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24/05/2015

Chère Mathilde

My old Lady

D'Israël Horovitz

Avec Dame Maggie Smithn Kevin Kline, Kristin Scott Thomas

 

Un quinquagénaire américain, fauché, arrive à Paris, persuadé d'avoir hérité d'un superbe hôtel particulier à Paris, dans le Marais.

Superbe image du quartier, filmé à côté d'institut suédois, et du square qui se trouve en face.

Il découvre rapidement que l'immeuble est habité par une vieille dame à qui son père l'a acheté en viager, et qu'il doit donc payer une rente mensuelle à l'occupante, qui accepte de l'accueillir sous "leur" toit, où se trouve également la fille de la vieille dame.

Cette adaptation d'une pièce de théâtre du réalisateur vaut surtout par ses trois fantastiques acteurs qui parviennent, presque, à nous faire croire à cette histoire agaçante par sa morale trop américaine, plaidoyer contre les relations extra-conjugales.

Reste une petite musique sur le temps qui passe et les secrets de famille.

 Mystère de la distribution, "Chère Mathilde" est le titre sous lequel le film est sorti en Belgique, il y a plusieurs mois...

 

16:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

23/05/2015

Bernie Gunther enquête à Katyn

Les ombres de Katyn

Philip Kerr

éditions du Masque

 

1943 : des restes humains apparaissent dans la forêt de Katyn. Très rapidement, la certitude s'installe  qu'il s'agit de milliers d'officiers polonais, tués d'une balle dans la nuque, et rapidement enterrés dans des fosses communes.

Joseph Goebbels, ministre de la propagande,  comprend rapidement tout le parti qu'il peut en tirer contre le régime communiste de l'URSS, avec l'espoir de diviser les alliés. Il ne réussira que partiellement : l'URSS rompt ses relations avec le gouvernement polonais en exil à Londres qui a osé demander une commission d'enquête de la Croix rouge internationale, mais les Alliés n'insistent pas sur ce crime, et font semblant de croire les Russes qui accusent les Allemands.

"Staline nourrissait une profonde haine à l'égard des Polonais, haine datant de la défaite soviétique lors de la guerre de 1919/1920. De plus, son fils a été tué par des partisans polonais en 1939."

L'URSS, également spécialiste de propagande, clamera que ce sont les nazis qui ont commis ces assassinats. Au procès de Nuremberg , les Russes iront jusqu'à demander que Katyn soit ajouté à la liste des crimes de guerre et crimes contre l'humanité des Allemands. "C'est Béria, nouveau chef du NKVD, qui a orchestré le massacre de tous ces pauvres officiers polonais." Ce n'est qu'en 1991 que la Fédération de Russie confirma le massacre, par les Soviétiques,  de plus de 14.500 militaires polonais." Mais le parti communiste russe nie toujours...Le commandant Blokhine, bourreau en chef de Katyn, mourut alcoolique et fou en 1955.

1943, c'est après Stalingrad, et sur le front de l'Est, les nobles Prussiens, haut gradés dans la Wehrmacht , commencent à se demander sérieusement s'il ne faudrait se débarrasser d'Hitler. Certains complotent pour le tuer. D'autres se font acheter leur loyauté par Hitler. Fait moins connu.

"Un accord passé en coulisse avec les aristocrates ruinés de Prusse Orientale avait permis aux nazis de prendre le contrôle du gouvernement allemand." "Il semble normal que ce soit à votre classe sociale de se débarrasser de Hitler, puisque c'est vous, en premier lieu, qui l'avez imposé.""Comme tous les membres de sa classe sociale, il détestait Hitler beaucoup plus qu'il n'avait jamais aimé la République et la démocratie."

Comme toujours, avec le même talent depuis la "trilogie berlinoise", l'écossais Philip Kerr se glisse dans la peau d'un flic berlinois et social-démocrate, en mêlant réalités historiques et fiction crédible.

Quel est le sens d'enquêter sur quelques meurtres individuels quand la période est aux massacres commis par le NKVD (la police politique russe) et la Gestapo ? "Je ne vois pas comment qualifier une situation où l'on pouvait pendre un caporal pour le viol et le meurtre d'une jeune paysanne russe dans un village situé à seulement quelques kilomètres d'un autre village où un groupe d'action spéciale SS venait d'assassiner vingt-cinq mille homme, femmes et enfants." "A Babi Yar, près de Kiev, trente cinq mille Juifs, hommes, femmes et enfants avaient été massacrés dans un ravin au cours d'un week-end". "La Convention de Genève ne semble pas compter beaucoup dès qu'on s'éloigne de Berlin."

 Kerr n'épargne pas la Royal Air Force qui "a lâché plus d'un millier de tonnes de bombes sur des objectifs civils."

"De quoi sont capables les être humains, hallucinant." "Les communistes mécréants ou les Allemands blasphémateurs. Qui voudrait être Dieu face à un choix pareil ?"

 

"Une nation sans religion est comme un homme sans souffle" (Joseph Goebbels)

"On pouvait toujours prévoir les intentions d'un Français."

"Je n'ai jamais rencontré un homme petit qui puisse rire de lui même aussi facilement qu'un grand"

"On oublie souvent quel tyran sanguinaire était Nicolas II. Il a assassiné environ un million de Russes."

"L'Histoire m'a appris qu'on pouvait toujours compter sur ses supérieurs pour accumuler les déceptions."

 

21:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar, histoire

21/05/2015

Voyages, voyages...

Dans les coulisses des voyages présidentiels

Du général De Gaulle à François Hollande

Jean-Marie Cambacérès

éditions du Cherche Midi (documents)

 

J'ai connu Jean-Marie Cambacérès au début des années 80. Il était directeur du cabinet de Lionel Jospin, alors Premier Secrétaire du PS. Je l'ai connu maire de Sommières et conseiller au cabinet de Gaston Deferre, ministre de l'intérieur. Je l'ai connu échouant dans sa tentative de prendre la place du conseiller général sortant, socialiste, mais qui ne voulait pas prendre sa retraite. Je l'ai connu député du Gard. Je me souviens qu'il a quitté le PS quand Fabius en est devenu le Premier Secrétaire.

La dernière fois que je l'ai vu, avant la dédicace de son livre, c'était au Parlement européen, à Bruxelles, où il m'avait demandé de lui prendre quelques rendez-vous dans sa qualité de Président de "France-Asie".

Diplomé de chinois, il a organisé le voyage de François Mitterrand et Lionel Jospin à Pékin , avant la présidentielle de 81.

A des titres divers, il a participé à quelques voyages présidentiels. Mais il ne se contente pas de parler des voyages auxquels il a participé. Il a lu des livres de mémoires qui en évoquaient certains, et il a interrogé de nombreuses personnalités directement impliquées, y compris l'ancien président Giscard d'Estaing.

Son livre fourmille d'anecdotes qui le rende d'une lecture agréable.

A travers leur façon de voyager, le portrait de chaque président s'esquisse.

J'ai noté, en particulier, l'invention du "thé d'Etat" pour remplacer le "dîner d'Etat", le président iranien refusant de dîner avec des femmes prévues à ce dîner officiel.

Avec la construction européenne et l'essor du multilatéralisme, les voyages se multiplient, d'où une évolution vers des voyages moins formels et plus courts.

Autre évolution : les présidents se transforment en représentant des intérêts économiques de la France. parfois avec des effets d'annonces non suivis d'effet. Nicolas Sarkozy en était le spécialiste.

Les voyages doivent également être positifs pour l'opinion publique française, d'où la volonté de "faire le buzz" ! La "meute" de journalistes  suit le Président, afin d'en être, comme au Festival de Cannes...

 

20/05/2015

Still Life

Une belle fin

D'Umberto Pasolini

Avec Eddie Marsan

 

Réalisateur de "Bel ami", et surtout du sublime "Full Monty", Umberto Pasolini nous émeut avec l'histoire d'un employé tout à fait ordinaire, chargé par les autorités municipales de tenter de retrouver de la famille ou des relations de personnes décédées dans la solitude.

Généralement, il ne trouve personne et se charge seul des obsèques, y compris de l'homélie d'adieu, écrite à partir de ce qu'il a pu retrouver de la vie du défunt.

Pourquoi s'embarrasser ? Peut-être parce que la façon de traiter les défunts est la différence de base entre l'homme et les autres hominidés dans l'histoire de notre évolution ? Une dimension sociale de la mort ? Un minimum de compassion dans l'isolement social ?

Malgré sa vie étriquée, le "héros" montre un réel intérêt pour les autres...quand ils sont morts ! Il évolue lorsque le défunt n'est autre que son voisin d'en face, avec lequel il n'avait aucun contact de son vivant...

AU final, un hymne à la vie !

Le film a reçu de nombreux prix dans les festivals internationaux, dont celui de "meilleur réalisateur" à la dernière Mostra de Venise. L'acteur Eddie Marsan est remarquable et porte le poids du film sur son visage.

 

 

 

21:13 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

16/05/2015

Quand la linguiste perd ses mots

Still Alice

De Richard Glatzer et Wash Westmoreland

Avec Julianne Moore, Alec Baldwin, Kristen Stewart

Inspiré de "L'envol du papillon" de Lisa Genova

 

Alice, brillante linguiste, encore jeune, est atteinte par une forme précoce de la maladie d'Alzheimer. Elle est encore Alice, d'où le titre du film, mais elle n'est plus la même. Elle sait quelle va être l'évolution de sa maladie et tente de lutter pour retarder la dégradation de sa condition.

Il y a Alice qui, peu à peu, perd conscience de sa condition, et il y a les autres, en particulier mari et enfants qui doivent puiser dans toutes les ressources de leur amour pour vivre avec elle.

Je me souviens d'un juriste brillant, professeur d'université, auteur d'ouvrages étudiés par tous les étudiants de France, devenu parlementaire européen qui n'était plus en mesure de retrouver le chemin de son bureau, petit à petit enfermé dans sa maladie.

Le film est d'autant plus touchant quand on sait qu'un des réalisateurs, Richard Glatzer, était lui même atteint d'une maladie dégénérative qui l'empêchait de parler. Il ne pouvait plus communiquer que par Ipad. Il est décédé peu de temps après la fin du tournage.

Certains critiques ont qualifié le film de "mélo". Moi qui pleure facilement au cinéma, je n'ai pas trouvé. Probablement grâce au talent de Julianne Moore, justement récompensée pour ce rôle par un Oscar, un Golden Globe et un British Award.

 

16:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma