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08/03/2012

tirer les leçons du printemps arabe

La révolution arabe

 

Dix leçons sur le soulèvement démocratique

 

Jean-Pierre Filiu

 

Editions Fayard

 

 

Jean-Pierre Filiu est un universitaire, spécialiste du monde arabe, reconnu internationalement. Il y a quelque temps, j'avais parlé dans ce blog de son livre "Mitterrand et la Palestine".

 

Première leçon : "les Arabes ne sont pas une exception" :

"Les Arabes ne furent unis sous le même drapeau que dans les premiers temps de l'islam, quand l'expansion du jihad les projeta du Golfe vers l'Océan"

"La paix de Camp David a prouvé comment un Traité avec Israël garantissait un soutien occidental, à la fois durable et substantiel"

"Le Pakistan a été transformé en défense avancée du camp occidental face à la poussée de l'armée rouge" ; "La dictature islamisante fut consolidée avec le soutien des Etats-Unis"

"La Perestroïka a déstabilisé, dans tout le monde arabe, les systèmes de parti unique inspirés du modèle soviétique"

"L'épouvantail de la République islamique iranienne servit à justifier l'impunité des gardes prétoriennes, en Irak comme en Algérie"

"L'Amérique avait bel et bien pris parti : elle donnait une priorité absolue à la stabilité régionale et aux accords de paix avec Israël"

 

Deuxième leçon : "Les musulmans ne sont pas que musulmans"

"La différenciation entre les sphères politique et religieuse a été amorcée dès le milieu du VIIIe siècle"

"C'est Sadate qui a fait, en 1971, inscrire dans la Constitution que l'islam est la religion de l'Etat"

 

Troisième leçon : "La jeunesse est en première ligne"

"Le chômage de la jeunesse arabe est deux fois supérieur à la moyenne internationale"

"La priorité absolue est accordée à des profits rapides et substantiels"

"Les diplômés de l'université sont trois fois moins employés que les travailleurs non qualifiés"

"Le paternalisme social se heurte aux tendances prédatrices de la clique dirigeante"

"On a le futur pour lequel on se bat" (place Tahrir)

 

Quatrième leçon : "Les réseaux sociaux ne font pas le printemps"

"Il n'y a pas eu de révolution 2.0, mais un nouvel instrument dans la boîte à outils révolutionnaire"

 

Cinquième leçon : "On peut gagner sans chef"

"Il se pourrait que la dynamique acéphale du soulèvement démocratique, parfois ignorée au profit de la concentration sur la génération Facebook, soit la véritable nouveauté de cette révolution arabe"

"Les protestataires ne veulent pas tuer le père-dirigeant, ils veulent qu'il "dégage"

"Les régimes en place ont systématiquement éliminé toute concurrence potentielle, en conjuguant la répression et la cooptation"

"C'est parfois la tribu qui compense le filet de sécurité sociale, détruit par les programmes de libéralisation"

 

Sixième leçon : "L'alternative à la démocratie est le chaos"

"La fermeture du champ politique jeta dans l'activisme violent toute une partie de la mouvance islamiste"

"Les autocrates de la région s'enrôlèrent d'autant plus volontiers dans la "guerre contre la terreur" qu'ils pouvaient assimiler leur opposition intérieure aux partisans et sympathisants d'Al-Qaïda"

"Le chaos devenait littéralement la règle à mesure que les instincts prédateurs de la clique dirigeante gagnaient en voracité"

"La liquidation physique et les punitions collectives devinrent des ripostes systématiques pour étouffer la moindre voix dissidente"

"La révolution arabe a enterré l'alternative dictature ou islamisme, qui avait été une aubaine historique pour tous les autocrates"

"La seule alternative à la démocratie est le chaos : c'est bien pourquoi les dictateurs s'acharneront à rendre le plus chaotique possible la transition démocratique"

 

Septième leçon : "Les islamistes sont au pied du mur"

"Durant les années 80, les Frères musulmans, ralliés au légalisme et les wahhabites, au salafisme sourcilleux, coopérèrent pour étendre l'influence islamiste dans tout le monde arabe"

"Les Frères musulmans se trouvèrent partout pris entre le marteau de la répression étatique et l'enclume de l'escalade extrémiste"

"Les Frères musulmans soignent leur image de défenseurs de l'ordre et de la sécurité"

"La seule variable commune aux divers islamistes arabes est d'avoir été pris de court par le soulèvement démocratique ; ils ne sauraient prétendre l'avoir provoqué ni inspiré"

 

Huitième leçon : "Les jihadistes n'intéressent plus que les dictateurs"

"Le mouvement démocratique est parvenu à renverser en quelques semaines les régimes de Ben Ali et de Moubarak que la terreur jihadiste s'était avérée incapable de déstabiliser au fil des ans. Cet échec historique s'accompagne de l'effondrement de deux des piliers de sa vision et de son programme : le refus absolu des élections et la dénonciation de la "trahison" des Frères musulmans"

"La vague démocratique prive Al-Qaïda de discours, de programme, de perspective et d'assise"

 

Neuvième leçon : "La Palestine au cœur demeure"

"Les paraboles satellitaires, parfois légales, le plus souvent tolérées, ont brisé le mur de l'ennui des télévisions gouvernementales" ; "Al-Jazira tranchait par ses débats virulents et ses empoignades enflammées"

"L'opération "plomb durci", sur Gaza est un moment traumatique sans doute aussi important pour cette génération que le fut le choc du désastre de juin 1967 pour ses grands-parents" ; "Ces images révoltantes sont diffusées par les chaînes arabes"

"Beaucoup de futurs animateurs de la contestation populaire manifestent à cette occasion contre la guerre de Gaza"

"La solidarité avec la Palestine demeure "l'autoroute pour le cœur des Arabes"

"A Gaza, les énergies islamistes, détournées d'Israël, travaillent de plus en plus à corseter la population locale dans un ordre moral sans précédent"

 

Dixième leçon : "La renaissance n'est pas une partie de domino"

"La révolution arabe œuvre à rendre à la vie un corps social paralysé par les différents autocrates, leurs cliques prédatrices et leurs polices débridées"

"Le mur de Berlin des Arabes était le mur de la peur"

 

08:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

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