13/05/2010
médias et politique
Journalistes à la niche ?
Bruno Masure
Chronique des liaisons dangereuses entre médias et politiques
De Pompidou à Sarkozy
Le sous-titre est un peu exagéré. Il s’agit, comme le dit l’auteur dans sa postface, d’un « kaléidoscope de souvenirs », de 1973 à 2008.
A travers ce kaléidoscope, on constate, en effet, que les « grands » politiques et les « grands » journalistes sont « dans la même bulle, sortent des mêmes écoles, fréquentent les mêmes restaurants, partagent quelquefois les mêmes lits », bref, forment « la même caste ». Le tutoiement, « caricature de la connivence » est généralisé. Mais Bruno Masure ne donne, au jeu du « kibaiseki », que ce qui est depuis longtemps sur la place publique, ou même sacralisé par les liens du mariage.
Les journalistes français sont « entre révérence et connivence ». Pas question d’égratigner le pouvoir quand le média, écrit ou audiovisuel, appartient à des entreprises qui dépendent de la commande publique, surtout si elles ont à leur tête des amis du Chef de l’Etat.
Comme le disait un humoriste : « Sarkozy est plus fort que Berlusconi : il n’a pas besoin d’être le propriétaire des télés et des journaux… »
Oui, tous les politiques de tous bords cherchent à « intégrer les journalistes dans leurs plans de communication » ! Mais c’est plus facile pour certains que pour d’autres…
Bruno Masure était présent pour la visite de Giscard à Aire-sur-la-Lys, qu’il ose qualifier de « petite bourgade du Nord », ce qui prouve que sa rigueur journalistique peut être prise en défaut !
« J’ai parfois – trop souvent ?- apprécié les caresses et les su-sucres »
« J’ai entendu trop de mensonges, vu trop de coups bas, discerné tant de calculs médiocres… La petite politique partisane, parfois, c’est à vomir »
« Une règle d’or dans cet univers sans pitié : ne rien laisser passer à l’adversaire. Rien, jamais ! »
« La cruauté du monde de la politique est parfois difficile à imaginer » ; « Les couloirs de nos rédactions sont presque un Eden comparés aux antichambres des Princes qui nous gouvernent »
« La première qualité des politiques serait-elles l’aveuglement narcissique ? »
« Le combat politique est une drogue (dure) et sans doute un aphrodisiaque puissant »
« Je pense qu’il faut choisir son camp lorsqu’on prétend faire de la politique. Serais-je un intolérant primaire ou un incurable naïf ? »
« Ceux qui recherchent le pouvoir le plus avidement sont souvent les moins aptes à l’exercer sereinement »
« Quand je suis fatigué je fais comme tout le monde : j’engueule ma secrétaire » (François Mitterrand)
« Plaider, c’est bander. Convaincre, c’est jouir ! » (Robert Badinter)
« La gauche a des convictions, la droite n’a que des intérêts » (Raymond Barre)
08:23 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique
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