08/11/2016
François Hollande s'explique
"ça n'a aucun sens"
Elsa Freyssenet
"François Hollande s'explique enfin sur ses choix et ses erreurs"
éditions Plon
François Hollande était 1er Secrétaire du PS alors que j'étais Secrétaire général du Parti Socialiste Européen. A la sortie des Sommets de nos leaders (à l'époque la famille social-démocrate avait 11 Premiers ministres sur 15) François Hollande se caractérisait par le groupe de journalistes au milieu desquels il s'asseyait pour bavarder. Oui, François Hollande aime parler avec les journalistes. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'Elsa Freyssenet, alors jeune journaliste au Figaro, aujourd'hui aux Echos. C'est parce que je l'ai connue que j'ai choisi son livre parmi les trois pubiés, basés sur des entretiens avec le Président de la République. Ce n'est pas celui dont on a le plus parlé... Peut-être parce que le lecteur n'y trouve pas vraiment d'explications sur les choix et les erreurs ?
"Il y a des moments où l'on souhaiterait presque qu'il y ait un plan caché, du machiavélisme derrière les transgressions" (et c'était avant la sortie du livre de ses confrères du Monde...)
En juin 2012, quand la Cour des comptes remet son audit sur les comptes publics, le constat est clair : non seulement les caisses sont vides, mais la France est très endettée. Le Président "veut encore croire qu'il sera sauvé par la croissance", en vertu de "la théorie des cycles économiques".
En décembre 2013, il propose "un pacte de responsabilité : une baisse massive des cotisations patronales contre plus d'embauches et plus de dialogue social." "40 milliards de baisse de charges pour les entreprises sur cinq ans", "pour permettre aux entreprises d'embaucher et d'accélérer la croissance."Aujourd'hui, le patron du MEDEF nie avoir promis quoi que ce soit.
"Les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont réussi à bâtir des relations sociales harmonieuses et un cadre à la négociation collective. C'est pourquoi j'ai voulu la loi travail sur les accords d'entreprises." (FH) Chacun a pu voir à quel point le projet de loi "travail" avait rendues harmonieuses les relations sociales...
Le dernière phrase du livre explique le titre : "François Hollande fait face à un défi majeur : donner du sens à sa reconduction alors qu'il n'a pas (encore) donné de sens à son action."
"Quand il n'y a plus de passion, on ne voit plus pourquoi on fait de la politique" (Alain Bergougnoux)
"En cas de défaite, les ambitions et les rancoeurs accumulées ces cinq dernières années ne demandent qu'à se déchaîner."
07:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, françois hollande
13/05/2014
Comprendre François Hollande
Comme dans les autres numéros du trimestriel Charles, un dossier central. Cette fois-ci consacré au Président de la République.
Pour mieux le comprendre, des regards croisés :
Celui de son chauffeur quand il était Premier Secrétaire du PS, pendant plus de dix ans (un record !).
Le témoignage le plus consistant est celui de Jean-Pierre Mignard, avocat, parrain de deux des enfants, complice des "transcourants" et de "Démocratie 2000".
"Hollande pense que la constitution d'une puissance publique européenne nous permettra de retrouver, au niveau européen, des leviers de puissance que chaque pays a perdus au niveau national."
Le secrétaire de la section socialiste de Tulle raconte la lente conquête de la Corrèze, à partir de Tulle.
Conquête racontée également par Raymond-Max Aubert, camarade de promotion de l'ENA, chiraquien, l'ayant parfois battu dans les confrontations électorales :
"Il est soutenu par une détermination exceptionnelle. Il ne fait rien qui ne soit profondément muri. Il a été élu dans les pires conditions depuis la Libération. En toute logique le cycle économique remontera sur les dernières années de son mandat. Il a une réelle perspective : sa cote de popularité dans trois ans. C'est pour cela qu'il y a une incompréhension totale entre les journalistes et lui.
Julien Dray, "ami de trente ans du couple" : "on ne le transformera pas en Johnny Hallyday. Contrairement à ce qu'on dit, il passe son temps à prendre des décisions."
