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16/05/2015

Quand la linguiste perd ses mots

Still Alice

De Richard Glatzer et Wash Westmoreland

Avec Julianne Moore, Alec Baldwin, Kristen Stewart

Inspiré de "L'envol du papillon" de Lisa Genova

 

Alice, brillante linguiste, encore jeune, est atteinte par une forme précoce de la maladie d'Alzheimer. Elle est encore Alice, d'où le titre du film, mais elle n'est plus la même. Elle sait quelle va être l'évolution de sa maladie et tente de lutter pour retarder la dégradation de sa condition.

Il y a Alice qui, peu à peu, perd conscience de sa condition, et il y a les autres, en particulier mari et enfants qui doivent puiser dans toutes les ressources de leur amour pour vivre avec elle.

Je me souviens d'un juriste brillant, professeur d'université, auteur d'ouvrages étudiés par tous les étudiants de France, devenu parlementaire européen qui n'était plus en mesure de retrouver le chemin de son bureau, petit à petit enfermé dans sa maladie.

Le film est d'autant plus touchant quand on sait qu'un des réalisateurs, Richard Glatzer, était lui même atteint d'une maladie dégénérative qui l'empêchait de parler. Il ne pouvait plus communiquer que par Ipad. Il est décédé peu de temps après la fin du tournage.

Certains critiques ont qualifié le film de "mélo". Moi qui pleure facilement au cinéma, je n'ai pas trouvé. Probablement grâce au talent de Julianne Moore, justement récompensée pour ce rôle par un Oscar, un Golden Globe et un British Award.

 

16:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

13/05/2015

En taxi à Téhéran

Taxi Téhéran

De et avec Jafar Panahi

Ours d'or , Berlin 2015

 

Je vous souhaite d'avoir vu la bande annonce, car l'essentiel s'y trouve : Jafa Panahi,  cinéaste interdit de filmer par les religieux obscurantistes iraniens, se transforme en chauffeur de taxi. Trois caméras dissimulées recueillent les commentaires de ses passagers.

Le film veut donner l'impression de "caméras cachées", mais il ne s'agit en rien d'improvisation. Il s'agit d'acteurs volontaires, bravant la censure, ou de proches du cinéaste. L'avocate qui tient les propos les plus durs contre le régime islamiste joue son propre rôle, avec beaucoup de courage, égal à celui du cinéaste.

Tous ces dialogues, par touches réalistes, dressent un tableau du Téhéran d'aujourd'hui, avec ses absurdités.

La liberté d'expression ne s'use que si l'on ne s'en sert pas. Un acte de résistance.

Mais aussi un moment de cinéma hors du commun.

 

21:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

10/05/2015

Pour toutes les mamans

Voyage en Chine

De Zoltan Mayer

Avec Yolande Moreau, Ling Dong Fu

 

Yolande Moreau joue, magnifiquement, une femme qui est mal dans son couple, vit une vie ordinaire quand elle apprend le décès accidentel de son fils unique, en Chine.

Lassée des bureaucraties qui compliquent le rapatriement du corps, elle décide de se rendre sur place. Elle découvre ce qu'a été la vie de son fils dans le Sichuan (centre-ouest de la Chine) loin des cartes postales pour touristes. Paradoxalement, la mort de son fils va la ramener à la vie.

Un film sensible, délicat, et donc émouvant, mais sans pathos.

Aux cotés de l'inimitable Yolande Moreau, des acteurs et actrices chinois, dont la belle Ling Dong Fu, déjà remarquée dans "Les filles du botaniste". Elle nous fait comprendre ce fils qui n'avait pas envie de rentrer en France...

 

14:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

06/05/2015

Olivier Gourmet gardien de parking

Jamais de la vie

De Pierre Jolivet

Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton

 

Il existe des films noirs, comme il y a des polars noirs.

Olivier Gourmet porte sur ses épaules, avec talent, ce film social dont l'intrigue de film de gangsters n'est qu'un prétexte pour montrer une réalité sociale digne des frères Dardenne ou de Lucas Delvaux.

Comme eux, Olivier Gourmet est belge. Il incarne un leader syndical, resté dix ans au chômage, car marqué pour tous les chefs d'entreprises qui ne veulent pas de contestataire chez eux. Pour subsister, il a accepté une place de veilleur de nuit dans un centre commercial.

Il ne veut pas entendre parler de la police. Il ne dit donc rien quand il subodore un mauvais coup. Là commence le suspens, je n'en dirai donc pas plus...

 

21:23 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

02/05/2015

Se souvenir d'Albertine Sarrazin

L'astragale

De Brigitte Sy

Avec Leïla Bekhi, Reda Kateb

 

Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Je me souviens de la mort d'Albertine Sarrazin, à Montpellier,  lors d'une banale opération de l'appendicite, alors qu'elle était en pleine gloire après la sortie de l'Astragale, son récit autobiographique. Un destin trop bref.

Elle y raconte son évasion de prison. C'est à ce moment qu'elle se casse l'astragale, un petit os du pied, et surtout qu'elle rencontre Julien, son grand amour. 

Les moments où Leïla Bekhi lit, en voie off, des extraits du livre sont ceux que j'ai préféré car ils montrent à quel point Albertine écrivait magnifiquement.

Elle mettait des mots sur ce sentiment universel et intemporel, l'amour. Un amour difficile à vivre pour ces deux petits malfrats qui partagent leur temps entre cavales et incarcérations. C'est en prison qu'ils se marieront. Comme dans les films, en bonne "gagneuse" de son bandit de coeur, elle tapinait pour survivre.

Le film, en noir et blanc pour nous replonger dans l'ambiance de l'époque, se concentre sur leur rencontre et leur première année. Quand Julien décide de faire sa vie avec Albertine.

Leïla Bekhti est une actrice sublime, avec un air souvent enfantin, mais je suis gêné quand l'acteur, ou l'actrice, n'a pas l'âge du personnage. Albertine avait 19 ans. Sa grande différence d'âge avec Julien est un des éléments clés de l'histoire. Leïla a 31 ans et seulement quelques années de différence avec son partenaire...

Même avec beaucoup de talent, il est difficile de confondre une femme de 19 et une de 31... 

Les cinéphiles pourront retrouver la version de 1969, quelques années après la mort d'Albertine, avec Marlène Jobert, et pourront comparer. Je ne me souviens plus quel âge avait Marlène Jobert à l'époque.

 

 

15:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma