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19/02/2022

Novices et professionnels en politique

Les candidats

Etienne Ollion

PUF

 

"Avènement d'une nouvelle génération politique, qui n'a eu d'autres expériences professionnelles que dans ce milieu".

"les élus de 2012 avaient passé près des 2/3 de leur vie adulte actifs et rémunérés en politique."

"Un changement qui a vu se multiplier les positions rémunérées en politique, après 70. Une véritable armée de réserve politique a vu le jour"

"44% des députés LREM n'ont jamais été élus ou auxiliaires politiques contre 0% parmi les élus LR ou PS"

"Jamais un parlement n'a été du corps électoral qui l'élit, et encore moins de la population. Cette Assemblée est la moins socialement diverse depuis très longtemps.""L'Assemblée de 2017 est une Assemblée bourgeoise"

"La baisse de leur salaire réel explique le retrait progressif des élites sociales à l'Assemblée""la part des diplômés du supérieur est en hausse, la part des écoles prestigieuses est en baisse continuelle.""Qui peut y voir une vie désirable ?"

"Le temps passé en politique forme les futurs élus"

"En faisant entrer en politique des élus peu au fait des jeux politiques, l'équilibre des pouvoirs s'est déplacé vers l'administration et l'exécutif" "Les novices ont été la meilleure caution d'un système politique qui ne s'est pas du tout réformé, Tout change pour que rien ne change"

"la temporalité politique est frénétique. L'activité politique est une vie par excès, de soucis, de rendez-vous, de requêtes, de reps, de déplacements. On a le temps de rien faire d'autre, entre les injonctions de présence à Paris et dans la circonscription"

"l'instabilité professionnelle est consubstantielle d'une activité politique."

"L'optimisation de chaque instant est une pratique fréquente au sein des classes supérieures."

"Tout ce qui est privé devient public. Il faut une forme de cynisme, parce qu'ils se font critiquer en permanence."

L'auteur de l'étude, Etienne Ollion est sociologue, directeur de recherche au CNRS, professeur à l'école polytechnique".

 

18:04 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

02/02/2022

Souvenirs, souvenirs 2

Tu le sais bien, le temps passe

Catherine Nay

éditions Bouquins

 

Catherine Nay raconte bien, sans souci d'objectivité. Elle raconte des confidences qui lui ont été faites. Surtout venant de sa famille politique.

Ce volume va se 1995 (élections de Chirac) à 2007 (élection de Macron).

Clairement, elle aime Chirac et prend la défense de Bernadette.

Concernant Sarkozy, elle n'aime pas Cécilia et lui impute les erreurs de son mari. Elle aime Carla dont elle vante les qualités.

Elle n'aime pas la gauche. Ni Jospin, ni Hollande ne trouve grâce à ses yeux.

Personnages de second plan : Juppé, de Villepin et Séguin.

 

"Monsieur le Ministre, vous savez que le chocolat, c'est bon pour le moral et pour le sexe. Moi à mon âge, c'est surtout pour le moral, mais vous, vous êtes encore jeune ! " (Chirac à Moscovici)

"J'ai réinventé le passé pour voir la beauté de l'avenir" (Aragon)

"Pour gagner il faut détester l'ennemi" (Jacques Pilhan, conseiller en communication de Mitterrand puis de Chirac)

"La politique n'est ni une logique ni une morale. C'est d'abord une dynamique" (Pilhan)

"La beauté du désir, c'est quand c'est réciproque" (Jospin)

"Moi, me faire élire député ? Mais ça racornit, ça rapetisse..." ; "comment voulez vous que les députés soient intelligents ? Ils ont presque tous été conseillers généraux avant..."

"en matière de popularité, les politologues le savent : on descend par l'ascenseur, on remonte par les escaliers"

 

 

 

16:38 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

23/12/2019

Dans les coulisses de la politique

Souvenirs, souvenirs

Catherine Nay

éditions Robert Laffont

 

Elle voulait être journaliste. Elle l'est, depuis le début des années 60 et ses débuts à l'Express de Françoise Giroud. Elle était chargé de suivre le RPR. Elle a donc suivi de près la carrière de Jacques Chirac. Ce qui ne l'a pas empêché d'écrire deux livres sur François Mitterrand ("Le noir et le rouge" et "Les Sept Mitterrand"), en prenant un congé sabbatique.

Elle passera également par Europe 1 et Jours de France, le magazine de Marcel Dassault.

Ce tome s'arrête avec l'élection de Chirac à la présidence de la République. Un second tome est annoncé.

Depuis cinquante ans elle partage la vie d'un cacique du gaullisme, ce qui lui a permis beaucoup de contacts dans les diners en ville, entre gens du même monde.

Ce livre fourmille d'anecdotes.

 

"La rhétorique bavarde prolonge le plaisir"  ; "On n'a rien inventé de mieux que la vie"  ; "La politique est le choix relatif entre le préférable et le détestable" (Claude Imbert)

"La Ve République est une longue histoire de couple entre le Président et son Premier Ministre. Leur séparation se fait toujours dans la douleur et le ressentiment"

"Pompidou prône l'entrée de l'Angleterre dans le Marché commun qu'avait toujours refusée le général de Gaulle. C'était la condition sine qua non pour que les centristes le rallient. "C'est l'assurance qu'il n'y aura jamais d'intégration européenne" m'avait expliqué, radieux, André Fanton (député RPR)

"Marie-France Garaud a dressé des chevaux.Et quand on l'entend s'adresser aux parlementaires, on sent qu'il lui en est resté quelque chose."

