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09/07/2022

Racisme et guerre d'Algérie

Le visage de pierre

William Gardner Smith

Christian Bourgois éditeur

 

"écrit en 1963, "le visage de pierre" fut le seul livre de William Gardner Smith à n'avoir jamais été traduit en français"... jusqu'à l'année dernière.

William Gardner Smith était Américain, et noir. Il fuit le racisme qui règne aux Etats-Unis. Il se vit comme un "fugitif".  A Paris, les noirs se promènent sans crainte, ils peuvent aller au cinéma,  ou au restaurant,  avec une femme blanche sans être refoulés.

Il se lie d'amitié avec des Algériens et découvre que les Français peuvent également être racistes. Les "nègres" sont les Algériens. Ils sont d'autant plus ostracisés qu'en ce début des années 60 les actions du FLN en faveur de l'indépendance se multiplient. Avec en point d'orgue le massacre du 17 octobre 1961. "Le lendemain et durant les jours suivants, on devait repêcher dans la Seine les cadavres de plus de 200 Algériens."

Il a pour petite amie une belle blonde, juive d'origine polonaise, qui lui explique les discriminations, et les massacres,  dont les Juifs furent victimes pendant la guerre. Pas de la théorie, du concret.

 

"le sang quittait sa face, sa peau blêmissait comme des cendres, acquérait la froideur de la pierre"

"le visage d 'Ahmed se ferma lorsqu'il dit : "un million de morts. Sur une population de neuf millions d'habitants. Tu imagines ? Plus d'Algériens morts que de pertes françaises ou américaines durant la Seconde guerre mondiale."

"le visage du flic français, le visage du nazi tortionnaire à Buchenwald et Dachau, le visage de la foule hystérique à Little Rock, le visage du bigot afrikaner et celui du boucher portugais en Angola et, oui, les visages noirs des assassins de Lumumba -ils ne formaient qu'un seul et même visage.Où que soit ce visage, il était son ennemi ; et peu importait la personne qui craignait ce visage, en souffrait ou se battait contre lui, cette personne était son frère."