Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/01/2011

Henri IV

Henri IV

 

Avec Jean-François Balmer

 

Théâtre des Mathurins

 

 

Je redoutais la durée de cette pièce de théâtre,  de plus de 2 heures et demie. Je n'ai pas vu le temps passer !

Balmer est formidable en Henri IV, mais ses partenaires sont à la hauteur, les dialogues sont vifs et la pièce est tout simplement excellente.

 

Au mois de mai, il y a 400 ans, Henri IV est poignardé rue de la Ferronnerie.

La pièce commence, et se termine, par la mort du roi.

Très critiqué de son vivant, la mort lui donne une popularité qui ne se dément pas. "Son assassinat a magnifié l'homme".

 

Thème toujours d'actualité, et repris dans la pièce : la tolérance religieuse : que chacun puisse pratiquer sa religion, en conscience. La "paix de religion" qui comprend le fameux Edit de Nantes, accorde la liberté de conscience, l'égalité de droits et la liberté de culte, ce qui n'existait nulle part ailleurs à l'époque. L'Edit sera mis à mal par son fils et révoqué par son petit-fils.

 

Autre thème, toujours actuel : la guerre.

La pièce montre le roi hésitant. Il ne veut plus de la guerre. Sully avance la raison d'Etat : il faut maintenir un équilibre en Europe et donc ne pas laisser les puissances catholiques (les Habsbourg qui règnent sur l'Espagne et une partie du Saint Empire romain-germanique) mettre la main sur la Principauté de Clèves.

Epernon plaide pour une politique de mariages...qui sera appliqué plus tard avec le mariage du Dauphin et de l'Infante d'Espagne.

Le souverain s'est-il laissé convaincre à préparer la guerre dans l'espoir d'aller,  avec ses armées,  jusqu'à Bruxelles pour récupérer Charlotte de Montmorency, retenue prisonnière par l'Archiduc Albert de Habsbourg, pour le compte du mari de la donzelle, le Prince de Condé ?

 

A plus de cinquante ans, donc quasi vieillard à l'époque, le roi est amoureux fou d'une jeune beauté d'à peine plus de 15 ans.

Ce que l'on ne pardonne pas à Berlusconi, on le pardonne bien volontiers à Henri, dont Balmer montre bien le "démon de midi" qui se prolonge.

La jeune personne pourrait-elle être amoureuse s'il ne s'agissait du roi (ou du président du Conseil italien) ?

La question est posée.

Qu'importe puisque je suis le roi, répondent Henri et Silvio !

 

Cela provoque quelques scènes et disputes entre mari et femme.  Dans ces moments là, le roi devient souverain (l'épanouissement de l'absolutisme monarchique !) pour avoir le dernier mot, en menaçant son épouse de renvoi en Toscane...sans restituer la dot ! Elle insistant pour se faire couronner...

La reine lui rappelle cruellement les conspirations d'Henriette d'Entragues (favorite après la mort de Gabrielle d'Estrées, et avant Charlotte) qui, en plus, l'appelait "la grosse banquière".

 

Ravaillac est présenté dans la pièce pour ce qu'il était certainement : un esprit dérangé qui entendait des voix qui lui commandaient d'occire le roi,  afin de sauver la chrétienté. Quelques prêtes ne l'ont pas dissuadé...

 

C'est probablement parce que toutes ces histoires rejoignent l'Histoire que la pièce est si captivante.

08:37 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : théâtre

04/01/2011

Nono

Nono

De Sacha Guitry

Avec Julie Depardieu et Michel Fau

Mise en scène de Michel Fau

Théâtre de la Madeline

 

Joué pour la première fois en 1905, Nono se laisse regarder, plus d’un siècle plus tard. Les bourgeois oisifs parasites et les femmes entretenues existeraient-ils encore ? Les corps se séduisent, mais les âmes ne s’attachent pas… Sacha commençait seulement à se faire un prénom, mais son esprit caustique commence à poindre.

