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08/11/2010

pour une révolution éducative

Toledo, « El Cholo »

 

La presse présente souvent Evo Moralès, l’actuel Président bolivien, comme le premier « indien » Président d’un pays américain.

Sans parler de quelques « caudillos », cette affirmation oublie un peu vite Alejandro Toledo, Président du Pérou de 2001 à 2006, surnommé « El Cholo », « l’indien ».

La grande différence est qu’Evo met en avant, y compris électoralement, ses racines indiennes, alors qu’Alejandro souligne qu’il a été boursier dans une grande université américaine.

L’entretien se tient au coin de la cheminée, où crépite un feu de bois, dans le salon de la grande maison de Toledo, à Lima.

En jeans et pull, « El Cholo » raconte : « Ma mère a eu 17 enfants. 7 sont morts avant leur premier anniversaire, en particulier à cause de la malnutrition. Je suis le seul à avoir eu la chance d’aller au collège. Avec l’éducation tout devient possible. Je ne suis candidat à rien. Je suis un ex-président et mon rêve est de provoquer une révolution éducative.

Pour cela il a créé une fondation. Malicieux, il me glisse : « j’ai même réussi à avoir Chirac et Jospin dans mon comité directeur ! »

Pas candidat ? Un de ses adversaires politiques nous dit le lendemain : « dans ce cas il faut prévenir le fou qui fait peindre sur tous les murs « El Cholo Présidente ».

En 2006, la côte de popularité de Toledo était si basse qu’il avait du renoncer à défendre ses chances pour un deuxième mandat…

05/11/2010

De et avecBen Affleck

The town

 

De et avec Ben Affleck

 

Avec Rebecca Hall

 

 

En crescendo, une attaque de banque, une attaque de fourgon blindé, et pour finir l'attaque de la chambre forte du célèbre club de Base-ball de Boston.

Avec les fusillades, généralement à l'arme lourde,  qui vont avec.

Et puis,  l'obligatoire course poursuite en voitures dans les petites rues de la ville.

Au milieu de tout cela une belle histoire d'amour impossible.

Et pour finir une morale irréprochable : le méchant braqueur se fait descendre, le gentil braqueur, le héros,  s'en sort, mais devra payer, par l'exil, le prix de ses fautes...

 

08:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma

04/11/2010

les racines religieuses de la laïcité

Une religion pour la République

 

La foi laïque de Ferdinand Buisson

 

Vincent Peillon

 

Editions du Seuil : la librairie du XXIe siècle

 

 

 

"La République ne manquerait de rien, s'il ne lui manquait pas des républicains" (Ferdinand Buisson).

 

"Il y a, dans l'Histoire, ceux qui occupent les premiers rôles et puis il y a les artisans obscurs. Il y a les vainqueurs et il y a les vaincus. Certains vont jusqu'à penser que la logique de la victoire est juste. Le plus souvent les perdants voient leur vie mutilée, trahie, bousculée. Rien de plus normal puisque l'Histoire est toujours écrite du point de vue des vainqueurs".

 

Vincent Peillon réveille notre mémoire concernant Ferdinand Buisson, prix Nobel de la paix en 1927, Président de "l'Association nationale des libres penseurs", de la "Ligue de l'enseignement", de la "Ligue des droits de l'Homme", professeur de philosophie parti en exil en Suisse après avoir refusé de prêter serment à l'Empire.

 

"Peut-on vivre, et faire société, sans religion ?" Parce que "la doctrine de la solidarité est le fond de toutes les religions" et "L'aspiration religieuse est un besoin de l'âme humaine".

"Il faut pour cela une religion universelle : ce sera la laïcité. Son temple ou son église, ce sera l'école."

"Ferdinand Buisson n'a cessé d'affirmer la religiosité de la conscience républicaine, radicale, socialiste et laïque."

"La liberté de conscience doit être le seul principe de toute adhésion religieuse".

"La liberté de conscience est le fondement de tous les droits et toutes les libertés".

 "La religion républicaine, c'est la religion de l'Homme", "c'est au cœur de l'humanité que réside le divin", "une religion des droits de l'Homme", avec "la volonté que la religion laïque transforme la réalité, agisse dans le monde, soit une religion de salut terrestre, de transformation sociale."

"C'est ce nouveau monde, issu de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, qu'il nous reste à bâtir."

"La religion de toutes les religions, de toutes les confessions, la religion universelle".

"Etre religieux sans elle, c'est ce que l'Eglise pardonne le moins".

 

"Sous les coups de boutoir de la science, les dogmes de l'histoire sainte et des catéchismes s'effondrent".

 

"L'affirmation républicaine a été précisément qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter à la morale laïque la sanction religieuse".

 

"La loi de développement de la société consiste à atténuer progressivement les inégalités naturelles".

 

"L'école, pépinière vivante de la société".

"L'éducation ne pouvait se résumer au lire, écrire, compter, d'où la triple exigence de l'obligation, de la gratuité, de la laïcité".

"Le premier devoir de l'Homme, c'est de travailler à se faire progresser", avec "l'interdiction absolue de se dérober au devoir de penser et de vouloir par soi même", "faire usage de sa raison et de sa conscience".

"Pour le moment je crois au Bien, je crois au Beau, je crois en un Idéal vers lequel tend l'humanité, un Idéal qui recule sans cesse à mesure que l'on croit s'en approcher, et Dieu est sans doute cette perfection que nous poursuivons sans espoir de l'atteindre" (Un instituteur du Pas-de-Calais en 1894).

"Il faut que l'école développe au lieu de comprimer, dirige sans étouffer, corrige sans mutiler"

"L'Enseignement, à tous les degrés, doit se proposer un double but : la culture de l'intelligence et celle de la conscience morale"

 

08:49 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

01/11/2010

Pas de téquila à Taquile

Facile de comprendre pourquoi cela s'appelle "l'altiplano" : c'est en altitude, et c'est plat : une plaine avec des montagnes enneigées autour.

A 3 800 mètres, l'air est pur autour du lac Titicaca ("le puma gris"), et la seule industrie ici est le tourisme. Mon guide m'explique que c'est au fond du lac que repose le monde englouti de l'Atlantide, et que son peuple, les Aymaras, en sont les survivants. Ne voulant pas me facher avec lui, je ne lui répond pas que les Basques et les Canariens m'ont déjà raconté la même histoire...

A terre, il faut beau et chaud. Comme la veille au Machu Picchu j'ai évité la pluie matinale et automnale. Sur le lac, véritable mer intérieure, les vagues sont des clapotis, mais au bout d'un moment je rentre à l'intérieur du bateau : la brise de mer est trop fraîche !

Sur l'île de Taquile m'attend l'épreuve pendant laquelle je vais payer la fatigue et les réveils au milieu de la nuit : 500 mètres de pente très très raide. A une telle altitude, sans entraînement,  le rythme cardiaque s'emballe vite et le souffle se fait très court, même en faisant de tout petit pas. Pire que le Golgotha, sans la croix, mais avec moins de stations. Les habitants de l'île remontent à dos d'hommes, de femmes et d'enfants tout ce dont ils ont besoin et que les bâteaux leur ont amené. J'ai même vu un homme avec une armoire sur son dos. Ils ont beau être habitués, eux aussi souffrent dans la montée. Pas d'ânes, pas de lamas, pas de brouettes. Je sais que les Incas ne connaissaient pas la roue, mais depuis ? Autre problème que connaissent bien tous les insulaires : tout ce qui vient de la terre ferme coûte plus cher, puisqu'il faut payer le passage en bâteau. Est-ce pour cela qu'ils et elles gardent leurs habits traditionnels ? Ou pour se distinguer des Aymaras, majoritaires sur la terre ferme ?

En haut la récompense : une vue magnifique sur le lac et les montagnes alentour, et le repas frugal au restaurant communal ouvert en 2007 : soupe au quinoa, truite du lac et "maté de coca" : les feuilles de coca en infusion, breuvage réputé pour améliiorer la respiration en altitude et vaincre la fatigue. Dans la salle de la coopérative, qui ressemble plus à un hangard qu'à une boutique, s'aligne des bonnets tricotés, sans originalité. J'entends des touristes dirent qu'ils sont plus chers qu'ailleurs (une dizaine d'euros). Je décide donc d'attendre une meilleure occasion.

Fujimori a été le seul Président péruvien a venir sur l'île : il a fait installer des toilettes et des panneaux solaires. Il est aujourd'hui en prison, pour malversations et atteintes aux droits humains, mais les habitants de l'île n'en ont cure : ils considèrent tous les politiciens comme corrompus et ne detestent pas les dirigeants énergiques. La fille de Fujimori, Keiko, candidate à l'élection présidentielle de l'année prochaine vient de faire une tournée triomphale dans la région qui, de plus, est peuplée de nombreux descendants d'immigrés asiatiques. 

Cap sur les îles flottantes. Bien avant l'arrivée des Espagnols, les Uros ont fui les Incas qui réduisaient les autres peuples en esclavage. Ils ont construit de grands bâteaux en roseaux, avec de petites maisons en roseaux dessus. Puis ils ont coupé les racines des roseaux, rajouté des tiges de roseaux, trouvé la techniques pour assembler de petites îles flottantes. Aujourd'hui les Uros, et leur langue, ont disparu, mais il y a toujours des îles flottantes, avec des maisons en roseaux dessus, et des gens qui n'ont plus le droit de chasser ni de pecher, parce que le lac a été déclaré "réserve naturelle", et qui vivent donc de petit artisanat répétitif,  qu'ils vendent aux touristes.

 Avant de nous séparer,  mon guide me dit sa fatigue de faire tous les jours le même trajet, alors qu'il aimerait faire découvrir bien d'autres aspects de sa région. Je le comprends. Je suis au Pérou depuis moins de trois jours et je suis gavé de flutte andine que l'on se croit obligé d'offrir aux touristes en permanence.

 

14:29 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (4)

Macchu Picchu : la vieille montagne

On se demande parfois si les sites célèbres méritent leur réputation, si cela vaut vraiment la peine de s'y rendre. Dans ce cas la réponse me semble être indiscutablement OUI.

Il y a le site lui même, les montagnes qui l'entourent. L'altitude du site n'est pas très élevée pour la région, et tout autour les montagnes donnent une dimension supplémentaire. La végétation alentour contribue également à la beauté du lieu.

Il y a les vestiges, bien plus que de vieilles pierres chargées d'Histoire. La restauration et l'entretien sont menés de façon exemplaire : tout est mis en valeur, aussi bien les temples que ce qui fut des maisons d'habitation, ou encore les terrasses aujourd'hui en herbe, mais dont la culture permettait la vie des habitants.

Il y a le trajet pour s'y rendre : le train au fond d'une vallée étroite, à la végétation changeante. Pour les sportifs l'avant dernier arrêt est le point de départ du "chemin de l'inca" : 40 kms à faire en 4 jours en passant par les crêtes. Ce que faisaient les Incas mais pas les Espagnols, ce qui a permis la préservation du site.

La seule surprise est venue de la présence humaine. Je savais bien que je ne serais pas le seul touriste, mais toutes les photos, tous les reportages visionnés faisaient miraculeusement disparaitre les 2 500 visiteurs maximum autorisés chaque jour...

 

02:49 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)