13/12/2020
Le monde des espions
Conversations secrètes
Pierre Gastineau et Pierre Vasset
éditions Fayard et France Culture
D'entrée, je dois prévenir que le contenu du livre, très intéressant, ne correspond absolument pas au titre.
Les deux auteurs sont des spécialistes du monde du renseignement. Leur ouvrage est essentiellement une comparaison des services "secrets" dans huit pays, dont le notre. Pour faire cette comparaison ils ont interrogé des anciens membres et responsables de ces services.
"Au Royaume-Uni, tous, sans aucune exception, sont issus des plus prestigieuses université du pays."
Aux Etats-Unis, "concilier le pouvoir de surveillance avec la démocratie reste un défi."
En Russie "aujourd'hui tous les leviers de l'exécutif sont accaparés par des anciens du KGB". "Le paradoxe de la Russie contemporaine est que ses maîtres-espions ont aujourd'hui plus de pouvoir que n'en ont jamais eu leurs prédécesseurs au sein du KGB." "80% des hauts fonctionnaires et des principaux hommes d'affaires en Russie sont passés par les services de renseignement ou bien ont des liens avec eux. Et ce sont eux qui prennent les principales décisions en Russie."
"Si au Royaume-Uni le renseignement est une affaire d'universitaires et en France de militaires, en Allemagne l'espionnage est un métier de juristes. Cela fait de l'espionnage un domaine ancré dans le droit."
"Aujourd'hui encore, débusquer les secrets d'alcôve des diplomates occidentaux restent une tactique privilégiée par les espions chinois."
En Israël, "le renseignement est vu comme un secteur d'excellence au sein de l'appareil militaire." "Le cyber est l'autre atout majeur du pays pour intimider ses ennemis." "Nombre de pays qui, officiellement, n'entretiennent aucune relation avec l'Etat hébreu, s'équipent en douce de logiciels fabriqués par les sociétés des anciens cyberespions israéliens."
"En Algérie, les services font bien plus que du renseignement : ils sont le garant du pouvoir, si ce n'est le pouvoir lui même." "Dans l'ensemble des pays arabes, les services de renseignements sont d'abord là pour protéger le régime."
"Loin de traiter d'égal à égal avec le politique, comme c'est le cas au Royaume-Uni, ou de se confondre avec lui, comme en Russie ou en Algérie, le renseignement en France a longtemps été tenu à bout de gaffe par les gouvernants." "On a conféré des pouvoirs immenses aux services ces dernières années, donc il faut absolument qu'il y ait son corollaire : le contrôle parlementaire."
18:50 Publié dans sécurité, défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espionnage
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