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09/06/2010

chroniques diplomatiques

Quai d’Orsay

Chroniques diplomatiques

Blain et Lanzac

Dargaud

 

La BD qui fait le « buzz » en ce moment. Et c’est justifié, tant elle sort de l’ordinaire. Pas tant par le graphisme, classique, que par le scénario rédigé par un ancien membre du cabinet d’un ministre des affaires étrangères. Pas difficile de reconnaître  de Galopin de Ville quelque chose dans le personnage d’Alexandre Taillard de Vorms.

Je suis un malade du « stabilo », et je ne sais pas lire sans en avoir un dans les mains, ne serait-ce que pour préparer mes notes pour ce blog. Et mon « stabilo » m’est tombé des mains quand j’ai vu Mr le Ministre,  et ses crises, à propos du sien. « Là, j’ai tout stabilosé, ça, c’est un bon livre ! »

Nous avons droit à l’écriture, à plusieurs mains,  d’un discours mémorable…qui fera un « flop » mémorable à Genève. « L’écriture c’est du montage. C’est comme une abeille qui butine plusieurs fleurs ». Puis un discours réussi au Bundestag.

Nous avons droit aux relations à l’intérieur du cabinet et avec les chefs de l’administration, aussi tristes que nous pouvons observer la nature humaine dans nos bureaux, ou ailleurs. On se tutoie, on s’appelle par son prénom, mais on ne se fait pas de cadeau. Sans parler des amis et de la famille du ministre qui viennent donner des conseils.

Nous avons droit à la gestion, en direct, de deux crises mondiales, dont une en Afrique,  fortement inspirée de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’à une « guerre de l’anchois » entre pêcheurs français et espagnols.

Et la gestion du calendrier du ministre, qui préfère déjeuner avec une prix Nobel de littérature, qu’il ne laisse pas parler, plutôt que d’aller à une réunion de l’OTAN : « L’ennemi en littérature comme en politique, c’est la peur ».

Pendant ce temps,  le ministre fait glisser son « stabilo » sur Héraclite (Vie siècle avant J.C.) : « tout est là dedans ! »    

Une suite est annoncée : pourvu qu’elle soit à la hauteur de ce premier tome…

 

« A l’heure où nous parlons, les néoconservateurs redéfinissent une doctrine stratégique autour de la sécurité. C’est la doctrine de la guerre préventive. Aujourd’hui c’est l’Amérique, demain d’autres puissances vont frapper où et quand ça les arrange. L’Amérique s’isole, et c’est parce qu’elle s’isole qu’elle court le risque de s’aveugler » Difficile de ne pas penser à Israël…

08:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, bd, politique

08/06/2010

François de Grossouvre et François Mitterrand

Le dernier mort de Mitterrand

 

Raphaëlle Bacqué

 

Grasset et Albin Michel

 

 

Mitterrand fait vendre, même plus de dix ans après sa mort.

Les éditeurs avaient fait parlé même son labrador (deux tomes), il fallait aussi faire parler le cadavre de François de Grossouvre, retrouvé suicidé dans son bureau de l'Elysée.

 

François Mitterrand était un personnage romanesque. François de Grossouvre aussi, bien avant son suicide. "Avec Grossouvre, le romanesque est entré dans l'aile ouest de l'Elysée" (Erik Orsenna).

 

De Grossouvre (dont les ancêtres s'appelaient Durand),  avait beaucoup d'argent, surtout du fait de son mariage. Il s'ennuyait. Fasciné par Mitterrand, il n'a pas hésité à mettre de l'argent dans les campagnes électorales de son ami, à qui il a fournit également une cachette (son manoir) puis une autre (Gordes),  pour sa liaison avec Anne Pingeot. "Le sel de notre vie, ce sont nos secrets" (FM).

 

Compagnon des mauvais jours, il veut, à partir de 81, sa part, non pas d'argent, mais de responsabilités, sa place dans l'ombre du Président, avec un tempérament jaloux qui va le perdre. Il sera "le ministre de la vie privée", veillant sur Mazarine, sa filleule.

François Mitterrand ne pourra pas lui pardonner de la mettre en danger par des déclarations ou des invitations intempestives, chez lui, juste à côté de chez Anne et Mazarine de "tout ce que la presse compte d'enquêteurs", et tout cela pour dire du mal du Président. "Lorsqu'il n'en peut plus de sa solitude, il appelle les journalistes. Ceux qu'il sait opposés à François Mitterrand". Fondateur d'"Urba", alors pompe à finances du PS, il se fera un plaisir d'expliquer au juge Thierry Jean-Pierre, ami du vicomte De Villiers, tout le mécanisme du financement et des commissions.

 

C'est dès 1985 qu'il cesse d'être conseiller du Président, même s'il garde un bureau au palais, et que le vide se fait autour de lui. Raphaëlle Bacqué parle d'"effondrement moral".

