10/11/2007
L'impasse, de Jospin
L'impasse Lionel Jospin Editions Flammarion Lionel Jospin a-t-il encore le droit d'intervenir dans le débat politique interne au PS ? Probablement, mais il faut bien constater que cela passe mal. Je n'ai pas été choqué, ni encore moins surpris, par sa déclaration le soir de son élimination au 1er tour de l'élection présidentielle : elle ressemblait à l'homme qu'il est : l'Elysée ou l'île de Ré... "On est pas obligé, face à l'échec de poursuivre sa carrière". Quand il a annoncé qu'il quittait la politique, il n'a pas dit "définitivement", et de nombreux candidats aux dernières législatives ont encore fait appel à lui. A-t-il le droit de critiquer la campagne menée par notre candidate, alors qu'il est très mesuré dans sa propre autocritique ? Il a raison de dire qu'il a été battu par la multiplication des candidat(e)s de gauche : c'est une évidence arithmétique. Il pourrait, à juste titre, faire remarquer que les côtes de popularité des Premiers ministres fondent très vite : voir Fillon et avant lui Raffarin et De Clairstream (ce n'est pas son vrai nom, mais vous le reconnaitrez sans doute !). Il aurait pu noter que cinq ans, c'est un record, mais cela reviendrait à reconnaître qu'il s'est peut-être trompé en voulant aller au bout de son mandat. Et dans ce livre Lionel voit mieux les erreurs de Ségolène que les siennes, ce qui plombe la démonstration. (La paille et la poutre...) Il y a quelques critiques sur la personne, "figure seconde de la vie publique" qui n'a pas, selon lui, "les qualités humaines ni les capacités politiques" : "Elle avait rejeté les armes classiques du combat politique parce qu'elle ne les possédait pas. Celles qu'elle détenait ne pouvaient nous conduire à la victoire" ; Et ce reproche, inexcusable : "entre François Mitterrand et elle, l'histoire des socialistes devait disparaître". Il y a surtout des critiques sur le fond : "On présente comme moderne et novatrice une démarche archaïsante et régressive" ; " Les diverses annonces sont conçues pour focaliser l'attention, pour provoquer une adhésion immédiate, généralement attestée par un sondage. Elles sont assez décalées par rapport aux références classiques de la gauche. Elles relèvent plus de l'art de communiquer que de celui de gouverner" ; Mais il y a également des remarques qui restent valables pour de futures échéances, proches, dans le temps et dans l'espace : "On gagne sur les fondamentaux et non sur les écarts" ; "La mission fondamentale d'un parti est de faire ensemble de la politique" ; "Au lieu de porter sur les idées et les projets, les échanges au PS ont été dominés par les spéculations sur les candidatures potentielles" ; "Au prétexte de nous garantir la victoire, on nous a pressés de faire bon marché d'un certain nombre de principes" ; "Je n'ignore pas ce que les partis politiques peuvent receler de jeux tactiques éprouvants et de motivations parfois médiocres" ; "Le désir de changement est un atout pour qui sait le capter : il faut présenter et incarner une alternative crédible" ; "Tout se joue sur la crédibilité" ; "Le Parti socialiste est resté traversé de divisions et de rancœurs. La dynamique politique, jusque là favorable au PS a été cassée." "Le PS, principale formation de l'opposition, reste la seule force autour de laquelle peut se concevoir une alternance" ; "Une campagne électorale est une épreuve intellectuelle et physique. Qui l'affronte mérite de la considération" ;
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