10/05/2015
Pour toutes les mamans
Voyage en Chine
De Zoltan Mayer
Avec Yolande Moreau, Ling Dong Fu
Yolande Moreau joue, magnifiquement, une femme qui est mal dans son couple, vit une vie ordinaire quand elle apprend le décès accidentel de son fils unique, en Chine.
Lassée des bureaucraties qui compliquent le rapatriement du corps, elle décide de se rendre sur place. Elle découvre ce qu'a été la vie de son fils dans le Sichuan (centre-ouest de la Chine) loin des cartes postales pour touristes. Paradoxalement, la mort de son fils va la ramener à la vie.
Un film sensible, délicat, et donc émouvant, mais sans pathos.
Aux cotés de l'inimitable Yolande Moreau, des acteurs et actrices chinois, dont la belle Ling Dong Fu, déjà remarquée dans "Les filles du botaniste". Elle nous fait comprendre ce fils qui n'avait pas envie de rentrer en France...
14:43 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
06/05/2015
Olivier Gourmet gardien de parking
Jamais de la vie
De Pierre Jolivet
Avec Olivier Gourmet, Valérie Bonneton
Il existe des films noirs, comme il y a des polars noirs.
Olivier Gourmet porte sur ses épaules, avec talent, ce film social dont l'intrigue de film de gangsters n'est qu'un prétexte pour montrer une réalité sociale digne des frères Dardenne ou de Lucas Delvaux.
Comme eux, Olivier Gourmet est belge. Il incarne un leader syndical, resté dix ans au chômage, car marqué pour tous les chefs d'entreprises qui ne veulent pas de contestataire chez eux. Pour subsister, il a accepté une place de veilleur de nuit dans un centre commercial.
Il ne veut pas entendre parler de la police. Il ne dit donc rien quand il subodore un mauvais coup. Là commence le suspens, je n'en dirai donc pas plus...
21:23 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
02/05/2015
Se souvenir d'Albertine Sarrazin
L'astragale
De Brigitte Sy
Avec Leïla Bekhi, Reda Kateb
Les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Je me souviens de la mort d'Albertine Sarrazin, à Montpellier, lors d'une banale opération de l'appendicite, alors qu'elle était en pleine gloire après la sortie de l'Astragale, son récit autobiographique. Un destin trop bref.
Elle y raconte son évasion de prison. C'est à ce moment qu'elle se casse l'astragale, un petit os du pied, et surtout qu'elle rencontre Julien, son grand amour.
Les moments où Leïla Bekhi lit, en voie off, des extraits du livre sont ceux que j'ai préféré car ils montrent à quel point Albertine écrivait magnifiquement.
Elle mettait des mots sur ce sentiment universel et intemporel, l'amour. Un amour difficile à vivre pour ces deux petits malfrats qui partagent leur temps entre cavales et incarcérations. C'est en prison qu'ils se marieront. Comme dans les films, en bonne "gagneuse" de son bandit de coeur, elle tapinait pour survivre.
Le film, en noir et blanc pour nous replonger dans l'ambiance de l'époque, se concentre sur leur rencontre et leur première année. Quand Julien décide de faire sa vie avec Albertine.
Leïla Bekhti est une actrice sublime, avec un air souvent enfantin, mais je suis gêné quand l'acteur, ou l'actrice, n'a pas l'âge du personnage. Albertine avait 19 ans. Sa grande différence d'âge avec Julien est un des éléments clés de l'histoire. Leïla a 31 ans et seulement quelques années de différence avec son partenaire...
Même avec beaucoup de talent, il est difficile de confondre une femme de 19 et une de 31...
Les cinéphiles pourront retrouver la version de 1969, quelques années après la mort d'Albertine, avec Marlène Jobert, et pourront comparer. Je ne me souviens plus quel âge avait Marlène Jobert à l'époque.
15:53 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
29/04/2015
Léa Seydoux fait des ménages
Le journal d'une femme de chambre
De Benoît Jacquot
Avec Léa Seydoux, Vincent Lindon
D'après le roman d'Octave Mirbeau
Chronique sociale sur la condition de domestique il y a un peu plus d'un siècle. Pour les gens issus du monde rural, où il n'y a pas, déjà, de travail pour tout le monde, les "places" peuvent être bonnes...ou moins agréables. Comment empêcher que des gens qui ont du pouvoir en abusent ? Pour les patrons, abus sexuels, pour leurs épouses, abus de pouvoir, pour bien montrer qui commande.
Cette classe domestique ne peut affronter ses patrons, mais n'en pense pas moins et, bien entendu rêve de changer de condition. En particulier par le mariage. Ce dont certains hommes profitent.
Chronique sociétale également pour montrer ces rentiers provinciaux qui vivent leur hypocrisie comme ils respirent. Le maître peut abuser des domestiques, à condition que cela ne coûte rien. Le capitaine à la retraite peut vivre maritalement avec sa "bonne", mais à condition qu'elle reste dans la société à la place voulue par sa condition.
La sensualité naturelle de Léa Seydoux ne fait d'exacerber les situations dans lesquelles les femmes sont, par définition, des proies.
Vincent joue à la perfection le rôle du domestique taiseux, mais qui n'en pense pas moins, bougonnant par peur d'être sentimental, voulant être d'abord pragmatique et calculateur. Il n'a de relation avec le curé que dans son antisémitisme militant. L'affaire Dreyfus n'est pas loin.
17:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
23/04/2015
Du 9.3 à la place Maïdan
Cerise
De Jérôme Enrico
Avec Zoé Adjani, Jonathan Zaccaï
Cerise est une adolescente de banlieue, qui n'a d'intérêt que pour les magazines people, au point d'en devenir déscolarisée et déculturée. Ses SMS sont des monuments d'orthographe. Rebelle contre sa mère comme peuvent l'être les adolescentes. Elle est maquillée comme un camion volé et déguisée comme une fatale Lolita. Elle est donc envoyée chez son père, en Ukraine.
Je ne suis pas allé voir ce film pour la peinture de l'ado rebelle. Mes filles ont passé ce cap depuis un certain nombre d'années, et la question ne se pose pas (pas encore ?) pour ma petite fille. Même si elle a bien changé depuis la photo qui est sur ce blog, mais pour le choc culturel !
Choc culturel avec le lycée français de Kiev, élitiste comme le sont tous les lycées français à l'étranger. Choc culturel avec la vie quotidienne en Ukraine. La grand-mère et ses copines qui la prennent sous leurs ailes lui feront voir la vie d'une autre façon.
Et puis, il y a le mouvement de protestation et d'occupation de la place Maïdan, qui n'était pas prévu au scénario initial, et qui donne une dimension supplémentaire au passage à l'âge adulte de l'adolescente.
Malgré quelques gags plaisants, le film gagnerait à avoir un peu plus de rythme. Notons au passage que Tchernobyl n'est pas vraiment dans la banlieue de Kiev.
Il faut regarder Zoé Adjani pour elle même, et ne pas chercher de points de comparaisons avec sa célèbre tante. Malgré son talent Zoé ne parvient pas à nous faire croire qu'elle n'a que quatorze ans !
11:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma