16/08/2022
Affiches pour le tourisme
Un tour de France en affiches
de 1830à 1936
Jean-Didier Urbain
éditions de la Martinière
L'affiche ne s'épanouira qu'à partir des années 1880. Toutes les compagnies ferroviaires l'utilisent largement.
Aujourd'hui, à Etretat, les habitants se plaignent de "l'invasion". Les Corses veulent établir des quotas. Les professionnels du tourisme protestent moins, même s'ils voudraient des touristes à fort revenu, moins nombreux mais dépensant plus.
Déjà au XIXe siècle les touristes étaient considérés comme trop nombreux aux yeux des élites, "considérant le touriste comme un avatar dévoyé du voyageur", suscitant "les peurs des élites comme des indigènes"
"Sous le second Empire, les congés payés existent pour les fonctionnaires".
"Ce n'est qu'en 1975 qu'un Français sur deux part en vacances. Le taux de départ des Français en vacances n'était que de 15% en 1950. Si un Français sur 4 est parti en vacances à la mer dans les années 1990, la proportion était de un sur 40 en 1936 et de I sur 400 en 1900.
Les affiches de la "révolution ferroviaire" "vante un privilège destiné à ceux qui peuvent alors s'offrir une mobilité d'agrément". Mais, dans le même temps "le ferroviaire standardise, banalise le monde", n'hésitant pas à utiliser "les excès et les mensonges folklorique du marketing touristique".
Le tour de France en affiches commence par la Normandie, puis la Côte d'Opale, très prisées des Anglais à qui est proposé des golfs et des courses hippiques. Les casinos prolifèrent.
L'Alsace-Lorraine propose un tourisme historique, généralement patriotique.
Tourisme patriotique également dans les Vosges et sa fameuse "ligne bleue", Jules ferry voulant être enterré face à elle. Les Vosges bénéfice alors du thermalisme mondain : Vittel, Contrexéville, Plombières...
Le Centre est le "sanctuaire de la santé".
Les Alpes, augmentées de la Savoie en 1860, insistent sur les joies des sports d'hiver.
La Côte d'Azur est d'abord un tourisme d'hiver où il fait moins froid, avant que l'affiche de la compagnie PLM affirme "le soleil toute l'année", illustrée par une jeune femme en mailot de bains.
La Corse est une "montagne dans la mer" "colonisée par les Anglais".
Dans le Languedoc, les grandes villes se sont construites à l'écart de la mer. L'affiche en faveur de Lamalou-les-bains en 1910 est censée nous faire envie en la déclarant "station de douloureux et d'impotents".
Les Pyrénées se caractérisent par un tourisme montagnard estival riches en stations thermales.
Le pays basque et les Landes se tournent vers le tourisme élitiste. Les notables bordelais "opèrent un repli mondain" à Arcachon. Eugénie de Montijo se rend chaque été à Biarritz.
"Sable jaune et Venise verte sont les atouts de la Charente et la Vendée.
Les affiches de la Vallée de la Loire présentent "une campagne féodale idéalisée d'abord par ses châteaux".
Un peu à l'écart, Le Mans invente, en 1923, "la valorisation événementielle".
La Bretagne connait l'explosion touristique de Dinard et les affiches mettent en avant son granit rose et ses bains de mer.
Pour terminer le voyage, la capitale est au centre d'une toile ferroviaire avec pas moins d'une quinzaine de terminus, lui permettant d'être "un noyau événementiel".
Les affiches, de tendance "art nouveau" sont superbes !
18:38 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : affiches, tourisme
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