 

 

17:30 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

12/12/2017

Chroniques de la vie élyséenne au temps de François Hollande

La politique est un sport de combat

Gaspard Gantzer

éditions Fayard

 

"Conseiller en communication" de François Hollande, après avoir été celui de Bertrand Delanoé à la mairie de Paris, livre quelques anecdotes de sa vie à l'Elysée, après et avant d'autres de ses collègues.

Il est chargé de tenter d'améliorer l'image du Président auprès des médias. Il passe donc beaucoup de temps au téléphone avec les journalistes.

"La politique est un sport de combat", il pourra le constater en observant les manoeuvres de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron pour devenir "calife à la place du calife", mais aussi les coups bas des "frondeurs".

En comparaison, il est plus facile de gérer, médiatiquement parlant, les épreuves comme le Mali, la Syrie et surtout les drames provoqués par le terrorisme.

Après cette expérience, Gaspard a décidé de quitter, au moins provisoirement, la politique, refusant un parachutage à Rennes.

L'impression générale que j'ai tiré du livre c'est que ces gens sont beaucoup dans "l'entre-soi", en particulier entre énarques, si possible de la même promotion, comme son copain Emmanuel.

 

"Il faut admettre être jugé pour ce que l'on fait et non plus sur ce que l'on va faire. On déçoit, on devient habituel. On lasse."

"Si la gauche est trop idéaliste, elle se décrédibilise dans l'exercice du pouvoir". (Manuel Valls)

 

 

09:50 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique

16/11/2017

Les secrets du Palais-Bourbon

J'irai dormir à l'Assemblée

Hélène Bekmezian

éditions Grasset

 

Sous le régime de la Ve République, le Législatif a perdu beaucoup de pouvoirs face à l'exécutif. "Un exécutif pratiquement  tout puissant face à l'Assemblée". "L'exécutif aura toujours le dernier mot." En compensation, les députés se crispent sur des apparences protocolaires qui ne masquent pas l'étroitesse de leur marge de manoeuvre. 

Ayant travaillé plus de trente ans au Parlement européen, je suis choqué d'entendre que quelques députés, au petit matin, ou au milieu de la nuit, ont voté de nouvelles lois "au nom du peuple français".

Si les députés veulent être pris au sérieux par les électeurs, et par le gouvernement, ne doivent-ils pas changer radicalement leur manière de procéder ?

Je suis choqué de lire qu'au nom d'un soit disant liberté d'amendements, il est possible de bloquer la machine parlementaire en en déposant des milliers (le record est à 120 000 pour un député du Maine et Loire), puisque "tout député peut en déposer autant qu'il veut". Exerce facile avec les machines à traitement de texte. Nous avons connu ce "flibusting" au Parlement européen avec le radical italien Marco Pannella. Et, au Parlement européen, tous ces amendements doivent être traduits dans toutes les langues de travail. Les leçons en ont été tirées et la possibilité de déposer des amendements en plénière est strictement encadrée. C'est en commission que le travail doit être accompli !

Pus étonnant encore, le débat en séance plénière sur chaque amendement. "Chaque député a cinq minutes pour défendre chacun de ses amendements en séance".  Au Parlement européen quand on vote (mardi, mercredi, jeudi des séances plénières, à midi), ne votent que les présents qui sont nombreux, sous peine de sanctions financières, et il n'est alors plus question de discuter. Un temps pour le débat, un temps pour le vote.

Autre étonnement : ce n'est qu'à la demande du gouvernement qu'"est fixé à l'avance un temps de parole global et défini pour chaque groupe." C'est ainsi que Chritine Boutin a pu rester cinq heures trente à la tribune pour défendre une motion de procédure !

Au Parlement européen, toutes les sessions sont limitées dans le temps, et donc organisées en limitant le temps consacré à chaque débat. Temps de parole distribué entre les groupes politiques proportionnellement à leur importance numérique. La distribution du temps de parole au sein du groupe est de la responsabilité de celui-ci. Pas question donc de débat se poursuivant des nuits entières. A l'Assemblée "en séance, le président de commission peut parler autant qu'il veut si le texte examiné concerne sa commission."...

Curieusement, le livre n'indique pas qu'il y a deux catégories de députés : les anciens ministres, et les autres. Ce n'est par le cas au Parlement européen où foisonnent les anciens ministres, les anciens premiers ministres, et même quelques anciens présidents de républiques. Rachida Dati a fait rire l'audience en s'insurgeant de ne pas obtenir un rapport qu'elle souhaitait en déclarant "mais je suis une ancienne ministre !"

Hélène Bekmezian a suivi les travaux de l'Assemblée Nationale pour Le Monde. Elle avoue que parmi les journalistes il y a également une aristocratie, et qu'il est plus facile de représenter "le journal de référence".

 

 

09:02 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poliique