15/10/2011
L'affaire Mao
La danseuse de Mao
Qiu Xiaolong
Points policiers n°P2139
Traduction du titre original : "L'affaire Mao".
Ne pas confondre avec le film "Mao's last dancer", tiré de l'autobiographie d'un danseur étoile du ballet de Pékin.
L'inspecteur Chen, bien connu depuis "Mort d'une héroïne rouge", est chargé de récupéré une marque d'affectation un peu trop compromettante que Mao aurait offert à une de ses "conquêtes", une actrice connue avec qui il aimait danser (d'où le titre français).
Aujourd'hui, le culte de Mao n'est plus ce qu'il était, mais il reste intouchable, puisque toutes les erreurs étaient de la faute de la "bande des quatre", menée par Madame Mao.
Au delà de l'enquête policière, l'auteur revient sur ses thèmes chers : les désastres de la "révolution culturelle", non seulement pour les familles, dont la sienne, qui en furent victimes, mais aussi pour les "gardes rouges" désorientés par la nouvelle ligne politique du parti.
Le livre décrit bien les immenses inégalités, si loin du rêve d'une société communiste.
"Avec une économie de marché entièrement capitaliste-et encore au stade de l'accumulation primitive-quelle sorte de superstructure communiste ou de "civilisation spirituelle" pouvait-on attendre ?"
Mais, "pour ceux que la réforme matérialiste a laissé au bord de la route, les années Mao deviennent un grand mythe. Une sorte d'âge d'or sans fossé entre les riches et les pauvres, sans corruption généralisée du Parti, sans crime organisé, ni prostitution, mais avec l'assurance médicale, gratuite, la retraite stable et le logement contrôlé par l'Etat."
Il est, bien entendu, également question de la vie sexuelle, conjugale (bigame à deux reprises) et extra conjugale du "Grand Timonier".
"Nuages et pluie était une métaphore courante pour l'amour sexuel dans la littérature classique"
"L'Histoire est une succession continuelle de dynasties. Celui qui est tout en bas de l'échelle se rebelle pour renverser celui qui est au sommet, mais le rebelle triomphant devient inévitablement l'Empereur corrompu et oppresseur à son tour"
"Une femme est comme une tête de poisson fumé. Pas beaucoup de chair et trop d'arrêtes"
"Il est facile de jeter des pierres sur quelqu'un qui est déjà au fond du puits"
"Seule la littérature dure des milliers d'automne"
08:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature
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