François-Olivier Giesbert le voit "n'en faisant qu'à sa tête, laissant son homme-lige, Stéphane Le Foll régler les conflits à sa place." "Jamais en panne de formules, rebondissant sur tous les sujets, c'était le client idéal.".
Un abécédaire reprend tous les surnoms dont l'ont affublé ses adversaires, en particulier au sein du PS. Peut-être que "culbuto" se révélera le plus approprié.
En plus de ce dossier :
- Une histoire graphique du FN. Le tournant de Marine s'est traduit dans les "visuels" du parti ;
- Un reportage de l'écrivain Yann Moix en Corée du Nord ;
- Un entretien avec Charles Berling : "je suis allé voir un psychanalyste et je sais désormais que la vérité n'existe pas". "Les hommes politiques ont des carapaces, parce que c'est invraisemblable ce qu'ils prennent dans la gueule."
15:48 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, françois hollande
03/04/2012
François Hollande gentil ?
La force du gentil
Marie-Eve Malouines
Editions JC Lattès
Marie-Eve Malouines est chef du service politique de "France Info". Elle pose deux questions : "François Hollande est-il un vrai gentil ?", "Son image est-elle un atout ou une faiblesse ?"
"Le pouvoir peut-il s'accomplir autrement que par l'affrontement ? Incongrue, bienvenue ou mal fichue, l'équation dépasse le seul terrain politique. Cette audace constitue à la fois la faiblesse, et la force de François Hollande".
"Il fait des morts par inadvertance"
"Il prend tout, il ne donne rien"
"François n'exige aucune fidélité, et en parallèle, il n'a jamais été fidèle"
"Il vaut mieux être dans le pouvoir réel que dans le pouvoir affiché" ; "François Hollande s'est toujours tenu dans l'ombre, mais tout près du puissant" ;"Au Parti Socialiste, pour survivre, il faut un protecteur. Pour ne pas se faire marcher sur les pieds, il faut un parrain"
"Dans le combat politique, la victoire ne repose pas uniquement sur ses forces, elle dépend également de la division de l'adversaire"
"Pour gagner un combat électoral, ou une investiture, il faut créer les conditions de sa propre légitimité."
"Cet admirateur de Jean Jaurès préfère le rassemblement et la synthèse aux scissions"
"Il ne dénigre jamais autrui" ; "Il ne se met jamais publiquement en colère. Son ton est toujours maîtrisé"
"François Hollande est un robin des bois fiscaliste"
"Son ambition ne réside pas dans le fait de gagner le pouvoir, mais de le pratiquer" ; "J'ai d'autant plus envie d'exercer le pouvoir que je le connais" (FH)
"Il ambitionne de rompre avec la tradition selon laquelle la gauche ne reste jamais plus d'une seule mandature aux manettes de l'Etat"
"Il est le seul homme politique qui n'ait pas besoin d'une psychanalyse"
"François a la goût du secret, c'est la qualité des hommes d'Etat"
"Dans le passage du "nous" au "je" réside la grande révolution intérieure de François Hollande"
"Il se décrit comme porteur de certaines valeurs spirituelles, de ce qu'une religion peut "donner de mieux" : "une générosité, le sens de l'autre, le souci du partage et peut-être aussi une conscience plus aigüe du bien et du mal" ; "François Hollande a décidé qu'il ne convenait pas d'espérer un ailleurs meilleur, mais qu'il s'agissait au contraire de s'appliquer, dès à présent, à construire un bonheur partagé"
"L'engagement est un instrument permettant de dépasser la contrainte inéluctable de la mort"
"Ce n'est pas la largeur d'épaule qui fait la souveraineté, c'est l'intelligence" (Sophocle)
"François Hollande est persuadé que le pays a besoin de réconciliation, de rassemblement et d'apaisement"
"François Hollande serait donc "trop gentil", mais il n'a jamais été affublé de l'imperfection qui va de pair avec ce défaut, à savoir l'inconstance"
08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois hollande, politique