30/10/2010
Arrivée à Lima
Dans n'importe quelle ville du monde, un vendredi soir à 18 heures, avant un "pont" de trois jours, la circulation automobile se bloque.
A Lima, ville de 9 millions d'habitants, sans métro, sans RER, sans tramways...
Des bus bariolés, de toutes tailles, des camions énormes qui se rendent au port. Et beaucoup d'automobiles, essentiellement japonaises et coréennes. Payées probablement grâce à des travaux ne correspondant pas à l'économie officielle.
L'exode rural a été massif depuis trente ans. Il faut au moins deux heures chaque jour, dans chaque sens, aux "banlieusards" pour venir travailler depuis leur habitation qui n'a pas toujours l'eau courante et l'electricité.
Entre l'aéroport et l'hôtel, coincé dans les embouteillages, j'ai vu un urbanisme semblable au notre, avec périphéries commerciales. Je n'ai pas vu de bidonvilles. Je n'ai pas vu de mendiants aux feus rouges.
Debout (ou assis dans des avions) depuis 24 heures, j'arrête là, d'autant que le reveil est fixé à 3h30 demain matin...
04:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (1)
29/10/2010
Woody Allen cite Shakespeare
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu
De Woody Allen
Avec Naomi Watts, Anthony Hopkins, Josh Brolin, Antonio Banderas, Gemma Jones, Lucy Punch
Au départ il y a deux couples, donc quatre personnages, à l'arrivée quatre couples, dont trois sont mal partis.
Personnage central : la mère, vieille dame anglaise typique parfaitement incarnée par Gemma Jones. Pour l'aider à surmonter ses épreuves, une "voyante" lui dit ce qu'elle a envie d'entendre, en particulier "vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu".
Après quarante ans de mariage, le père n'accepte pas de vieillir : salle de gym, U.V. et viagra. Il apprendra, mais un peu tard, que toute flatteuse vit aux dépends de celui qui l'écoute. Il fait penser au personnage de "Whatever works", le Woody Allen d'il y a deux ans...et à Woody Allen, lui même, 75 ans et marié avec une jeune femme qui a été sa fille adoptive.
Naomi Watts est la fille, qui cherche à faire "tampon" entre sa mère et son mari. Elle sent que son couple bat de l'aile et que sa vie, bien entamée, ne répond pas à ses attentes. Elle fantasme sur le bel Antonio qui joue le rôle d'un directeur de galerie d'art moderne, comme le personnage de "Match Point".
Le gendre ne s'est jamais remis du succès de son premier roman. Il est en panne d'inspiration, comme le personnage d'"Harry dans tous ses états", et il trouve que l'herbe est plus verte dans le pré d'en face.
Tous les acteurs sont excellents, surtout les actrices.
Tout cela, comme disait Shakespeare, n'a aucun sens et fait beaucoup de bruit pour rien. Mais c'est la vie, décrite avec humour, par le maître Woody Allen, dont les fans ne seront pas en manque de repères...
08:11 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
28/10/2010
Proche et Moyen-Orient
Atlas géostratégique du Proche et du Moyen-Orient
Pierre Vallaud et Xavier Baron
Editions Perrin
Nous ne pouvons ignorer notre voisinage immédiat, au sud de la méditerranée, cette région autant chargée d'Histoire que de conflits.
Ce livre, d'un enseignant et d'un journaliste, est un livre de géopolitique, c'est à dire qu'il présente la géographie, y compris les ressources géologiques ("des richesses si mal partagées"), la dimension démographique, l'Histoire, y compris dans ses aspects religieux, et les problèmes politiques actuels.
La multiplication des angles d'approche nous aide à mieux appréhender la complexité des enjeux, et des risques qu'ils présentent pour la paix du monde puisque "chacune de ses contradictions locales peut prendre un tour mondial et jouer un rôle dans la dégradation de la situation internationale". "Les interventions, plus ou moins bien intentionnées des Etats extérieurs attisant plus souvent les rivalités qu'elles ne les apaisent".
Il y a une "fiche" pour chaque Etat de la région, ainsi que pour chaque grande organisation, à côté des analyses transversales.
Il y a de nombreuses cartes, très belles, mais malheureusement, pas toujours faciles à lire.
09:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
27/10/2010
Gaza 1956...et aujourd'hui
Gaza 1956
En marge de l'Histoire
Joe Sacco
Editions Futuropolis
1956 : pour les Français, cela évoque Guy Mollet chef du gouvernement, et l'expédition commune avec les Britanniques, et les Israéliens, sur le canal de Suez, puis le repli piteux sur ordre des Américains.
En marge de cette opération militaire, lors de la retraite de l'armée israélienne, dans la bande de Gaza, en particulier dans le camp de réfugiés, naufragés de la guerre de 1948, de Khan Younis et à Rafah, plusieurs centaines de palestiniens (275 selon les observateurs de l'ONU que l'armée israélienne empêchait de se déplacer) sont massacrés, certains éléments de l'armée israélienne, ouvrant le feu sur la foule, ou fusillant les hommes rassemblés dans un stade, alors que les combats avaient cessé.
Joe Sacco nous amène, par des dessins très sombres, dans la bande de Gaza d'aujourd'hui, surpeuplée et sans ressources, à la recherche des souvenirs de ce drame qui résume, trop bien, le drame palestinien car "ces tragédies contiennent les graines du chagrin et de la colère qui façonnent les évènements du présent", alors que se poursuivent les destructions massives de maisons palestiniennes.
Un livre engagé, comme peut l'être le témoignage sincère d'un artiste, et le travail de recherche d'un historien, "pour ceux qui veulent comprendre pourquoi et comment la haine a été plantée dans les cœurs".
10:55 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bd, histoire
25/10/2010
Frêche nous a marqués
Septimanie, c'est fini !
Frêchou est donc mort à la tâche, dans son bureau, un dimanche.
Cela ne fera sans doute pas taire ceux qui pensent que les élus volent leurs indemnités.
Il n'avait que 72 ans, mais pas besoin d'être un professeur de la prestigieuse, depuis le Moyen-âge, école de médecine de Montpellier, pour voir qu'il n'était pas au mieux de sa forme.
Toute la presse l'identifie ce matin à "sa" ville. Cela avait déjà été le cas avec son prédécesseur, Maître Delmas. Célibataire, on disait de lui qu'il était "marié" avec sa ville. Jusqu'au jour, il y a plus de 30 ans, où Georges la lui a prise. Il ne s'en est jamais remis. Frêche non plus !
Au moins, Frêche avait choisi qui allait lui succéder. Cela ne lui a pas mieux réussi...
J'ai rencontré Georges Frêche, un peu longuement, trois fois :
En 1978, quand, avec les ami(e)s de Pierre Mauroy nous préparions le congrès de Metz. Frêche ne voulait pas choisir entre Mitterrand et Rocard, mais il n'était pas, ou pas encore, l'anti-mitterrandiste que la presse décrit aujourd'hui. Mitterrand, qui n'était pas un tendre, ne lui a probablement pas pardonné de ne pas lui avoir apporté, dans ce moment décisif, le soutien d'une des plus importantes fédérations du parti. Et Frêche n'a probablement jamais pardonné à Mitterrand de n'avoir plus jamais fait appel à lui.
En 1983, je préparais les "journées d'étude" du groupe socialiste européen à Montpellier. Le Languedoc, et en particulier les viticulteurs, étaient "vent debout" contre la candidature d'adhésion de l'Espagne à la Communauté européenne. Les craintes de manifestations étaient telles que le cabinet du ministre de l'intérieur, Gaston Deferre, faisait pression sur moi pour que j'annule tout. J'ai rencontré le maire de Montpellier, et j'ai vu que cet homme avait du caractère. Il n'était disposé à se laisser intimider ni par le cabinet du ministre de l'intérieur, ni par les éventuels manifestants. "Nous transformerons la mairie en "Fort Chabrol" s'il le faut, mais pas question d'annuler quoi que ce soit". Les parlementaires européens socialistes sont venus, des dix pays membres à l'époque, et tout s'est bien passé.
En 1998, il était venu à Bruxelles, accompagné d'une délégation d'élu(e)s de sa ville, dont sa première adjointe, Hélène Mandroux et m'a invité dans un restaurant réputé de la Grand Place. C'était un Européen convaincu. Mais il considérait qu'il n'avait pas besoin d'un député européen héraultais. Il l'a prouvé en choisissant Robert Navaro qui n'en eût guère plus que le titre.
Georges Frêche peut être admiré, ou détesté, pour ses actions, pour sa mégalomanie que l'on peut considérer, ou pas, comme visionnaire.
Les défauts d'Antigone, le quartier créé par Ricardo Bofill se corrigent, difficilement, à coups de pelleteuses. Je ne suis convaincu ni par Port Marianne ni par le quartier de la future mairie.
Il est, malheureusement, évident que les gens qui le suivaient le faisaient plus par carriérisme et clientélisme que par pureté idéologique socialiste. Je crains que cela ne soit pas le cas seulement à Montpellier.
Son score lors des récentes élections régionales prouve qu'il bénéficiait d'un fort soutien populaire.
Malgré tous les reproches, qu'il mérite, je ne le considère pas comme raciste.
Chaque fois la justice lui a donné raison :
Il n'a pas traité les Harkis de sous hommes, au contraire il a reproché à des Harkis bien précis de ne pas se comporter avec dignité.
On peut lui reprocher de ne pas avoir été "colour blind", "aveugle à la couleur", mais il a dit une vérité : le % de joueurs de couleurs de l'équipe de France de foot est supérieur au % d'hommes de couleur au sein de la population française. Et il a donné une explication : ces jeunes ont plus de volonté que les autres, pour obtenir une promotion sociale, par le foot. A l'époque Le Pen lui avait reproché de faire du racisme "anti-blancs" !
La dernière foucade de Big Georges a consisté à parsemer sa ville de statues de "grands hommes". Il a façonné la sienne pendant plus de trente ans...
14:16 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : frêche