04/12/2010
Black Bazar
Black Bazar
Alain Mabanckou
Editions du Seuil
J'avais bien remarqué Alain Mabanckou, et sa casquette, au café afro-cubain, du coin de la rue Saint Denis et de la rue de la Ferronnerie. Comme ce n'est pas à Paris que je garde mes livres de littérature africaine, je ne pouvais aller le voir en lui demandant une dédicace. Je ne me voyais pas non plus aller le déranger en lui disant : "J'ai lu, presque, tous vos livres depuis "Les petits fils nègres de Vercingétorix" en 2002. Vous avez eu le prix Renaudot pour "Mémoires de porc-épic", mais vous méritiez de l'avoir l'année précédente pour "Verre cassé", que j'ai trouvé bien meilleur..."
J'ignorais à ce moment là qu'il allait faire, ou qu'il avait déjà fait, du "Jip's", ce "maquis" au cœur de Paris, un élément central de "Black Bazar".
"Black Bazar" se déroule à Paris, avec plein d'allers et retours, par l'esprit, avec le "petit" Congo, par opposition au Congo "belge".
Essentiellement dans certaines parties de Paris que je connais bien :
- le JIP's, où l'on peut prendre des cours de salsa tous les dimanches après-midi. Imagination du romancier : Mabanckou invente en face de ce café coloré une boutique de strings, alors qu'il n'y a que d'un côté un "Bistrot romain" et de l'autre une pizzeria...
- la rue Riquet, et le métro Marx Dormoy, ce qui me ramène entre 50 et 60 ans dans mon passé, à une époque où les Algériens y étaient beaucoup plus nombreux que les Congolais...
- Les alentours du métro "Château d'Eau", avant d'arriver à la gare de l'Est, et tous ses coiffeurs spécialisés dans les chevelures africaines. J'y ai souvent remarqué les attroupements d'Africains à la sortie du métro, je n'aurais jamais imaginé l'explication qu'en donne le romancier...
Il n'y a pas vraiment d'histoire, mais, comme souvent chez Mabanckou, la description d'un personnage attachant, en l'occurrence le "Fessologue", et, comme le dit l'auteur : "Un écrivain est un artiste, c'est un peintre des mots..."
De plus, comme l'auteur enseigne la littérature francophone, les allusions littéraires, et pas seulement concernant la littérature francophone, y sont légions.
"Dis moi comment tu noues ta cravate, je te dirai qui tu es". (Une des devises de la SAPE , "Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes")
08:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
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