 

Ce qui est important dans le suicide de Grossouvre, c'est sa date : un an après celui de Bérégovoy, un an avant la fin du second mandat de Mitterrand. Il parait que beaucoup de suicides ont lieu par peur de la mort. De Grossouvre savait qu'il allait devoir quitter son bureau de l'Elysée, qu'il ne serait plus le grand maître des chasses présidentielles, qu'il allait devoir quitter Paris,  et n'aurait plus de prétexte à sa double vie.

  "C'est la seule façon qu'il ait trouvée pour continuer à exister dans l'histoire de ce président aimé follement".

 

 

"Je sais où commence la flatterie. Elle ne finit nulle part" (François Mitterrand)

08:39 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique

06/06/2010

Du sang sur Vienne

Du sang sur Vienne

Frank Tallis

10/18 « Grands détectives » n°3983

 

Vienne, au début du XXe siècle, une atmosphère bien dans la ligne de « L’homme sans qualités » de Musil. L’Empire austro-hongrois est malade de ses divisions entre nationalités. Le pangermanisme prend son essor. Les hommes se tuent en duels pour préserver leur honneur. Le fossé entre classes sociales est immense.

L’auteur est docteur en psychologie, spécialiste des troubles obsessionnels, donc tout à fait habilité à imaginer une série de crimes liés les uns aux autres. Le policier se fait aider par un psychiatre émule du Professeur Freud, en butte au scepticisme…et à l’antisémitisme,  ainsi que par une scientifique, adepte de la théorie de Mr Darwin, et qui lui fait profiter des balbutiements de la police scientifique.

Il y a de l’action et des rebondissements. Il y est, beaucoup, question de musique (Mozart), de peinture (Klimt) et, un peu, d’amour, de l’égalité hommes/femmes et de franc-maçonnerie (interdite par l’Empereur Joseph II, qui avait également prescrit que les synagogues soient dissimulées aux regards).

Tout cela permettra de découvrir la « logique » du criminel, et donc de l’arrêter.

Un bon roman policier,  intellectuel, avec un vocabulaire qui nécessite parfois un dictionnaire.

 

« En dépit de notre propension à explorer et à habiter divers milieux naturels -ce qui, inévitablement, a donné lieu à quelques adaptations superficielles –nous restons une seule et même humanité »

« Parmi toutes les créatures terrestres, seul l’homme peut et doit travailler à son amélioration »

09:12 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature

04/06/2010

Millénium 3

La reine dans le palais des courants d'air

Millénium 3

 

Réalisé par Daniel Alfredson

Avec Noomi Rapace et Michael Nyqvist

 

 

Dernier volet filmé de la célèbre trilogie.

 

Comme toujours, il y a moins de choses que dans le livre, mais Noomi s'est imposée dans le rôle de Lisbeth.

Manque, en particulier, toute la description du fonctionnement, y compris économique et humain,  d'un grand quotidien.

A voir le film, on oublie complètement que "Millénium" est supposé être un magazine économique critique, alors que le livre montre bien comment, à force de licenciements pour augmenter les profits des actionnaires, une entreprise peut être tuée.

Le film a complètement gommé cet aspect, pour ne garder que le suspens policier, et la critique contre les systèmes psychiatrique et policier.

 

Si vous avez lu ou vu le deuxième tome, vous avez probablement envie de connaître la suite et fin qui pourrait s'intituler "la vengeance et le triomphe de Lisbeth".

Justice est faite !

Et c'est là où le film rejoint le livre : un certain manichéisme.

 

 

08:29 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

03/06/2010

100 dessins

100 dessins pour Haïti

 

Casterman

 

Surtout ne pas oublier Haïti. Montrer que l'on ne l'oublie pas, et que les promesses d'aide à long terme doivent être tenues.

 

Les bénéfices de la vente de ce livre seront versés, via la "Fondation de France", à des projets concrets en Haïti. Une goutte d'eau dans la mer, peut-être, mais, en plus du sentiment, agréable de faire une bonne action, le plaisir de découvrir, puis de revoir ces 100 dessins de talents.

 

"Y'a trop de souffrances, pas facile de trouver un gag", dit l'un des dessinateurs. Certains n'essaient pas et montrent leur sensibilité. D'autres osent l'humour, au détriment des "Occidentaux", Sarkozy ou les Américains en particulier.

 

Certains dessins sont incontestablement percutants : "La liste des médicaments ? Non, la liste de vos obligations en échange de notre aide !".

Je ne vais pas vous les décrire, le mieux est que vous achetiez ce livre.

Pour 14 euros, vous en aurez pour votre argent, et les Haïtiens aussi.

 

 

08:43 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïti