".

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : printemps arabe

11/01/2012

Manchette-Tardi

Ô Dingos, Ô Châteaux

Tardi, d’après le roman de Jean-Patrick Manchette (Grand prix de littérature policière 1973)

Editions Futuropolis

 

Tardi est un dessinateur prolixe…et un adaptateur de génie. « Voyage au bout de la nuit » et « Mort à crédit », de Céline, sont des modèles du genre.

Dans le domaine policier, impossible d’ignorer ses « Nestor Burma ».

De Jean-Patrick Manchette, comme lui très engagé à gauche, il avait déjà publié, en feuilleton dans Libération, « La position du tireur couché ».

« Ô Dingos, Ô Châteaux » est un « road movie » : une jeune femme fragile psychologiquement (dingo ?), se trouve entraînée dans le rapt du riche petit garçon (châteaux ?) dont elle a la charge. Enlèvement contre rançon ou pour le supprimer, et elle au passage ?

Une bonne histoire de « suspens », noire, en noir et blanc, avec des personnages forts, dont l’héroïne.

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bd