Le parti pris de Michel Fau de faire « sur jouer », de façon « théâtrale » surprend un peu. Est-ce ainsi que l’on jouait il y a un siècle, avant l’invention du cinéma dont les gros plans interdisent les abus de mimiques ?

La seule à paraître naturelle est Julie Depardieu, aussi bonne comédienne au théâtre qu’au cinéma (« Libre échange »)

 

08:07 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre

02/01/2011

Crise de foi

Crise de foi

Sophia Aram

Théâtre Trévise

 

Ce n’est pas à Dieu qu’elle en veut, puisqu’il lui a donné un clitoris, mais à tous ceux qui, en Son Nom,  ont multiplié les interdits, en particulier dans le domaine de la sexualité.

Elle égratigne au passage les créationnistes persuadés que Dieu a créé le monde, tel qu’il est,  en 7 jours, repos compris,  et toutes les métaphores qui se trouvent dans les textes sacrés.

Les trois religions révélées par le Livre sont traitées à égalité, chacune avec ses incohérences et ses hypocrisies.

C’est un spectacle d’humour intelligent.

Avec un peu de chance la jeune Sophia ne sera ni excommuniée, ni victime d’une « fatwa » !

 

01/01/2011

Boire, fumer, et conduire, en plus, vite

Boire, fumer, et conduire encore plus vite

Vanessa Demouy, Philippe Lellouch, Christian Vadim, David Brécourt

Comédie de Philippe Lellouch

Théâtre de la Renaissance

 

L’un a trop bu (le plus drôle), le second a fumé dans un lieu interdit, le troisième est un chauffard. Tous les trois ont insulté les forces de police et se retrouvent ensemble, et avec une avocate commis d’office, en garde à vue,  la nuit du réveillon de la Saint Sylvestre, alors qu’ils sont attendus par ailleurs.

Quand ils parlent de la « génération » de leurs parents, ils parlent de la mienne… C’est un peu l’histoire d’une génération d’enfants de 68,  qui a vu se mettre en place, dans leur vie quotidienne, des interdits toujours plus pesants, pour les protéger, comme pour contrebalancer nos jeunes années de découverte de la liberté...

Tous les trois ont des problèmes de couples.

Tout pour faire une comédie.

Comment va se terminer cette nuit du 31 décembre au 1er janvier ? De façon inattendue, bien entendu !

 

08:40 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, humour

28/11/2010

Théâtre de bonne humeur

Le technicien

 

D'Eric Assous

 

Avec Roland Giraud et Maaike Jansen

 

Mise en scène de Jean-Luc Moreau

 

Théâtre du Palais-Royal

 

 

Roland Giraud est le technicien...de surface, embauché, par pitié ou par vengeance, par son ex épouse, qu'il a abandonnée 25 ans plus tôt, alors qu'il était en pleine réussite.

La patronne, dans tous les sens du terme, comme actrice autant que comme personnage, c'est Maaike Jansen, qui mène rondement les affaires, avec une gouaille très parisienne, malgré son nom scandinave.

 

Le théâtre du Palais-Royal, construit en 1783 par le Duc d'Orléans (mais pourquoi tant de théâtres parisiens sont-ils tellement inconfortables ?) n'est pas sur les boulevards, mais la pièce qui s'y joue peut être qualifiée de "théâtre de boulevard" : il y est question d'adultère, avec situations sinon scabreuses ou moins embarrassantes, de secrets de famille, aisés à deviner pour le spectateur,  dévoilés après quelques quiproquos de bon aloi. Un théâtre de bonne humeur.

 Avec tout de même une réflexion sous jacente sur le temps qui passe, sur l'amour qui reste, malgré tout, sur la difficulté, sinon l'impossibilité,  de réinsertion après 55 ans, même comme "technicien de surface"...

 

07:58 Publié dans Téâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre