29/06/2016
Islande 1979
Le lagon noir
Arnaldur Indridason
Métaillé Noir
Il fait froid en Islande. Les paysages sont à couper le souffle. Le vent aussi !
On y mange du boeuf à la confiture de groseilles, ce qui est probablement moins savoureux que la raie faisandée à la graisse de mouton...
Pas de grandes épopées sur la lande dans ce roman, mais Indridason n'oublie pas le thème cher à son coeur : l'énigme d'une personne disparue que le jeune policier Erlendur, futur commissaire à la brigade criminelle, résout 25 ans plus tard, en parallèle avec l'enquête sur la mort d'un Islandais travaillant à la base américaine de Keflavik, dont le corps est retrouvé dans un lagon d'eau chaude.
Autre thème déjà présent dans les romans d'Indridason, cette importante base militaire américaine où vivaient cinq à six mille militaires américains et leurs familles, près de la capitale islandaise, mais en se mélangeant très peu. "A une certaine époque, les autorités islandaises avaient interdit que cette base militaire accueille des soldats de couleurs."
La base de Kevkafik servait de relais sur la route de Thulé, à l'extrême nord du Groënland, base avancée de surveillance de l'URSS. Des bombardiers armés de bombes atomiques survolaient la zone quasiment en permanence.
"Comme toutes les petites Nations, nous sommes toujours en mal de reconnaissance."
"Les opposants à la présence américaine, en général politiquement à gauche, voulaient non seulement que l'armée lève le camp, mais exigeaient en outre que l'Islande quitte l'OTAN et déclare sa neutralité ."
09:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, polar
26/06/2016
Ils ont voté...et puis après ?
Comme le chantait Léo Férré, il y a bien longtemps de ça...
Je suis ébahi devant le titre en Une du Monde "L'Union européenne peut-elle se relever ?"
Il me semblait que l'Union européenne existait avant d'être rejointe par le Royaume-Uni !
Il m'a semblé, au cours de toutes ces années, que le Royaume-Uni était plus un frein qu'un élément moteur, cherchant, depuis le premier jour, à changer les règles communes...ou à en être exempté.
Il me semble que les conséquences seront plus importantes pour le Royaume-Uni que pour l'Union européenne. C'est la Livre Sterling qui a chuté, pas l'Euro. De nombreuses entreprises envisagent de quitter le Royaume-Uni pour le "continent", pas l'inverse.
Conséquences concrètes pour cet Anglais retraité, installé dans le sud de la France: sa retraite, en sterling vient de perdre 15% de sa valeur, son passeport n'est plus européen, il devra demander un permis de séjour, etc.
Le reveil a d'autant plus une allure de "gueule de bois" que le leader du UKIP a reconnu qu'un de ses slogans phares de la campagne était vide de sens.
Ils l'étaient quasiment tous, et j'ai été atterré par les arguments que j'ai entendu de la part des partisans du BREXIT. Par exemple, que l'Union européenne allait ruiner la sécurité sociale britannique...
La presse britannique anti-européenne se déchaîne contre l'Europe depuis toujours avec les arguments les plus démagogiques, digne du Front National.
Combien de fois ai-je du expliquer que la "bureaucratie de Bruxelles", ne décide rien, que les décisions sont prises par les ministres et par le Parlement européen, et non par d'obscurs fonctionnaires, moitié moins nombreux que les fonctionnaires de la ville de Londres ! Et que la moitié d'entre ceux sont des traducteurs ou des interprêtes car l'anglais n'est pas l'unique langue de l'Union européenne, n'en déplaise aux Anglais. Combien de fois m'a-t-il fallu expliquer que la réglementation européenne était indispensable à ce "marché unique" qui était la seule raison pour les Britanniques de rejoindre la Communauté européenne ?
Comment ne pas être choqué par la campagne sur l'immigration des partisans de la sortie de l'UE, avec photos de colonnes de réfugiés à la clef ? Il n'y aura plus personne fuyant les guerres et la misère parce que la Grande- Bretagne a quitté l'UE ? Ils cesseront de s'entasser à Calais dans des abris de fortune ? Mensonges et démagogie, dignes du Front National et de Donal Trump.
Et maintenant ? Pour nous, les Européens ?
Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'Europe des Nations. Voie sans issue qui renforcerait les égoïsmes nationaux.
Je vois beaucoup d'appels à renforcer l'axe franco-allemand. Je pense qu'il ne faut pas négliger les autres. En particulier l'Italie, dont le Premier Ministre a fait des propositions concrètes de relance. Relance économique et institutionnelle.
Je vois beaucoup d'appels à renforcer la démocratie. Cela passe par plus de pouvoirs donnés au Parlement européen. Malheureusement, ce n'est jamais la France qui a été à la pointe des propositions dans ce domaine, mais le Chancelier Kohl...Il est vrai que notre Parlement national est bien faible face à l'exécutif, même sans 49.3 ! Et que nie des parlements nationaux ont beaucoup plus de pouvoir que le notre sur les décisions prises par les ministres dans les réunions européennes.
Les choses ne peuvent pas continuer à l'identique ? Certainement !
Il faudrait mettre fin au dumping fiscal et social, dont Londres était un des plus beaux exemples. Malheureusement pas le seul...
Il faudrait un vrai budget européen qui ne serait pas limité à 1% de la richesse des pays de l'Union, ne dépendant pas de la bonne volonté des Etats membres, et capable d'organiser une véritable solidarité au sein de l'Union.
Il faudrait la mise en place de véritables politiques européennes concrètes et visibles pour les Européens, comme ERASMUS.
Il faudrait une mise en commun de projets qui aboutiraient mieux s'ils étaient entrepris au-delà de l'échelle nationale, comme l'Agence Spatiale Européenne...
Il faudrait que les pays de la zone EURO revoient les règles du "pacte de stabilité" afin de permettre des politiques communes de relance, quand cela est nécessaire.
Il y a beaucoup de choses à faire, sans les Anglais, mais, peut-être dans quelques années avec les Ecossais !
14:56 Publié dans EUROPE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, brexit
22/06/2016
Hommage à Edgard Pisani
Edgard Pisani vient de s'éteindre à 97 ans. Je ne sais pas si son nom dit quelque chose aux moins de 50 ans.
J'ai fait la connaissance d'Edgard Pisani en 1979. J'étais candidat aux élections cantonales dans le sud de l'Essonne. Un canton immense, avec certaines communes de moins de 50 habitants. Très rural, très agricole, mais avec de plus en plus de "rurbains" vivant à la campagne et travaillant en ville. Eventuellement à Paris distant de plus de 60km.
Et Edgard Pisani était venu m'épauler. Dix ans après son passage au ministère de l'agriculture, les agriculteurs se souvenaient encore de lui, de façon positive.
Pour le fameux Congrès de Metz de cette année là, il avait choisi Michel Rocard, et moi Pierre Mauroy, mais il n'en avait cure, et ne faisait preuve d'aucun sectarisme.
Sans aucune chance de gagner, j'étais candidat face à un sortant communiste, héros de la Résistance, réélu au premier tour depuis la Libération. Edgard Pisani avait également été un grand résistant, d'une vingtaine d'année.
J'avais été, l'année précédente , le suppléant de Jacques Guyard, futur ministre, mais nous avions été précédés au premier tour par la candidate communiste. A cette époque l'union de la Gauche était, déjà, un "combat", comme le disait les dirigeants communistes de l'époque. Pour la première fois, le sortant communiste fut mis en ballotage par "le candidat d'Edgard Pisani". J'avais moins de 30 ans...Et n'eut aucune peine à me désister.
En janvier 1981,j'ai retrouvé Edgard Pisani au Parlement européen où il avait été élu en 1979. En mai, il m'avait expliqué que la marge de manoeuvre d'un gouvernement n'était pas extensible.
En juin, après l'élection de François Mitterrand, celui-ci le nomma à la Commission européenne, en remplacement de Claude Cheysson, devenu ministre des Affaires étrangères. Il y était responsable du Développement. Quinze ans plus tard, en parcourant l'Afrique avec des délégations du Parlement européen, les Africains nous parlaient encore de l'action d'Edgard Pisani.
Puis il devint ministre de François Mitterrand. A ma connaissance, il est le seul à avoir été ministre du général De Gaulle et de François Mitterrand.
Préfet, Sénateur (de Haute-Marne), Maire, Député, Député européen, ministre, et pour finir Président de l'Institut du Monde arabe : j'ai eu l'occasion de demander à Edgard Pisani quel mandat il avait préféré. Sans hésiter, il m'a répondu "maire : c'est le laps de temps le plus court pendant lequel tu vois concrétiser les décisions prises".
C'est un grand militant, grand intellectuel qui vient de nous quitter.
21:00 Publié dans vie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edgard pisani
21/06/2016
Mourir en député(e)
La liberté ou la mort
Mourir en député
1792/1795
Michel Biard
Entre 1792 et 1795, 86 parlementaires, membres de la Convention, sont décédés de mort non naturelle. Dix de plus entre 95 et 99.
"Entre 1789 et 1791, la vigueur du débat n'implique pas encore d'éliminer son adversaire, mais de convaincre par la seule force de la raison, puis par un vote de l'assemblée."
Le premier sang versé d'un représentant sera l'assassinat de Le Peletier de Saint Fargeau, tué, parce qu'il avait voté la mort du roi, par un ancien garde de Louis XVI.
Outre Marat, cinq autres membres de la Convention meurent assassinés.
Féraud est frappé à mort et décapité dans la salle même de la Convention.
Fabre, de l'Hérault, envoyé en mission auprès de l'armée à la frontière espagnole, meurt au combat.
Billaud-Varenne et Collot d'Herbois, anciens membres du Comité de Salut public, sont déportés en Guyane, "la guillotine sèche".
L'immense majorité des morts vient de la violence de l'affrontement entre Gironde et Montagne. Les 3/4 meurent entre l'été 93 et l'été 94. 94% sont Girondins ou Montagnards. "La mise à l'écart politique se solde par une exécution collective."
Aucune autre Assemblée nationale n'a connu une telle saignée.
"La Révolution, comme Saturne, dévorera tous ses enfants." (Vergiaud)
"Rien n'est plus difficile que de définir un crime politique" (Danton)
Seize représentants choisissent de se donner la mort pour des raisons politiques, et une dizaine le tentent sans succès.
De nombreuses propositions seront faites d'entrée au Panthéon. Seuls Le Peletier puis Marat auront finalement droit à cet honneur. L'auteur n'explique pas quand et pourquoi ils en ont été exclus .
"La mort est moins importante que l'immortalité de l'âme et l'immortalité de l'exemple."
12:10 Publié dans histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
17/06/2016
Contre les coups de blues
Tout déprimé est un bien portant qui s'ignore
Pr Michel Lejoyeux
éditions Jean-Claude Lattès
Je ne suis pas déprimé. Je n'ignore pas que je suis plutôt bien portant. J'essaie de ne pas trop remâcher mes échecs. Mais la curiosité m'a poussé à lire ce livre dont l'auteur porte un nom qui incite à ne pas être triste.
J'ai ainsi découvert que les cornichons sont favorables à la bonne humeur, ainsi que certaines plantes, certains aliments et certaines couleurs.
Sourire, et même rire, même sans raison, semblent être les méthodes les plus efficaces contre la morosité.
"Le doute sur sa santé est un signe de bonne santé"
"On ne sait pas s'émouvoir et réfléchir au même moment"
"L'exercice physique est autant un fortifiant du cerveau que de la bonne humeur"
"Il faut suivre sa pente...en montant" (André Gide)
"Les adultes sont cérébralement organisés pour insister dans leurs erreurs."
"Nous avons besoin de souvenirs pour vivre, et d'oubli pour survivre"
"J'ai des problèmes pour toutes vos solutions" (Woody Allen)
08:58 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psy